19 avril : La convergence des luttes coagule de plus en plus

lundi 23 avril 2018.
 

1) Une journée de convergence qui en appelle d’autres (CGT)

Sur 190 points de rassemblement et à l’appel, le plus souvent, de la seule CGT, près de 300 000 salari-é-e-s se sont mobilisés avec, parfois, des appels à la grève s’ajoutant à celui des cheminots, toujours aussi fortement et unitairement mobilisés.

Des rassemblements ou cortèges déterminés malgré la période de congés. Salariés du privé, du public, électriciens et gaziers, usagers des services publics, retraités, jeunes lycéens et étudiants : rassemblés autour du refus de la société que Macron et son gouvernement nous proposent. Et, aussi, mobilisés sur leurs propres revendications autour de l’emploi, des salaires, des garanties collectives, du service public, de la suppression de la CSG, de l’accès à l’université.

Partout, dans le calme et la détermination, les jalons ont été posés pour poursuivre et amplifier partout les mobilisations, à partir des entreprises, professions et des cahiers revendicatifs locaux.

À quelques endroits, comme à Paris où la préfecture de police a multiplié les provocations, les salariés sont restés calmes et dignes, refusant de répondre à la violence. Violence qui décidément devient la seule réponse gouvernementale aux justes exigences des salariés et populations. En témoigne la situation à Notre-Dame-des-Landes.

Les exigences et mécontentements montent sur de multiples sujets et le gouvernement écoute, dit-il, mais n’entend pas.

Il serait pourtant inspiré de le faire !

Les cheminots restent durablement déterminés, les électriciens et gaziers les rejoignent. Les fonctionnaires unis ont d’ores et déjà le 22 mai et ses suites en ligne de mire. Les retraités, unis eux aussi, vont continuer à se mobiliser.

ADP, Air France, les transporteurs routiers, les chômeurs et précaires, les salariés des Ehpad, de la collecte des déchets, s’organisent sous formes différentes pour faire avancer leurs légitimes revendications… et ils ne sont pas seuls.

La CGT les soutient plus que jamais. Elle va travailler à l’unité la plus large, au plus près du terrain, pour que, partout, s’ouvrent de sérieuses négociations et soient entendues nos propositions.

Le Président Macron et son gouvernement doivent entendre l’exigence sociale et prendre la mesure des oppositions grandissantes à sa politique qui flatte les plus riches et punit le plus grand nombre quand les moyens existent pour faire autrement.

Nous ne lâcherons rien !

De nombreuses initiatives auront lieu dans les professions et les territoires dès la semaine prochaine.

Nous appelons à faire du 1er-Mai, dans l’unité la plus large, une puissante journée de mobilisation et travaillons, dès à présent, à ses nécessaires suites, pour gagner.

Montreuil, le 19 avril 2018

2) Front commun contre la politique de Macron ! (Solidaires !)

Intervention d’Eric Beynel porte parole de Solidaires sur France info avant la manifestation parisienne du 19 avril 2018.

Pour écouter cette intervention, cliquer sur l’adresse URL ci-dessous :

https://www.solidaires.org/Front-co...

3) Mobilisations. La température sociale monte avant le 1er Mai (Huma)

Des milliers de manifestants ont battu le pavé parisien, jeudi, à l’appel de la CGT et de Solidaires. Cheminots, salariés du public et du privé, retraités, tous ont fait de cette manifestation interprofessionnelle un temps fort du mouvement social.

« On est dans une phase ascendante et c’est une très bonne chose.  » Ce jeudi, derrière la banderole de tête de la manifestation interprofessionnelle parisienne, Philippe Martinez s’est montré confiant. «  Les mobilisations grossissent et s’élargissent  » dans de nombreux secteurs, s’est félicité le secrétaire général de la CGT, derrière lequel ils étaient des milliers à battre le pavé pour dénoncer, dans la diversité des luttes et des mots d’ordre, l’action d’un exécutif qui tape tous azimuts. Hôpitaux, fonction publique, transports, industrie, commerce et services… Dans la lignée de la journée du 22 mars et dans la perspective d’un 1er Mai que Philippe Martinez souhaite «  le plus unitaire possible  » (la CFDT a déjà fait savoir qu’elle ne répondrait pas présent), les salariés se sont largement mobilisés, jeudi, à l’appel de la CGT et de Solidaires. «  On nous avait promis que le mouvement s’essoufflerait avec le début des vacances scolaires, il n’en est rien  », a déclaré Laurent Brun, secrétaire général de la fédération CGT des cheminots.

«  Tous les secteurs sont attaqués, on est là pour défendre le social...  »

En attendant le départ du cortège, secteur par secteur, les grévistes de la SNCF convergent vers le boulevard Montparnasse. Et alors que les assemblées générales du matin ont largement reconduit le mouvement pour sa cinquième phase (lundi et mardi), «  les cheminots s’installent dans la grève et s’organisent  », constate Romain, secrétaire fédéral CGT Paris rive gauche. Un peu plus bas sur le boulevard, Antoine, ingénieur SNCF Réseau, est venu avec deux de ses collègues. Non syndiqués, ils sont en grève pour que «  la SNCF redevienne un service public, parce que, aujourd’hui, les critères de rentabilité priment sur tout le reste  », confie Antoine, qui estime que rien, par exemple, ne garantit que la SNCF restera à capitaux publics en passant en société anonyme malgré les beaux discours du gouvernement. «  On n’a qu’à regarder ce qui se passe à Aéroport de Paris…  » poursuit-il. «  Cette grève que nous vivons, je la considère comme un passage de témoin entre les anciens qui se sont battus pour nos acquis et nous qui devons nous battre pour les garder  », explique pour sa part Xavier. Badge SUD rail sur la poitrine, cet agent commercial sur le RER B insiste sur l’importance du caractère interprofessionnel de la manifestation de jeudi. «  Tous les secteurs sont attaqués, on est là pour défendre le social, l’humain. Et ce qui me fait chaud au cœur, c’est de voir l’élan de solidarité autour de notre grève. Je crois que les gens nous comprennent…  » conclut-il sourire aux lèvres.

La menace de voir les entreprises publiques basculer dans le privé

Aux côtés des cheminots, salariés du privé et du public ont parcouru le boulevard Montparnasse. Syndicats des banques, des services publics, de la culture, fédération de retraités ou de l’intérim, salariés de l’industrie ou d’Aéroport de Paris, personnel hospitalier (en nombre), face aux offensives néolibérales du gouvernement, la riposte a été large. Et la menace de voir passer des entreprises publiques dans le giron du privé cristallise les mécontentements. «  À la SNCF, comme pour les aéroports de Paris, la logique est la même  : la loi du marché  !  » dénonce Isabelle Bigand, secrétaire CGT du syndicat de Paris-Orly. «  On est en grève pour empêcher Bercy de céder les aéroports au privé. Ce ne sera pas une bonne chose pour les employés  : la dégradation des conditions de travail et le recours à la sous-traitance vont augmenter. Nous voulons préserver notre mission de service public  », développe-t-elle, à quelques pas de la banderole «  Nationalisation et socialisation des aéroports de Paris  ».

Au fil de la manifestation et quelles que soient leurs revendications spécifiques, tous estiment que les batailles ne se gagneront que dans l’unité. «  Macron ne croit pas qu’on peut arriver à créer un mouvement de masse, il faut lui prouver le contraire  », estime un salarié de la métallurgie syndiqué à la CGT. Pour Laurent Trombini, membre du bureau fédéral CGT de la métallurgie, «  les revendications des cheminots sont évidemment différentes des nôtres. Il n’empêche que les luttes se nourrissent les unes des autres. Les salariés sont plus forts ensemble pour lutter contre les attaques du patronat  ».

Marion d’Allard et Lola Ruscio

4) Entre 119 500 et 300 000 manifestants dans toute la France contre la politique gouvernementale (Le Monde)

Cheminots, personnels hospitaliers, postiers, fonctionnaires, étudiants… étaient côte à côte, jeudi, dans des manifestations à l’appel de la CGT et de Solidaires.

... « Nous voulons exprimer notre souffrance »

Dominique Hubert, infirmière à l’hôpital Gustave-Roussy de Villejuif, a tenu à être présente dans le cortège.

« Nous voulons exprimer notre souffrance. Nos salaires n’ont pas été augmentés depuis 2008. Il faut que des fonds soient débloqués pour les infirmières [et] les aides-soignantes du privé et du public. Nous demandons également que les départs en retraite soient remplacés. »

C’est la première fois qu’elle manifeste cette année. Elle est venue également pour les autres secteurs concernés :

« Nous avons des causes identiques. Nous sommes tous en train de dénoncer la baisse du pouvoir d’achat. Je pense qu’Emmanuel Macron va nous entendre parce que nous sommes nombreux. »

Agent à la RATP, Arnaud était déjà venu manifester le 22 mars. Avec son autocollant de la CGT à la poitrine, il est venu jeudi pour « défendre le modèle social ». Il veut que « le transport public reste public, tout comme l’énergie et la santé ».

« A la RATP, il y a déjà des filiales de droit privé. On a vu ce que ça donnait en Angleterre, le prix des transports a explosé, ce n’est pas mon rêve. »

Et il en est persuadé : « Nous allons faire céder Emmanuel Macron. Il peut faire quatre ans de casse mais on tiendra quatre ans. »

Près de 6 000 personnes à Marseille

A Marseille, selon le comptage du cabinet Occurrence, 5 700 ersonnes ont manifesté. La police en a comptabilisé 5 000, la CGT 65 000. Le gouvernement veut « tout privatiser. Il faut les arrêter », a déclaré Olivier Mateu, secrétaire général de la CGT des Bouches-du-Rhône, en tête du cortège mené par plusieurs centaines de cheminots munis de pétards, de feux de Bengale et de cornes de brume. Le chef de file de LFI et député des Bouches-du-Rhône Jean-Luc Mélenchon, était présent.

A Rennes, les manifestants étaient accompagnés de trois tracteurs de la Confédération paysanne en soutien à la « zone à défendre » (ZAD) de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique). A Besançon aussi le cortège affichait son soutien avec des affiches « ZAD mon amour ».

Grèves dans divers secteurs

Les grèves s’accompagnent de perturbations, notamment à la SNCF où un TGV sur trois et deux TER sur cinq étaient prévus. Le taux de grévistes était plus important jeudi que la veille (22,7 %), avec 66,4 % de conducteurs à l’arrêt.

Une trentaine de cheminots ont par ailleurs bloqué le trafic en gare de Lille dans la matinée, en brûlant des pneus sur les voies, ce qui a poussé des passagers à descendre des rames pour rejoindre les quais.

Dans l’énergie, les militants CGT, qui promettaient des « coupures ciblées », ont, par exemple, arrêté l’électricité en gare de Pau, coupé les radars au Creusot (Saône-et-Loire) ou organisé un barrage filtrant sur un rond-point près de la centrale nucléaire du Bugey (Ain).

La mobilisation a affecté aussi certaines crèches et écoles, ainsi que les antennes de France Culture et de France Musique. Des débrayages sont également prévus à La Poste, chez les fonctionnaires et à France Télévisions.

La contestation monte également dans le secteur de la santé, les hôpitaux et les maisons de retraite médicalisées (Ehpad), chez l’ensemble des fonctionnaires. Et le conflit salarial au sein d’Air France est dans l’impasse. En dehors du monde du travail, des facultés sont occupées ou bloquées par des opposants à la réforme Parcoursup, accusée d’instaurer une sélection à l’entrée à l’université.

Source : http://www.lemonde.fr/societe/artic...


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message