Sarcelles, « toute la République agressée » ? Comment l’emballement politico-médiatique favorise l’antisémitisme !

lundi 26 février 2018.
 

Le 31 janvier dernier, un gosse de 8 ans, se plaint d’avoir été agressé dans la rue par deux ados « noirs » qui l’auraient jeté à terre et frappé violemment. Les parents portent plainte au commissariat de Sarcelles et, à partir de là, c’est l’emballement. Toute la presse bolorico-bouyguienne et clones associés en rajoute, évoquant même un véritable passage à tabac. Et la Kipa que portait l’enfant devient la raison de cet acte ignoble. Avant même que l’affaire ait été clarifiée, le Président de la République lui-même monte au créneau, pourtant, il avait fait de la lutte contre les fake-news sont cheval de bataille. Quant au Premier ministre, il en appelle à la « sévérité de la justice ».

Que reste -t-il de tout ça une semaine après ? Aucune lésion corporelle et aucune ITT pour l’enfant. Son frère de 11 ans, qui marchait un peu en retrait, ne peut confirmer l’agression. Aucune caméra de surveillance n’a enregistré la moindre image de ces faits. Quant à l’enfant, réentendu le 2 février dernier, il n’a pas relaté d’insultes antisémites, parce que les agresseurs n’ont rien dit, il n’a pas été blessé, « parce que les coups n’étaient pas forts ». Rappelons-nous qu’Emmanuel Macron a dit que c’était « toute la République qui était agressée ». Imaginons ce que les médias, les politiques et peut-être ses parents ont mis sur le dos de cet enfant en lui donnant cette importance cosmique… Et, surtout, réfléchissons à ce que nous faisons subir aux gamins des banlieues déjà bien stigmatisés, accusés ainsi anonymement et sans preuves dans leur globalité…

Cette affaire en rappelle une autre. C’était en juillet 2004. Une jeune femme va porter plainte contre une bande jeunes « noirs et arabes » qui l’auraient agressée dans le RER D, en région parisienne. Ils lui auraient coupé les cheveux, dessiné des croix gammées sur le ventre et jeté son bébé dans sa poussette par terre. Tout ça parce que, selon elle, ils auraient cru qu’elle était juive. Gravissime ! En plus, dans ce cas, les traces de l’agression étaient bien là.

Pendant une semaine on a eu droit à un véritable rouleau compresseur de propagande, chaque média en rajoutant un peu pour pimenter sa sauce. Pourtant, il suffisait d’enquêter vraiment : dès le début de l’affaire la propre mère de la « victime » a mis en garde contre la mythomanie de sa fille. Au bout d’une semaine, les faits étaient clairs, la jeune femme avait tout organisé elle-même : elle avait coupé ses cheveux, dessiné les croix gammées sur son ventre et il n’y avait jamais eu d’agression. Mais, en revanche, la propagande a fait un tort effroyable à toutes celles et ceux qui, une fois de plus, se sont sentis visés par des accusations généralisantes.

Pour cette histoire, c’est un élu socialiste qui a eu le mot de la fin « C’était tellement vraisemblable que, finalement, même si ce n’est pas vrai aujourd’hui, ça le sera sans doute une prochaine fois ».

Ne nous y trompons pas, ces affaires sont calamiteuses pour des gens qui sont les éternels coupables, surtout les jeunes, contrôlés à tout instant, refusés à l’emploi et brutalisés silencieusement par un système répressif sans pitié. Mais elles font mal aussi aux victimes passées, présentes et à venir de l’antisémitisme, parce qu’elles décrédibilisent les agressions et les crimes réellement antisémites. Il faut dénoncer le racisme dans sa globalité et avec la même force : celui qui assassine Ilan comme celui qui viole Théo ou qui tue Adama.

Les médias auraient un rôle fondamental à jouer dans ce domaine mais hélas, ils font l’exact inverse !

Jacques Soncin


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