Palestine : Victoire des grévistes de la faim !

vendredi 2 juin 2017.
 

- Déclaration de la Campagne internationale pour la libération de Marwan Barghouthi et tous les prisonniers palestiniens.

- Suspension de la grève de la faim (par Agence Média Palestine, le 31 mai 2017)

Les prisonniers palestiniens en grève de la faim ont gagné. Après de longues négociations entre les autorités d’occupation israéliennes, Marwan Barghouthi et la direction de la grève, un accord a été trouvé et la grève de la faim est suspendue. C’est une étape importante vers le plein respect des droits des prisonniers palestiniens en conformité avec le droit international. C’est aussi une indication de ce qu’est vraiment l’occupation israélienne qui n’a laissé d’autre option aux prisonniers palestiniens que de se laisser mourir de faim afin d’obtenir les droits élémentaires que leur garantit le droit international.

La grève de la faim lancée par plus de 1000 prisonniers palestiniens sous la direction de Marwan Barghouthi a duré 41 jours, ce qui en fait l’une des grèves collectives les plus longues et les plus massives dans l’histoire du mouvement des prisonniers palestiniens. Elle avait pour objectif de mettre fin aux violations par Israël des droits des prisonniers. Les revendications comportaient le respect du droit de visite des familles, la fin de la torture et des mauvais traitements pendant l’arrestation, le transport et la détention, la fin de la politique de mise à l’isolement, parfois pour des années, ainsi que la fin de la détention administrative sans accusation pour des périodes de temps indéfinies et enfin le droit à l’éducation.

Le gouvernement israélien avait annoncé qu’il ne négocierait en aucun cas avec les prisonniers palestiniens. Il a tenté de briser la grève par la force, y compris par l’incitation contre les prisonniers et le dirigeant de la grève de la faim, par des mesures punitives, entre autres l’isolement, et par des menaces d’alimentation forcée, considérée comme une forme de torture. La résilience et la détermination épiques des grévistes de la faim et leur refus de mettre fin à la grève en dépit des pressions et des conditions très dures auxquelles ils étaient soumis, a permis que leur volonté triomphe de la volonté de leur geôlier.

Nous tenons à remercier tous ceux et celles qui ont soutenu les prisonniers palestiniens et le peuple palestinien pendant cette importante bataille dans leur longue lutte pour la liberté. Nous remercions tout particulièrement les anciens prisonniers politiques dans le monde, dont ceux d’Afrique du Sud, d’Irlande et d’Argentine, qui ont affirmé une solidarité indéfectible avec les prisonniers palestiniens car ils savent que la lutte des Palestiniens est l’incarnation du combat, dans l’histoire, pour la liberté contre toutes les formes d’oppression.

Le peuple palestinien est une nation tenue en captivité et les prisonniers palestiniens sont le reflet de cette douloureuse réalité. Leur terrible situation est l’exemple le plus frappant des arrestations arbitraires de masse dans l’histoire contemporaine, avec plus de 800 000 Palestiniens arrêtés depuis 1967, soit l’équivalent de 40 % de la population masculine du territoire occupé. Marwan Barghouthi a déclaré, au premier jour de la grève de la faim ’pour la Dignité et la Liberté’ que “nos chaînes seront brisées avant que nous le soyons car il est dans la nature humaine d’entendre l’appel de la liberté quel qu’en soit le prix”.

La Campagne internationale pour la libération de Marwan Barghouthi et tous les prisonniers palestiniens va poursuivre sans relâche ses efforts jusqu’à ce que les prisonniers palestiniens et le peuple palestinien recouvrent la liberté. C’est la seule voie vers la justice et la paix.

Suspension de la grève de la faim (par Agence Média Palestine, le 31 mai 2017)

Après 40 jours, les prisonniers palestiniens ont décidé de suspendre leur grève de la faim, qui a été lancée le 17 avril 2017 par environ 1500 prisonniers politiques palestiniens dans les prisons israéliennes et les centres de détention.

Les prisonniers avaient une série de revendications portant sur des besoins fondamentaux et des droits humains, comme la fin du refus des visites familiales, le droit à des soins médicaux appropriés, la fin de l’isolement cellulaire et la fin de la détention administrative, l’emprisonnement sans inculpation, ou sans procès.

Gilad Erdan, ministre de la sécurité intérieure déclarait le mardi 18 Avril 2017 : « Il s’agit de terroristes et d’assassins qui reçoivent ce qu’ils méritent et nous n’avons pas de raisons de négocier avec eux »* mais cette grève a su forcer le gouvernement israélien aux négociations.

Marwan Barghouti, l’un de ces prisonniers politiques palestiniens déclarait au début de la grève : « Nos chaines seront brisées avant que nous le soyons« **.

C’est ainsi que durant ces 40 jours, les prisonniers politiques palestiniens ont subi une répression féroce de la part de l’administration pénitentiaire israélienne. Fouilles des cellules avec des chiens, confiscations de vêtements, de sel et d’eau, déplacements forcés…

40 jours où les prisonniers politiques palestiniens ont résisté dans le plus grand silence des principaux médias.

Issa Qaraqe, directeur de la Commission des affaires des prisonniers palestiniens, a pris la parole lors d’une conférence de presse le dimanche 28 mai, dans laquelle il a déclaré que » 80% des demandes » des prisonniers ont été obtenues lors de la grève.

Qaraqe a rendu compte des principaux éléments convenus par les grévistes avec l’administration pénitentiaire israélienne, comme l’a noté l’avocat palestinien Karim Ajwa, qui s’est réuni dimanche matin avec l’un des leaders de la grève, Nasser Abu Hmeid.

Les améliorations portent surtout sur la question des visites familiales et des conditions de vie. L’accès à plus de membres de la famille, les grands-parents et les petits-enfants. L’amélioration de la communication, en particulier pour les enfants emprisonnés, les femmes et leurs familles, installation de téléphones publics. Les interdictions de « sécurité » et les interdictions fréquentes de visite familiale imposées par l’administration pénitentiaire israélienne sont également allégées.

Les négociateurs israéliens se sont engagés à étudier les revendications non réglées.

Mardi 30 Mai 2017, les radios israéliennes rapportaient les propos tenus le même jour par Marwan Barghouti, assurant que la grève reprendrait si l’administration israélienne ne tenait pas ses engagements et appelant l’autorité palestinienne ainsi que la direction de l’OLP, à mettre la libération des prisonniers au cœur d’éventuelles négociations.


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