Climat La planète en ébullition

mercredi 5 septembre 2018.
 

Un rapport sur l’état du climat en 2017 confirme que la planète est en ébullition. La concentration de gaz à effet de serre a atteint un nouveau pic. Les quatre dernières années sont les plus chaudes jamais enregistrées. Selon Météo France, les vagues de chaleur devraient doubler d’ici 2050, être plus fréquentes et plus longues. Les océans, qui absorbent jusqu’à 90% de la chaleur additionnelle, voient leurs coraux mourir et le niveau de l’eau monter de 3 cm tous les 10 ans. Des pluies torrentielles qui noient les récoltes aux sécheresses sévères qui brûlent les forêts, les événements extrêmes s’accentuent et n’épargnent aucun continent.

Cyniques, les politiques néolibérales privilégient le business plutôt que le climat, amplifient de fait le réchauffement climatique et réduisent en même temps les capacités d’intervention publique. L’Union Européenne va être de plus en plus incapable de faire face aux conséquences d’un désastre engendré par sa propre économie mortifère. Ainsi, en Grèce, les feux de forêts ont été les plus meurtriers du XXIe siècle, en partie car l’État et ses moyens ont été réduits à peau de chagrin par les politiques austéritaires.

Les États se sont mis d’accord en 2015 pour limiter le réchauffement à 2°C. Mais leurs engagements, peu ambitieux, et à condition qu’ils soient tenus, vont faire grimper les températures de plus de 3°C. Si rien ne vient corriger les trajectoires actuelles, le réchauffement pourrait atteindre 4°C en France à l’horizon 2071-2100, voire 5°C en été.

Macron souhaite inscrire dans la Constitution que le pays « agit pour la préservation de l’environnement et de la diversité biologique et contre les changements climatiques ». Mais la liste de ses décisions anti-écologiques s’allonge : ratification de traités commerciaux climaticides, importation d’huile de palme, validation de grands projets inutiles, refus d’interdire le glyphosate… Oubliant sans doute qu’il est ministre, Nicolas Hulot appelle les Français « à prendre leurs responsabilités » individuelles tout en aidant les multinationales à souffler sur les braises du réchauffement planétaire.

Lors du grand incendie de Londres en 1666, Samuel Pepys, membre du Parlement, note dans son journal : « Après une si longue sécheresse, tout était combustible, même les pierres. » Si le climat ne fait pas la Révolution, il aide néanmoins à transformer une petite étincelle en un brasier gigantesque. A méditer, à l’heure où l’on apprend que la France ne tiendra pas ses objectifs climatiques d’ici 2050, faute d’argent et de courage politique.

Manon Dervin


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