Jean-Pierre Chevènement et le 6 mai : "L’enjeu de la République elle-même"

lundi 30 avril 2007.
 

L’avance optique d’un peu plus de cinq points de Nicolas Sarkozy sur Ségolène Royal (31,11% contre 25,83% des voix) est bruyamment orchestrée par la droite.

L’Establishment fait tonner les grandes orgues comme si son candidat avait déjà triomphé. En réalité, cette avance se renverse en son contraire, si on totalise pour le compte de Ségolène Royal l’ensemble des voix obtenues par les candidats qui ont appelé à voter pour elle au second tour, soit 36,11% contre 31,11% pour le chef de l’UMP (33,35% si on ajoute les voix de Philippe de Villiers, qui n’a pourtant donné aucune consigne de vote à ce jour).

Si on met de côté les voix Bayrou et les voix FN, Nicolas Sarkozy a donc un handicap de près de trois points. Il n’est pas sûr de le combler, car les voix de Bayrou sont pour la plupart des voix anti-Sarkozy, et l’intérêt de François Bayrou est de desserrer l’étau où le chef de l’UMP veut l’étouffer. N’est-ce pas lui qui déclarait, il y a peu, le 8 avril 2007 : « Son projet de société est à l’opposé du mien » ? Quant au FN, vidé par Sarkozy d’un bon tiers de ses voix, il n’est pas sûr qu’il laisse capter son héritage par un homme qui a importé ses idées dans la droite républicaine.

Ségolène Royal va montrer dans les dix jours qui viennent toute sa pugnacité et son optimisme fondamental. Elle est le candidat anti-système. Il faudra aller chercher chaque voix avec les dents en montrant à chaque Française et Français l’enjeu fondamental de ce deuxième tour : rien moins que la République elle-même, à travers son modèle social et son nécessaire pluralisme. Aucun effort ne doit être ménagé pour que le 7 mai au matin nous nous réveillions républicains.


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