Emmanuel Macron dépensait-il un SMIC par jour ?

mardi 16 mai 2017.
 

- A) Macron a bien claqué un Smic par jour pendant 3 ans !

- B) Macron : pourquoi sa déclaration de patrimoine suscite des questions (Le Monde)

A) Macron a bien claqué un Smic par jour pendant 3 ans !

Source : https://www.les-crises.fr/macron-a-...

Si vous ne voulez pas tout lire, je résume mes principales questions à M. Macron ici :

- M. Macron, vous avez gagné (surtout chez Rothschild) ≈ 2,7 millions d’euros bruts entre 2011 et 2013, soit ≈ 1,4 million d’euros nets après impôts. Vous déclarez un patrimoine quasi nul en 2014. Cela signifierait une dilapidation d’environ 1 SMIC PAR JOUR durant 3 ans. Votre porte-parole a indiqué que vous aviez « pas mal dépensé ». Pourriez-vous vous expliquer, et justifier la réalité et la composition de ces dépenses ? (Question 2)

- M. Macron, en 2007, à 30 ans, vous décidez d’acheter un appartement. Vous gagnez alors environ 40 000 € par an, et n’avez guère d’apport personnel. Vous choisissez un appartement de 83 m² à Paris à 890 000 €, soit un investissement de plus de 1 000 000 € avec travaux et frais de notaire. En théorie, cela signifie donc aux taux d’intérêts de 2007 plus de 40 000 € de simple charge d’intérêts par an. Pourquoi un tel choix aussi disproportionné avec vos revenus ? (Question 4)

M. Macron, pour financer votre achat, vous empruntez en 2007 selon vos déclarations au JDD 550 000 € à votre ami multimillionnaire, le regretté Henry Hermand, et 400 000 € au Crédit Mutuel. Le tout avec 40 000 € de revenus annuels. Comment les avez-vous convaincus – surtout la Banque – que vous auriez un jour assez d’argent pour les rembourser ? Saviez-vous donc que vous deviendriez associé-gérant chez Rothschild 5 ans plus tard ? (Question 5)

- M. Macron, sans le prêt de 550 000 € sans intérêts à débourser (seulement en 2022) de votre ami multimillionnaire, le regretté Henry Hermand, vous n’auriez jamais pu acheter votre appartement en 2007. Êtes-vous intervenu à l’Élysée ou à Bercy sur des affaires le concernant lui ou son secteur d’activité (immobilier, start-up, presse…) ? (Question 6)

- M. Macron, vous déclarez avoir acheté en 2007 votre appartement 960 000 € avec travaux. Vous avez estimé vous-même votre appartement 935 000 € en 2014. Comme le souligne le Canard enchaîné, les prix ont augmenté de 33 % dans votre quartier durant ces 7 ans. Vous avez indiqué au Canard enchaîné avoir “acheté cher“. “Acheter cher”, ici, ce serait donc avoir payé au moins 250 000 € de trop pour un appartement qui n’était en plus pas du tout dans vos moyens de l’époque. Pourriez-vous donc nous expliquer pourquoi vous êtes un des très rares Parisiens en moins-value dans cette période ? (Question 9)

- M. Macron, vous passez chez Rothschild d’une rémunération en rythme annuel de 137 000 € en 2009 à 2 600 000 € en 2012. Une telle progression salariale est-elle fréquente ? Puisque vous avez apparemment dilapidé presque tout cet argent en 3 ans, pourquoi avoir quitté Rothschild en 2012 ? Êtes-vous censé y revenir si vous perdez en avril ? (Question 11)

- On lit sur le site du magazine Capital (06/11/2014) que vous auriez appelé en 2013 la rapporteure PS du projet de loi de séparation des banques « plusieurs fois pour lui demander de retirer deux amendements non favorables à [vos] amis banquiers. Elle avait fait la sourde oreille. » Pouvez-vous nous confirmer ces faits et vous en expliquer ? Pouvez-vous nous confirmer qu’ils n’ont aucun lien avec la question précédente ? (Questions 12 et 25)

- Selon vos déclarations au JDD, vous gagnez 1 500 000 € après impôts chez Rothschild essentiellement en 2011-12. Il semble bien que mi-2012, vous empruntiez 200 000 € de plus au Crédit mutuel. Est-ce vrai ? Pourquoi augmenter votre endettement bancaire dans ces conditions, surtout d’un tel montant ? (Question 13)

- M. Macron, malgré vos plantureux revenus, vous empruntez au Crédit Mutuel le 23/11/2011 “350 000 € pour des travaux dans la résidence secondaire” – qui appartient à votre épouse. À quoi correspondent ces gigantesques travaux ? N’est-ce pas un peu excessif, surtout quand on a apparemment déjà du mal à se désendetter ? (Question 16)

- M. Macron, un LDD de 40 000 €, c’est une possibilité réservée aux anciens ministres ? Pour les autres personnes, c’est normalement limité à 12 000 €, non ? (hors intérêts capitalisés) Est-ce une erreur de saisie dans votre déclaration ? (Question 18)

- D’après le site du tribunal de commerce, votre association de financement aurait un code d’activité NAF 6622Z, qui est celui des Agents et courtiers d’assurance. Est-ce une simple erreur de plus ? (Question 23)

- M. Macron, vous avez certifié avoir acheté : 1/ 40 000 € 2/ une Volkswagen EOS en 2005 (à 28 ans) 3/ d’occasion 4/ que vous avez estimée à 6 000 € en 2014. Or 1/ la VW EOS n’est commercialisée qu’à partir de 2006 2/ mi-2006, le modèle le plus cher neuf vaut 36 000 € 3/ la plupart des modèles de 2006 valent 10 à 12 k€ en 2014 4/ 40 000 € semblent être supérieurs à votre rémunération annuelle 2005. D’où vient le souci ? Estimez-vous important qu’un ministre remplisse avec soin les 20 lignes de sa déclaration pour que les citoyens puissent exercer un contrôle démocratique ?

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B) Macron : pourquoi sa déclaration de patrimoine suscite des questions (Le Monde)

Source : http://www.lemonde.fr/les-decodeurs...

La déclaration publique de revenus et de patrimoine faite par le candidat à l’élection présidentielle en 2014, lorsqu’il était entré au gouvernement, fait l’objet d’interrogations.

A son entrée au gouvernement, en août 2014, Emmanuel Macron avait dû faire une déclaration officielle de ses revenus et de son patrimoine auprès de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP). Depuis quelques mois, des sites Internet reprennent ces déclarations pour souligner ce qu’ils estiment être un décalage entre les revenus déclarés et le patrimoine et s’interroger sur ce que cela pourrait signifier. Mais si le candidat n’y a pas répondu, on ne peut pas en tirer de conclusion en l’état. Explications.

1. Ses revenus

Voici les éléments figurant dans la déclaration d’intérêts d’Emmanuel Macron auprès de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), signée le 24 octobre 2014, qui récapitulent les revenus imposables de l’intéressé pour la période précédant son entrée au gouvernement :

- directeur, puis gérant et enfin associé gérant à la banque Rothschild & Cie, de 2009 à 2012 : 2 885 000 euros environ ;

- de mai 2012 à juillet 2014, secrétaire général adjoint à la présidence de la République : 370 000 euros environ.

M. Macron a donc cumulé environ 3,3 millions d’euros de revenus, avant impôts, de 2009 à son entrée au gouvernement, à l’été 2014.

2. Ses biens

Voici les éléments figurant dans la déclaration de patrimoine signée par Emmanuel Macron le 24 octobre 2014 :

- un appartement de 83 m2 à Paris avec terrasse et parking, acquis en juin 2007 pour une valeur de 890 000 euros (auxquels il ajoute 70 000 euros de travaux) ;

- des placements pour un montant d’environ 74 000 euros ;

- deux assurances-vie, la première d’une valeur de 86 344,84 euros et la seconde correspondant à un capital assuré de 500 000 euros « partiellement délégué en garantie du prêt personnel » et « non rachetable » ;

- Différents comptes bancaires pour un montant d’environ 109 000 euros ;

- Enfin, un véhicule Volkswagen acheté, en 2005, pour 40 000 euros et évalué à 6 000 euros neuf ans plus tard.

A cette date, le patrimoine s’établissait donc à environ 1,2 million d’euros.

3. Ses prêts immobiliers

M. Macron a également déclaré avoir contracté trois prêts :

- un prêt de 350 000 euros en 2011 au Crédit mutuel pour des travaux de résidence secondaire, dont 295 000 euros qui restaient à rembourser et des mensualités de 2 424,30 euros ;

- un prêt de 600 000 euros en 2012 au Crédit mutuel pour refinancer son prêt d’achat de résidence principale, dont 558 577,53 euros encore à rembourser et des mensualités de 3 623,34 euros ;

- un « prêt personnel entre particuliers » de 550 000 euros en 2007, dont 200 000 euros encore à rembourser (100 000 en 2017, 100 000 en 2022, auxquels s’ajoutent des intérêts). Emmanuel Macron a précisé à L’Express que ce prêteur était son « mentor », Henry Hermand, un chef d’entreprise proche de la « deuxième gauche » de Michel Rocard, mort en novembre 2016.

A l’automne 2014, l’endettement de M. Macron atteignait donc environ 1 million d’euros.

CE QU’IL FAUDRAIT SAVOIR POUR RÉPONDRE AUX INTERROGATIONS

La question soulevée par les rumeurs qui circulent en ligne à partir de ces différents chiffres est celle-ci : comment, compte tenu des revenus de la période 2009-2014, M. Macron ne dispose-t-il pas d’un patrimoine plus important ? Pour y répondre, il faudrait toutefois disposer d’éléments supplémentaires sur lesquels la loi sur la transparence n’impose aucune obligation de communication publique.

1. Le travail très circonscrit de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique

Les déclarations à la HATVP doivent contenir les déclarations de patrimoine (biens immobilier, comptes en banques, emprunts, dettes en cours…) et les liens d’intérêts (activités professionnelles, actions détenues, activités bénévoles…).

Contactée, la HATVP rappelle que son travail consiste à vérifier que les différentes déclarations sont « exactes, exhaustives et sincères ».

Cette dernière peut faire des observations sur les déclarations dans le cadre de possibles anomalies, comme elle l’a fait dans le cas de Jean-Marie Le Guen par exemple, mais pas dans celui d’Emmanuel Macron.

La Haute Autorité précise également que son travail « n’est pas celui de l’administration fiscale » et qu’elle a accès aux déclarations d’intérêts, pas aux déclarations de revenus des personnalités contrôlées. La manière dont un responsable politique dépense son argent n’est, par exemple, pas de son ressort.

2. Aucune obligation de communiquer le montant des impôts acquittés ou des dépenses personnelles

Les éléments communiqués à la HATVP ne permettent pas de donner une analyse complète de la situation financière de M. Macron pour la période concernée.

Il faudrait par exemple savoir si l’intéressé a remboursé d’autres emprunts durant cette période, qu’il n’aurait pas eu à mentionner dans ses déclarations en 2014 car ils n’auraient plus été en cours à cette date.

Il faudrait également connaître le montant des impôts qu’il a payés sur cette période. De même que l’ampleur de ses dépenses courantes.

Sur le plan légal, l’intéressé n’a pas l’obligation de communiquer tous ces éléments qui permettraient de comprendre sa situation et de répondre aux soupçons relayés sur les réseaux sociaux.

En l’état les inconnues sont trop nombreuses pour affirmer quoi que ce soit, et notamment qu’il y aurait quelque chose de suspect.

CE QUE DIT EMMANUEL MACRON

Sylvain Fort, un des porte-parole d’Emmanuel Macron, a assuré au JDD dimanche 12 février : « Son patrimoine a déjà été passé aux rayons X, mais, s’il reste des zones d’ombre, nous sommes prêts à les éclairer. »

Nous avons donc sollicité M. Macron pour lui poser ces questions. Nous lui avons notamment demandé :

- s’il confirmait ou contestait ce présumé décalage entre ses revenus déclarés et son patrimoine ;

- s’il souhaitait fournir des informations supplémentaires sur les dépenses qui pourraient expliquer cet écart ;

- s’il était prêt à nous communiquer ses avis d’imposition depuis 2009, comme l’ont fait plusieurs candidats à l’élection par le passé, notamment auprès de L’Express en 2007.

Sollicité à plusieurs reprises depuis lundi 13 février, l’équipe de M. Macron n’a pas répondu à nos questions pour l’heure. Ses réponses seront ajoutées à notre article le cas échéant.

Le candidat a néanmoins répondu à une partie de ces interrogations dans le JDD dimanche 19 février. Selon lui, les 2,8 millions d’euros empochés chez Rothschild représentent 1,5 million d’euros après « charges sociales et impôts ». Ses gains auraient été utilisés pour couvrir ses dépenses personnelles, des travaux dans la maison du Touquet, rembourser un « prêt familial de 50 000 euros » et commencer à rembourser ses autres emprunts, dont celui contracté auprès d’Henry Hermand.

Son porte-parole Sylvain Fort reconnaît néanmoins que « pendant les années Rothschild, Emmanuel Macron a adapté son train de vie à ses revenus et il a donc pas mal dépensé ».


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