La CGT appelle implicitement à voter contre Sarkozy

jeudi 26 avril 2007.
 

La CGT a mis en garde contre "le risque qu’à l’issue des élections, s’installe un gouvernement totalement acquis à une vision ultralibérale de la société et de l’économie, dont les salariés et leurs libertés seraient les victimes".

"Le message est clair : votez contre Nicolas Sarkozy", analyse Michel Dreyfus, chercheur au CNRS et spécialiste de la CGT.

La centrale "ne peut pas prendre publiquement parti pour ou contre un candidat, au nom de l’indépendance syndicale vis-à-vis du politique", précise-t-il, "mais elle montre ses inclinations".

Une indépendance syndicale qui, après avoir été sévèrement écornée par des liens organiques avec le Parti Communiste jusque dans les années 80, a peu à peu repris le dessus.

Pas d’appel explicite, donc, pour Ségolène Royal dans la déclaration du bureau confédéral publiée mardi, où le nom des candidats n’est jamais cité.

Mais le syndicat pointe le danger "d’attaques de grande ampleur contre le syndicalisme" et rappelle son opposition résolue "à toute restriction des libertés syndicales et du droit constitutionnel de grève".

Des allusions aux projets du candidat UMP d’imposer un vote à bulletin secret dans les entreprises après huit jours de grève ou de faire voter une loi "service minimum" dans les services publics.

Au premier tour, 65% des sympathisants de la CGT ont voté pour un candidat de gauche ou d’extrême-gauche (dont seulement 7% pour la communiste Marie-George Buffet), contre quelque 45% des sympathisants de la CFDT ou de FO, selon un sondage "sortie des urnes" CSA pour Liaison Sociale réalisé dimanche auprès de 5.000 électeurs.

La CFDT a indiqué lundi attendre "un débat clair" pour le second tour, où les candidats livreraient "leur vision de l’avenir du pays, en Europe et dans le monde", et FO jugé "essentiel" la tenue de "débats de fond sur le social, l’économie ou l’Europe".

Pas de consigne non plus à l’Unsa (autonomes), qui a toutefois souligné que les citoyens devraient trancher entre "appel à la responsabilité individuelle" prônée par M. Sarkozy et "renouveau des solidarités collectives" de Mme Royal.

La FSU (premier syndicat enseignant, dont 85% des sympathisants ont voté à gauche) a déclaré vouloir "une rupture avec des politiques répressives et sécuritaires", sans citer M. Sarkozy.

FSU et Solidaires ont, comme la CGT, insisté sur la nécessité d’organiser de grandes manifestations le 1er mai, afin d’inscrire la question sociale au coeur de la campagne du second tour.

http://www.francematin.info/La-CGT-...


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