Le débat oui, des ministres UDF Non

jeudi 26 avril 2007.
 

Jean-Luc Mélenchon répond dans une interview parue le 25 avril aux questions du Figaro.

LE FIGARO. - Fallait-il tendre la main à François Bayrou comme l’a fait Ségolène Royal ?

Jean-Luc Mélenchon. - À François Bayrou, c’est du temps perdu. Comme l’a très bien dit François Hollande, François Bayrou, c’est la droite. Mais je crois que Ségolène Royal est en train, très habilement, de le mettre au pied du mur. Je crois qu’elle veut obliger François Bayrou à sortir des généralités pour permettre à ses électeurs de se faire leur propre opinion. De toute façon, c’est aux ci-toyens que l’on s’adresse dans un deuxième tour d’élection présidentielle et pas aux états-majors.

Mais elle lui a proposé une rencontre...

J’ai décidé de faire le pari de la confiance. Je ne crois pas qu’elle souhaite cette rencontre pour faire une alliance. Ce serait trop contre-performant. Il en résulterait une confusion et des divisions immenses à gauche. Soyons clairs : pour la gauche, il n’y a pas de majorité présidentielle possible avec Bayrou. Mais nous espérons que ses électeurs nous aideront à en constituer une.

Existe-t-il des points de convergence entre la gauche et le centre comme Ségolène Royal l’a laissé entendre ?

Pour moi, le centre n’existe pas. Ce qui existe, ce sont des millions de citoyens qui ont voulu remettre en cause le système et qui ont pensé le faire à moindre risque en votant Bayrou. M. Bayrou a clairement dit au premier tour qu’il rejetait le projet de Nicolas Sarkozy. Au deuxième tour, ce rejet a un nom : Ségolène Royal. C’est pourquoi François Bayrou se fera dépouiller dans le débat.

Sur la question européenne, par exemple, elle semble pencher davantage vers le centre que vers les anciens partisans du non...

Le débat ne se pose pas ainsi. Il y a d’un côté ceux qui veulent soumettre toute nouveauté institutionnelle à référendum et ceux qui sont contre comme Nicolas Sarkozy. Ségolène Royal a répété son respect du non le soir même du premier tour.

Le centre de gravité du PS est-il en train de se déplacer sur la droite ?

Alors, il serait à contresens de ses électeurs. Le vote utile qui a eu lieu dimanche a conduit des milliers d’électeurs communistes, d’extrême gauche et altermondialistes à choisir Ségolène Royal dès le premier tour. Pour ceux-là comme pour des milliers de socialistes, Bayrou est à droite.

Compte tenu de son faible score, la gauche de la gauche a-t-elle encore les moyens de peser sur le PS ?

Comme je l’avais annoncé, l’autre gauche, parce qu’elle est entrée divisée dans l’élection, en est sortie atomisée. Unie, elle aurait créé une dynamique. Sa division a un prix pour toute la gauche. Pour autant, les socialistes ne peuvent pas la mesurer à l’aune de ces résultats. Ce serait aberrant de reprocher à ces électeurs d’avoir fait le choix du vote utile. Pour la candidate PS, ce serait une erreur.


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