En CAMPAGNE dans la Marne puis l’Ardèche

mardi 5 juin 2007.
 

MERCREDI

Quatrième de la Marne. Ca sonne comme une bataille de tranchée pour ce coin martyrisé de la grande guerre. C’est la circonscription où se présente le docteur Gérard Berthiot, un militant de gauche de longue date. J’y ai tenu meeting à ses côtés. Beaucoup de jeunes ce soir là. Le travail militant est bien fait. Juste un coup d’oeil. La circonscription est donnée pour acquise à droite quoiqu’il arrive. Le candidat de gauche est donc surtout un défricheur et il le sait. Vu depuis le bureau d’un statisticien ou d’un institut de sondage, l’affaire est dite. A quoi bon militer, faire campagne et s’épuiser si l’on considère que la victoire est le seul enjeu raisonnable qu’on doit viser. Mais quand on y regarde de plus près ? Il y a trois candidats UMP....Alors ? L’élection est jouée d’avance ? Non bien sûr. Et le travail militant est le vrai paramètre de variation du résultat. Voici la sentence du jour : "Ce n’est pas la victoire le motif de l’action militante de gauche, ce sont les raisons que l’on a de se battre. Et des raisons nous n’en manquons pas"

VENDREDI

Ardèche. Rude petit pays. Là, dans l’Ardèche méridionale, c’est Véronique Louis qui est la candidate du parti socialiste. Une infirmière. On se connait depuis des lustres et on milite ensemble dans le même sillage depuis ... peu importe ce nombre d’années qui montre que le temps est passé sur nous aussi. Quelle importance ? Notre fidèle amitié est restée la même. Militer est aussi une histoire humaine. Bref : on fait meeting ensemble à Aubenas. Une heure de route en plus du TGV jusqu’à Valence. Au retour, départ à minuit arrivée à une heure du matin, "une grosse heure de route" a dit le copain qui doit encore rentrer chez lui après m’avoir ramené à l’hôtel en face de la gare.

Véronique, tranquille et méthodique, est conseillère régionale mais elle est surtout l’infatigable militante. Sur tous les fronts. C’est le genre de personne utile dans un coin pareil car ici, il faut tout faire soi même si l’on veut quelque chose. Mieux vaut avoir du caractère. L’Etat a abandonné les Ardéchois et la droite des bureaux parisiens a dû peindre ce bout de la carte en gris. Tout ferme, tout est décentralisé, tout est abandonné. Ce qui est là est porté à bout de bras par les collectivités locales et les gens du cru qui se battent comme des lions.

La veille Véronique est descendu tout berzingue du haut de l’Ardèche vers le bas pour aller à la rencontre de Ségolène Royal qui venait à Privas ("esprit de Privas es tu là" a-t-elle demandé en mémoire d’un de ses premiers meetings de campagne interne pour l’investiture à la présidentielle). Patatras, en chemin, Véronique fait trois tonneaux avec sa voiture. La fatigue sans doute. Il y a 148 communes dans la circonscription et elle les fait toutes une par une par une... Les pompiers sont arrivés assez vite et ils l’ont sortie de la voiture avant de l’emmener à l’hôpital et elle a pu en repartir assez vite, toute broyée mais indemne, pour arriver à temps au meeting de Privas ("esprit de Privas es tu là").

Véronique a dit à Ségolène "on a fait un gros travail pour la présidentielle et tu as été majoritaire au deuxième tour". "Je sais" a dit Ségolène. Elle voulait dire "je sais et je vous félicite, à propos comment ça va, pas trop contusionnée" et ainsi de suite. Ensuite il y a eu le meeting et Ségolène Royal a conclu " élisez des députés de gauche et surtout Pascal". Il s’agissait de Pascal Terrasse le président du conseil général et député de son coin. Il était là, debout à côté d’elle, tout rouge de fierté et de l’autre côté Véronique toute blanche encore de l’accident. L’esprit de Privas est là. Vae victis !


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