À l’occasion d’un conseil d’entreprise européen, la direction d’Airbus a annoncé mercredi la suppression de 3 720 postes en Europe, motivée, selon elle, par les baisses de cadences à prévoir sur ses programmes A380 et A400M. Une nouvelle saignée qui touchera, « d’ici trois mois », principalement l’Allemagne, l’Espagne, le Royaume-Uni et la France, précise FO. En France, 470 postes seraient concernés précise le syndicat : 320 à Toulouse, 100 à Nantes et 50 à Saint-Nazaire. Si, pour l’heure, la direction a exclu tout licenciement sec, « elle va réduire le flex, c’est à dire les intérim et les sous-traitant », poursuit FO. Une mesure qui « n’est pas neutre socialement, pour les bassins d’emploi concernés », note la CFDT Airbus.
« Nous avons de grands programmes, civils et militaires, qui ont des cycles de vie et, de fait, nous sommes amenés en permanence à monter ou à baisser les effectifs sur ces programmes en fonction des évolutions », a, pour sa part, justifié Guillaume Faury, numéro deux du groupe, à la tête de la branche aviation commerciale du constructeur européen. En ligne de mire, les chaînes de montage de l’appareil commercial A380 – qui passe de douze exemplaires livrés cette année à huit en 2019 puis six à partir de 2020 – et du transporteur militaire A400M – quinze exemplaires livrés cette année pour seulement onze prévus en 2019 – concentreront les baisses d’effectifs annoncées.
En parallèle, Airbus « vient de présenter les très bons résultats du Groupe pour 2017 : 2,9 milliards d’euros de bénéfice net, 997 milliards d’euros de carnet de commandes soit quinze années d’activité », rappelle la CGT. Mais, loin de renforcer l’emploi « à cette occasion, la direction a proposé une nouvelle augmentation de 11 % pour le dividende versé aux actionnaires, soit + 500 % en sept ans ! » dénonce le syndicat.
Marion d’Allard, L’Humanité
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