Donald Trump... prédateur macho en chef

lundi 8 janvier 2018.
 

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Trump, ce qu’elles en disent

Par Mathieu Magnaudeix et Donatien Huet

Une vingtaine de femmes accusent le président américain Donald Trump d’agressions sexuelles ou d’attouchements. Certaines demandent une enquête du Congrès. Passage en revue.

Elles n’en démordent pas. Oui, Donald Trump les a agressées. Oui, il les a embrassées sans demander leur consentement. Aux États-Unis, il ne se passe pas un jour depuis l’affaire Weinstein sans qu’un journaliste, un politique, un acteur ou un restaurateur célèbre ne démissionne ou ne s’excuse pour des faits de viol, d’agression, de harcèlement sexuel, ou d’autres gestes sexuels déplacés et non consentis.

La vingtaine de femmes qui accusent Donald Trump demandent désormais que lui aussi rende des comptes. Certaines exigent une enquête du Congrès. Des élus démocrates demandent sa démission. Donald Trump, qui s’est vanté en 2005 dans une vidéo devenue célèbre d’« attraper les femmes par la chatte », continue de nier en bloc et de qualifier ces femmes de « menteuses » à la recherche de célébrité ou motivées par des intentions politiques.

Leurs témoignages, précisément décrits, souvent corroborés par des amis ou des proches à qui elles se sont confiées, s’apparentent pour beaucoup à des agressions sexuelles (qui impliquent de la violence, de la contrainte ou de la surprise). D’autres histoires, notamment celles d’anciennes « miss » (Donald Trump était le propriétaire des concours miss USA et miss Univers), dépeignent un homme en chasse, persuadé d’être irrésistible, qui considère les femmes comme des trophées ou des accessoires.

« Comme du bétail », dit une ancienne reine de beauté. Pour de nombreuses femmes, le quarante-cinquième président des États-Unis, qu’elles surnomment le « prédateur en chef », est devenu le symbole de la culture du viol et de la toxicité de certains comportements masculins. Nous avons traduit sur la longueur leurs témoignages, souvent peu connus en Europe. Ils sont glaçants.

Kristin Anderson, 46 ans, photographe

Au début des années 1990, Kristin Anderson a vingt ans. Elle essaie de percer à New York comme mannequin. Elle pense que la rencontre a eu lieu au China Club de Manhattan, célèbre pour ses fauteuils de velours rouge.

Donald Trump a réfuté son témoignage. « Une femme est sortie récemment, il paraît que j’étais assis tout seul dans un club… mais je ne suis jamais seul ! » Son équipe de campagne a dénoncé de « fausses allégations » mues par un désir de « publicité gratuite ».

« J’étais assise sur un canapé dans ce club avec des amies. Je parlais avec elles, et je me suis retrouvée avec une main sur ma jupe. »

« Il a touché mon vagin à travers mes sous-vêtements (…) comme si j’étais un animal empaillé sur un canapé. »

« J’ai repoussé sa main, je me suis retournée et j’ai regardé, je me suis levée, on est toutes parties. C’était rempli, il y avait des gens partout. Je me suis tournée vers une amie, j’avais reconnu les sourcils de cette personne, je lui ai dit “qui est ce mec ?”, elle m’a dit “Donald Trump”. Il avait enlevé sa main, et on a continué la soirée. Je n’avais pas vu que j’étais assise à côté de lui. (…) C’était le genre de choses qui se passe très vite, je suis passée à autre chose. Je ne l’ai dit à personne. Dire quoi, à qui ? Parler au manager ? Il aurait dit “oui et ?”. Aller le voir ? Il aurait dit “je n’ai pas fait ça”. On en est un peu au même point aujourd’hui. Il dit “non” et des tas de femmes disent “oui” (…). J’ai voulu parler parce que c’est arrivé à beaucoup de femmes, pas juste avec Donald Trump d’ailleurs. Quelqu’un doit le dire. (…) Il s’est amusé de ce que j’ai dit, il l’a nié, il a fait des blagues à ce sujet, c’est effrayant. »


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