Le discours unitaire de Benoît Hamon et Jean-Christophe Cambadélis n’était qu’une posture électoraliste.

mardi 7 mars 2017.
 

"Au secours, la gauche plurielle revient !", avons-nous pensé alerter ces derniers jours ! Heureusement, tout le monde a vite compris que le discours unitaire de Benoît Hamon et Jean-Christophe Cambadélis n’était qu’une posture électoraliste. Rappelons que les années de gouvernement de la gauche plurielle, alliance du PS, du PCF et des Verts entre 1997 et 2002, furent notamment marquées par des privatisations massives. Elles aboutirent au premier tour de la présidentielle de 2002 à l’élimination au premier tour du candidat "socialiste" Lionel Jospin, à la marginalisation du PC, à la présence du Front national au second tour et à l’élection de Jacques Chirac.

Voilà qu’aujourd’hui le Parti communiste marie la carpe du soutien à Jean-Luc Mélenchon et le lapin d’un improbable "pacte pour une nouvelle majorité de gauche". Le PCF « appelle les candidats et les forces de gauche à intensifier leurs discussions jusqu’à conclure ensemble un pacte de majorité pour gouverner la France », proposant de débattre d’un "programme de rupture"1. On se perd en conjectures : s’agit-il pour le PCF d’une tactique habile (?) pour mettre le candidat "socialiste" sur la défensive et capter des voix ? Ou, plus simplement, s’agit-il d’aboutir à quelques accords législatifs lui permettant de sauver ou de reconquérir des sièges ?

Quoi qu’il en soit, il se trouve que Benoît Hamon baigne dans un océan de contradictions. Il souhaite l’abrogation de la loi El Khomri et la sortie du nucléaire (d’ici 2050), mais, vu ce que sont les investitures du Parti socialiste pour les élections législatives2, en cas de victoire, il n’aura aucune majorité pour faire voter ces lois. Il est ainsi largement tributaire de son parti et de ses candidats, parmi lesquels... Myriam El Khomri et Luc Cavournas, adorateur de « l’action protectrice et réformatrice » d’Hollande et Valls. Faute des ruptures que les frondeurs n’ont malheureusement pas accomplies, la candidature Hamon sert à limiter les dégâts pour le Parti socialiste, ce qui peut préparer une bonne vieille cure d’opposition, ce qui n’enlève rien au fait que sa victoire lors de la primaire exprimait des exigences positives. Benoît Hamon ne cesse de répéter qu’il entend incarner un avenir désirable. Attachons-nous à ce que cet avenir soit insoumis à la finance et notamment porteur d’une vision alternative de l’Union européenne.

Gilles Alfonsi, 24 février 2017. Publié sur le site de Cerises.


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