Je suis de gauche et écologiste, et regrette que dans notre démocratie si frêle, nous votions encore pour des personnes plutôt que pour des projets... Toutefois, je me réjouis que mes idéaux soient enfin clairement partagés par des centaines de milliers de citoyens. Et c’est avec enthousiasme que j’ai voté pour Benoît Hamon aux deux tours des Primaires de la Belle Alliance Populaire.

Construire un nouvel élan est une chose, remporter une élection en est une autre. Il faut être pragmatique. Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon ont un programme commun sur 80 % des sujets. En travaillant ensemble, ces deux-là créeraient subitement un immense espoir, celui d’une victoire, qui se traduirait par une dynamique synergique, dévastatrice pour les défenseurs du libéralisme économique et du repli identitaire.

À un mois de l’échéance, Jean-Luc Mélenchon est mieux placé que Benoît Hamon pour l’emporter (surtout à une époque où la moindre faiblesse rhétorique est guettée par les vautours médiatiques). Il faut donc envisager un ralliement de mon candidat de cœur à Jean-Luc Mélenchon.

En faisant ce geste, Benoît Hamon pourrait permettre à la gauche et à l’écologisme de gagner. Il marquerait l’Histoire, bien plus qu’en faisant le plus bas score d’un socialiste à une présidentielle de la 5e République.

Le retrait de Benoît Hamon est le seul moyen de triompher. Pour lui et pour nos idées. Le 23 avril 2017 ne doit pas être le soir d’une irrémédiable double défaite, mais le début de notre rêve, celui d’un futur enfin désirable.