LA VIOLENCE DES RICHES - Chronique d’une immense casse sociale

dimanche 19 août 2018.
 

LA VIOLENCE DES RICHES Chronique d’une immense casse sociale Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot 256 pages – 13 euros Éditions de La Découverte – Collection « Zones » – Paris – 256 pages – 11 euros Éditions de La Découverte – Collection « Poche essais » – Paris –

Les sociologues Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot étudient les vrais casseurs, les bénéficiaires et les commanditaires d’une violence aux apparences savantes et impénétrables, qui confisque les fruits du travail. Ils analysent les mécanismes de cette violence qui permet la distribution des dividendes en même temps qu’elle autorise le licenciement de ceux qui les ont produits. Mêlant enquêtes, portraits et données chiffrées, ils mettent des visages sur ces « ennemis sans visage ».

La violence des riches (Debonrivage)

Chroniques de la guerre sociale en cours.

Ils racontent comment l’entreprise familiale Thomé-Génot, à Nouzonville, dans les Ardennes, a été pillé par le fonds d’investissement américain avec qui elle a du s’associer, faute du soutien nécessaire des banques. La région, fracassée par la désindustrialisation, est devenue un « Far West, un enjeu pour les enrichissements rapides et sans principes », la plus grande zone franche de France dont font partie 362 de ses 463 communes. Implanté en Bretagne, le volailler Charles Doux a délocalisé au Brésil une partie de sa production, provoquant la fermeture de 16 sites en France, le licenciement de 600 salariés et mettant en difficultés les 800 éleveurs liés à sa société. Dans le même temps, celle-ci a reçu 2 milliards d’euros de subventions européennes sous la forme de « restitutions à l’exportation » !

Le projet de fermeture de l’usine Peugeot à Aulnay-sous-Bois a été niée jusqu’à l’élection de Nicolas Sarkozy pour ne pas lui nuire. Les actionnaires ont continué à s’enrichir alors que le cours en bourse du groupe a été divisé par huit en cinq ans. Pour soutenir les cours, l’entreprise a racheté ses propres actions à hauteur de 200 millions d’euros en 2011 et 320 en 2013. La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) a fait un prêt de 110 millions à PSA, pour son développement… en Russie !

De même, GDF SUEZ qui s’est engagé à réduire ses dettes de 15 milliards d’euros avant 2014 et dont l’action en bourse a perdu 57% de sa valeur, a fait la promesse par la voix de son PDG, Gérard Mestrallet, d’assurer un dividende stable à ses actionnaires et devra débourser 3,5 milliards d’euros par an, soit la totalité du bénéfice attendu. Ces exemples, soigneusement analysés, sont accompagnés d’encarts, portraits d’acteurs impliqués ou récits d’enquête de terrain, qui illustrent et complètent la démonstration.

« Financiarisation et déréglementation ont partie liée et ont pour résultat de privatiser les profits et de socialiser les pertes, ou d’abandonner la société qui bat de l’aile à son triste sort. » « La finance spéculative est prédatrice, elle prend sans donner. »

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