Paca : Le dégagisme à l’oeuvre...

vendredi 5 janvier 2018.
 

Dans la région, 2017 a vu le PS perdre tous ses sièges, LR accuser le coup, Marion Maréchal-Le Pen se retirer, Pierre Dharréville l’emporter face à LREM et Jean-Luc Mélenchon être élu à Marseille.Retour sur un chamboule-tout inédit.

L’année avait commencé sur les chapeaux de roue pour la droite. Persuadée de marcher vers une victoire certaine, elle avait su mobiliser lors de sa primaire gagnée par un champion inattendu : François Fillon. Patatras, les révélations du Canard enchaîné secouent l’opinion. Parmi les cadres LR qui avaient soutenu massivement Nicolas Sarkozy, le doute s’installe. La campagne de François Fillon patine malgré l’énergie déployée par deux de ses fidèles de toujours, les députés Valérie Boyer et Guy Teissier.

Éliminée du second tour, la droite paie cher le résultat de la présidentielle et nombre de ses députés sont emportés par la vague En marche qui porte un nombre inédit d’inconnus du grand public jusqu’au Palais Bourbon. Fissurée sur l’attitude à adopter vis-à-vis d’Emmanuel Macron, la droite est en pleine recomposition. Christian Estrosi a cédé son siège de président de Région à Renaud Muselier pour se recentrer sur son fief de Nice dans lequel les partisans d’Éric Ciotti lui mène la vie dure.

Deux membres du gouvernement

À l’extrême droite, après l’échec de Marine Le Pen, le FN très influent en Paca, a vu ses rêves de conquêtes s’envoler. Le retrait de Marion maréchal-Le Pen a beaucoup démobilisé ses troupes. Son ex-suppléant, Hervé de Lépinau n’est pas parvenu à conserver sa circonscription vauclusienne, gagnée par une macroniste novice en politique Brune Poirson, aussitôt nommée au gouvernement auprès de Nicolas Hulot. Même succès, bien que plus attendu, pour Christophe Castaner dans les Alpes. Secrétaire d’État aux relations avec le Parlement, il quittera à la fin de l’année le porte-parolat du gouvernement pour devenir délégué général du parti présidentiel.

Le PS, miné par ses divisions internes, disparaît de la carte parlementaire dans l’ensemble de la région. François-Michel Lambert, élu sous l’étiquette EELV en 2012 conserve son siège en ralliant En marche après avoir connu une trajectoire politique semblable à celle de François de Rugy.

Après une campagne présidentielle rassembleuse, Jean-Luc Mélenchon est arrivé en tête à Marseille avec 24,8% des voix, une percée qu’il a réussi à transformer en se présentant aux législatives dans la circonscription détenue par le socialiste Patrick Mennucci.

Le PCF qui a décidé de retirer ses candidats dans 4 circonscriptions dont celle-ci n’a pas obtenu la réciproque. Seul Pierre Dharréville n’a pas été confronté à un adversaire insoumis dans la circonscription dont le sortant était le maire communiste de Martigues, Gaby Charroux qui avait parrainé le fondateur de la France insoumise à la présidentielle. Le jeune candidat communiste l’a emporté face à une macroniste avec 62,4% des voix. Il est désormais l’un des porte-parole de son groupe à l’Assemblée et a passé la main à Jérémy Bacchi, 31 ans, à la fédération communiste des Bouches-du-Rhône.

En novembre, Marseille a accueilli le Forum européen des progressistes, auquel Jean-Luc Mélenchon n’a pas souhaité s’associer. Une manière d’affirmer une ligne de plus en plus divergente de celle des communistes alors que la question européenne avait été à l’origine de leur union au sein du Front de gauche.

2018 promet d’être une année d’intenses débats avec notamment un congrès côté PCF avant les prochaines élections, les européennes, qui auront lieu l’année suivante.

Écrit par Léo Purguette


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