La semaine où je me sens visé

samedi 28 octobre 2017.
 

La semaine qui vient de s’écouler aura été riche en symboles et changements d’époque. Nous avons eu la révélation du complot d’un groupe d’extrême droite contre des lieux de culte musulman et des responsables politiques comme Monsieur Castaner et moi. Et la réplique unanime de l’Assemblée nationale debout contre les violents. Puis le début de la discussion sur le premier projet de loi de finances du quinquennat. Sa signature de classe est si violente qu’il marquera pour longtemps les esprits. Ses mesures spectaculaires marquent lourdement le moment comme par exemple avec la suppression de l’impôt sur la fortune, la flat-tax sur les revenus financiers et la coupe de 4,5 milliards d’euros dans les dépenses de santé.

La même semaine aura été marquée par la journée consacrée à la misère dans notre pays dans un contraste suffocant. Mais il y aura eu aussi un rebondissement dans les aventures de la décomposition européenne avec le rejet de la position française sur les travailleurs détachés et l’impuissance affichée à propos de la situation en Catalogne. N’oublions pas bien sûr la décision personnelle du président de la République française d’écrire à Donald Tusk pour lui annoncer qu’il reconnaissait le drapeau marial européen, quoi qu’il n’ait aucun droit constitutionnel de le faire !

« La France insoumise » aura été sur tous les fronts, non seulement au plan local, comme beaucoup d’entre vous ont pu se rendre compte, mais également sur la scène nationale. Du coup je veux souligner notre rôle, une fois de plus, dans l’action internationale. C’est ici la tenue de la « conférence européenne du plan B » à Lisbonne. C’est la cinquième session de ce forum que nous avons créé il y a maintenant deux ans. Petit à petit, il est reconnu sur toute la scène de la gauche alternative européenne et de nombreux observateurs du monde entier s’y associent désormais pour suivre les travaux. Pendant ce temps, « la vieille gauche » croupit dans ses structures bureaucratiques accrochées au rêve de « faire changer l’Europe » en faisant des compromis avec la politique qu’imposent les traités européens. Le PSE des sociaux-démocrates, et le PGE où dominent les amis d’Alexis Tsípras, pataugent dans les méandres du « soutien critique » à l’Europe. Du côté du « plan B » la conclusion des travaux à Lisbonne par la dirigeante du Bloco de Esquerra est au diapason de la nôtre : « entre les traités et les peuples, nous choisissons les peuples ». Bien sûr je n’oublie pas le fond de scène qui aura été le nôtre toute la semaine : encore une fois nous aurons dû subir des flots d’injures et de comparaisons absurdes comme celle de Pascal Ory m’assimilant à Mussolini.

Mais je veux insister sur le fil conducteur qu’a été une nouvelle fois, pendant tout ce temps, la relation à la lutte sociale. Présents aux côtés de Philippe Christmann condamné à 17 000 € pour avoir jeté des confettis au siège patronal du bâtiment et rejugé en appel à l’initiative du parquet pour le faire condamner à de la prison ferme, nous connaissons le prix de la lutte. Les gouvernements de Valls et de Cazeneuve ont eu la main lourde sur les manifestants et pour criminaliser l’action syndicale ou écologiste. À présent, l’équipe Macron n’a plus qu’à mettre ses pieds dans les brodequins cloutés que ses prédécesseurs ont assouplis. Nous ne perdons donc jamais de vue la nécessité de toujours mener les actions dans le cadre le plus large et avec la plus grande cohésion possible pour éviter la marginalisation qui ne peut profiter qu’à nos adversaires.


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