Libérez Aung San Suu Kyi sans condition !

lundi 14 mai 2007.
 

Quatorze experts et groupes d’experts des Nations Unies en matière de droits de l’homme ont appelé hier le gouvernement du Myanmar (ex-Birmanie) à libérer sans condition Aung San Suu Kyi, lauréate du prix Nobel de la paix, ainsi que tous les prisonniers politiques encore détenus.

Agée de 58 ans, ce petit bout de femme d’un mètre 60 est devenu le l’annemi public numéro 1 pour la junte militaire en place. Elle est la fille Général Aung San, qui, ancien président de ce pays encore appelé Birmanie, et héros vénéré et respecté de l’indépendance, assassiné en 1947.

Les experts notent que le terme officiel fixé pour l’assignation à résidence de la Secrétaire générale de la Ligue nationale pour la démocratie prendra fin le 27 mai prochain, indique un communiqué commun publié le 10 mai.

A cette occasion, ils rappellent que, "depuis que son parti et ses alliés ont gagné l’élection de 1990 avec plus de 80% des sièges du Parlement, elle a été détenue pendant onze des dix-sept dernières années, sans chef d’accusation ni procès".

Elle a été maintenue en isolement ces quatre dernières années.

"La lauréate du Prix Nobel de la paix compte parmi les défenseurs des droits de l’homme les plus reconnus dans le monde et elle est une figure politique et spirituelle de premier plan au Myanmar. Son engagement sans relâche en faveur de la non-violence, de la vérité et des droits de l’homme en a fait une figure emblématique pour faire connaître la situation de la population du Myanmar dans son ensemble", rappelle la déclaration.

Les experts estiment que "la libération sans condition de Daw Aung San Suu Kyi, ainsi que de tous les prisonniers politiques encore détenus, constituerait un geste significatif du Gouvernement témoignant de sa volonté d’engager une transition réelle et effective vers la démocratie".

"Ils demeurent persuadés que la stabilité du Myanmar n’est pas assurée au mieux par l’arrestation et la détention de nombreux responsables politiques, ni par les restrictions sévères imposées à l’exercice des droits civils, culturels, économiques, politiques et sociaux".

Les experts signataires de la déclaration sont les suivants :

Paulo Sérgio Pinheiro (Rapporteur de l’ONU sur la situation des droits de l’homme au Myanmar), Hina Jilani (Représentante spéciale de Ban Ki-moon pour les défenseurs des droits de l’homme), le Groupe de travail sur la détention arbitraire, Ambeyi Ligabo (Chef de la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression), Leandro Despouy (Rapporteur spécial pour l’indépendance des juges et des avocats), Manfred Nowak (Rapporteur spécial sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants), Yakin Ertürk (Rapporteuse spéciale sur la violence contre les femmes, ses causes et ses conséquences), Assma Jahangir (Rapporteuse spéciale sur la liberté de religion ou de conviction), Rodolfo Stavenhagen (Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme et des libertés fondamentales des populations autochtones), Miloon Kothari (Rapporteur spécial sur le droit au logement convenable), Paul Hunt (Rapporteur spécial sur le droit de toute personne de jouir du meilleur état de santé), Jean Ziegler (Rapporteur spécial sur le droit à l’alimentation) Sigma Huda (Rapporteuse spéciale sur la traite des êtres humains) Juan Miguel Petit (Rapporteur spécial sur la vente d’enfants)

Bruno Lamothe


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