Le déshonneur du président social-démocrate de l’Eurogroupe

dimanche 26 mars 2017.
 

Si un dirigeant de centre-gauche voulait donner la pire définition qui soit du mot « social-démocrate », alors cet homme est certainement le président de l’Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem.

Tant que ce travailliste néerlandais tient la carotte, tout va bien. « Pour moi, social-démocrate, je pense que la solidarité est extrêmement importante », a-t-il déclaré lundi dans les colonnes du Frankfurter Allgemeine Zeitung. Mais quand il tend le bâton, il dérape. « Mais celui qui la réclame a aussi des devoirs. Je ne peux pas dépenser tout mon argent pour le schnaps et les femmes et ensuite réclamer leur soutien », a-il ajouté, dans une référence implicite aux pays du Sud de l’Europe. « Dans la crise de l’euro, les pays du nord de la zone euro se sont montrés solidaires des pays en crise », avait-il tenu à préciser.

Jeroen Dijsselbloem n’est pas n’importe qui. En tant que président de l’Eurogroupe, c’est lui qui réunit les ministres des Finances de la zone euro lorsqu’il faut dicter un nouveau plan d’austérité à infliger à la Grèce, ou inspecter les comptes de quelque autre pays. Il reste droit dans ses bottes. Les députés européens lui ont demandé, mardi, de s’excuser. « Certainement pas », a-t-il rétorqué. Et de préciser : « cette remarque visait à être totalement clair sur ce que la solidarité signifie pour moi ».

Chez lui, aux Pays-Bas, Jeroen Dijsselbloem est le ministre de l’Économie qui, sous la férule du premier ministre du libéral Mark Rutte (VVD) a contribué à mettre en œuvre une politique d’austérité au cours des cinq dernières années. Non sans conséquence : le Parti travailliste (PvdA) auquel il appartient a sombré lors des élections législatives du 15 mars, en passant de 24,8% en 2012 à 5,7% cette année.

Jeroen Dijsselbloem ne fera donc probablement pas part du prochain gouvernement. Cela ne l’empêche pas de rester droit dans ses bottes. Il entend conserver son poste européen. « Mon mandat à la tête de l’Eurogroupe court jusqu’en janvier 2018 », a-t-il affirmé comme pour réclamer un peu de temps supplémentaire pour continuer le sale boulot, et propager de sales idées.

Gaël De Santis journaliste


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