Le dégagisme corse sait où il va

vendredi 8 décembre 2017.
 

Je savais que cela tournerait comme ça. Comme je l’ai dit et écrit ici à plusieurs reprises. La liste de monsieur Simeoni a fédéré les électeurs de Corse en un tout massif et vivant. Elle a donné un centre de gravité à la société Corse. C’est un exploit quand on voit dans quel émiettement croupit la sphère politique sur le continent. Le signal avait été clairement donné il y a six mois. Les électeurs avaient déjà élu trois députés sur quatre pris dans les rangs autonomistes. Le dégagisme en Corse, c’est eux qui l’incarnent, à l’évidence. Et c’est un dégagisme positif. Car il a un contenu, un projet de dépassement de la situation actuelle. Il génère localement un enthousiasme et un optimisme fédérateur. Car le dégagisme n’est pas toujours vide de contenu comme le rabâchent les esprits superficiels qui exècrent tout ce qui sort du cadre prévu. Je me réjouis d’avoir eu ce dialogue amical avec les députés autonomistes à Paris. Il m’a permis, ainsi qu’à mes collègues du groupe parlementaire, de prendre la mesure de ce qui s’engageait sur place dans les rangs autonomistes. J’ai su qu’ils réclament l’autonomie dans le cadre de la Constitution et de la République. Et je n’y vois pas d’inconvénients. En tous cas moins que dans le déni.

Les urnes ont carbonisé les faux-semblants et le vieux monde sur l’île. La droite clapote, le macronisme coule, le FN s’effondre. Les faussaires du PC qui avaient usurpé notre identité sous le label « Corse insoumise » ont reçu la punition qu’ils méritaient. Ils n’ont toujours rien compris et vocifèrent que j’aurais provoqué leur déroute. Ils ne comprennent rien à la société dans laquelle ils vivent. Seul leur importe de continuer la triste besogne que la direction du PCF leur avait vendu comme la bonne tactique. Sur 10 candidats : 7 communistes et 3 anciens communistes dont l’ancien secrétaire général du PCF en Corse, le tout dissimulé sous un rassemblement de sigles même les plus exotiques, et enrobé dans le grand bla bla contre « Paris et Mélenchon ». Bref, la tambouille.

En réalité, les prestations télévisées désastreuses de leur chef de file, l’absence de programme ancré dans les réalités locales et la lourdeur partisane ont eu davantage de poids contre cette liste de bras cassés que n’importe laquelle de mes recommandations. Mais pour le comprendre, il faudrait que cette piteuse équipe comprenne le moment politique et ce que la stratégie « féderer le peuple » signifie. Faute de l’avoir compris sur le continent les dirigeants actuels du PCF ont rabougri leur parti à 3% aux législatives, tout en nous empêchant dans 45 cas de franchir la barre du second tour.

Pour ma part, je souhaite bon vent aux vainqueurs de ce premier tour. Je leur souhaite un dialogue productif avec le gouvernement, après leur victoire. J’appelle mes amis en Corse à se regrouper en groupes d’action de la France insoumise et à rompre le plus nettement possible avec les aventuriers qui ont usurpé notre identité. « La France insoumise » en Corse doit s’inscrire pleinement dans la page nouvelle qui commence sur l’île.


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