Italie, POTERE AL POPOLO : Manifeste pour une liste populaire aux prochaines élections.

mardi 13 février 2018.
 

Nous avons trop attendu…. Maintenant nous nous portons candidats !

Nous sommes les jeunes qui travaillons au noir, les précaires à 800 euros par mois et qui en ont besoin, qui souvent émigrent pour trouver mieux. Nous sommes les travailleu(r)ses soumis à des chantages chaque jour plus lourds et offensants pour notre dignité. Nous chômeuses, en chômage partiel ou en pré-retraite. Nous sommes les retraités qui vivent de peu, même s’ils ont peiné toute leur vie et qui maintenant ne voient plus d’avenir pour leurs enfants. Nous sommes les femmes qui lutent contre la violence masculine, le patriarcat, les disparités de salaire pour un travail égal. Nous sommes les personnes LGBT discriminées sur le lieu de travail et par les institutions. Nous sommes les banlieusards, habitants des zones périphériques, qui se battent avec des transports publics inefficaces et l’absence de services. Les malades qui attendent des mois pour une visite dans le service public de la santé, parce qu’ils ne peuvent se permettre la santé privée. Les étudiants des écoles fracassées à qui ce pays refuse tout futur. Nous sommes les travailleuses et travailleurs qui produisent la richesse de ce pays.

Mais nous sommes aussi ceux qui ne cèdent pas au désespoir et à la résignation, qui ne supportent pas de vivre dans une Italie toujours plus aigrie, triste, appauvrie et injuste. Tous les jours nous nous engageons, nous nous organisons en comités, associations, centres sociaux, partis et syndicats, dans les quartiers, dans les rues ou sur les lieux de travail, pour nous opposer à l’inhumanité de notre temps, au cynisme du profit et de la rente, aux discriminations de tous types, à la perte de la démocratie.

Nous croyons en la justice sociale et à l’autodétermination des femmes, des hommes, des peuples.

Tous les jours, nous pratiquons la solidarité et le mutualisme, le contrôle populaire sur les institutions qui ne s’occupent pas de nos intérêts. Ces dernières années, nous avons lutté contre les licenciements, le Jobs Act, la réforme Fornero et la réforme de l’école et de l’Université ; contre les privatisations et les coupes dans la Santé et les services publics ; pour la défense des biens communs, du patrimoine public et de l’environnement, contre les poisons, les spéculations, les mafias et la corruption, pour les droits civils ; contre les politiques économiques et sociales antipopulaires de l’Union Européenne ; contre le renversement de la Constitution née de la Résistance et pour son actualisation. Pour un monde de paix, dans lequel les ressources disponibles sont destinées aux besoins sociaux et non aux dépenses militaires. Et chaque jour nous nous engageons à construire une sociabilité, une culture et des services accessibles à toutes et tous.

Nous avons décidé de nous présenter aux élections politiques de 2018. Toutes et tous ensemble.

Parce que cette partie du pays, exclue, est désormais la majorité et doit être entendue. Parce que si personne ne nous représente, si personne ne soutient jusqu’au bout nos combats, alors nous devons le faire nous-mêmes. Parce que nous sommes fatigués d’attendre que quelqu’un vienne nous sauver…

Nous avons décidé de nous présenter pour créer un front contre la barbarie, qui a aujourd’hui mille visages : le chômage, le travail qui exploite et humilie, les guerres, les migrants abandonnés à la noyade en mer, la violence masculine envers les femmes, un modèle de développement qui détruit l’environnement, les nouveaux fascismes et racismes, la rhétorique de la sécurité qui devient répression.

Nous avons décidé de nous présenter en faisant tout à l’inverse

En partant du bas, d’un réseau d’assemblées territoriales où nous pouvons nous rencontrer, nous connaître, nous unir, définir les objectifs d’un programme partagé. Nous voulons choisir ensemble des personnes dignes, déterminées, qui soient en mesure de faire entendre la voix de la protestation, qui ont une histoire de lutte et d’engagement crédible et qui rompent l’entrelacs des affaires, de la criminalité, des clientèles, des privilèges et de la corruption.

Le Pouvoir au Peuple, cela signifie construire une démocratie réelle

Au travers des pratiques quotidiennes, les expériences d’auto-gouvernement, la socialisation des savoirs, la participation populaire. Pour nous les prochaines élections ne sont pas une fin, mais bien un moyen pour sortir de l’isolement et de la fragmentation, un instrument pour faire entendre la voix de ceux qui résistent et pour donner naissance à un mouvement qui mette réellement nos besoins au centre.

Un mouvement de travailleuses et de travailleurs, de jeunes, de chômeurs et de retraités, de compétences mises au service de la communauté, de personnes engagées en associations , comités territoriaux, expériences civiques, d’activistes et de militants, qui implique les partis, les réseaux, les associations de la gauche sociale et politique, antilibérale et anticapitaliste, communiste, socialiste, environnementaliste, féministe, laïque, pacifiste, libertaire, « méridionaliste », qui se sont opposées toutes ces années et ne se sont jamais rendues.

La télévision qualifie de « gauche » un catégorie politique qui a mené des politiques antipopulaires indiscernables de celles de la droite. Nous voulons unir la gauche réelle, celle qui est invisible dans les media, qui vit dans les conflits sociaux, dans la résistance sur les lieux de travail, dans les luttes, dans les mouvements contre le racisme, pour la démocratie, pour les biens communs, la justice sociale, la solidarité et la paix.

Nous affronterons cette campagne électorale dans la joie, l’humanité et l’enthousiasme. Avec la volonté de faire irruption sur la scène politique en retournant les thèmes de la campagne électorale. Nous n’avons pas peur d’échouer, car nous continuerons à faire, avant, pendant et après la campagne électorale, ce que nous avons toujours fait être actifs sur nos territoires. Parce chaque relation construite, chaque affrontement qui aura acquis visibilité et consensus, chaque personne arrachée à l’apathie et à la résignation seront pour nous déjà une victoire. Nous ne construisons pas simplement une liste, mais un mouvement populaire qui travaille pour une alternative de société, bien au-delà des élections.

Ensemble, nous pouvons remettre le pouvoir aux mains du peuple, nous pouvons commencer à décider de nos vies et de nos communautés. Qui accepte le défi ?


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message