Clémentine Autain : Présidentielle "La gauche radicale a pris une casserole d’eau chaude sur la tête"

mercredi 25 avril 2007.
 

Au lendemain du premier tour de la présidentielle, Clémentine Autain, adjoint au maire (app. PCF) de Paris, réagit aux scores médiocres des candidatures antilibérales :

On imagine que les résultats du premier tour de la présidentielle vous ont déçue...

Oui, je suis triste, vraiment. La gauche radicale a pris une casserole d’eau chaude sur la tête. Pendant cette campagne, elle n’a pas réussi à imposer ses thématiques, à être crédible, à créer la surprise. Après l’espoir des collectifs antilibéraux, nos divisions nous ont affaibli : elles conduisent à l’impasse. La sonnette d’alarme a été tirée dimanche soir. C’est une leçon pour l’avenir. Nous devons nous rassembler autour d’un projet rénové, clairement antilibéral, écologiste et féministe qui allie luttes sociales et alternatives. A nous de nous donner les moyens d’être en responsabilité pour bouleverser la donne.

Olivier Besancenot, avec plus de 4%, tire son épingle du jeu, non ?

Oui, il a fait une bonne campagne, claire, et a profité de son atout, le renouvellement générationnel. Même s’il reste dans un petit ordre de grandeur, son score lui donne une responsabilité particulière pour donner une impulsion nouvelle à la gauche de gauche. En évitant un écueil : être en tête, ça ne veut pas dire être hégémonique, sur le mode « tout le monde derrière moi, sur mes bases politiques ». Il faut permettre à tout le monde, des communistes aux partisans de José Bové, des militants de la LCR aux déçus du PS, de s’y retrouver.

Vous allez voter Ségolène Royal sans hésitation au second tour ?

Oui, je vais voter Ségolène Royal. Je le dis clairement comme l’a fait, à juste titre, Arlette Laguiller. Pas besoin de périphrase ! Il faut que la gauche antilibérale se mobilise pendant ces quinze jours pour contribuer, à sa manière, à la victoire. Des tribunes communes rassemblant le plus largement possible ses leaders jusqu’au PS donnerait du souffle à la campagne contre Sarkozy. Il permettrait de faire entendre notre voix, déterminée à battre la droite sans chèque en blanc à Ségolène Royal. Il y a urgence à renvoyer Sarkozy à Neuilly : c’est un homme dangereux, je suis inquiète pour mon pays.

Propos recueillis par Alexandre Sulzer


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