Réactions politiques aux perquisitions macroniennes

mercredi 24 octobre 2018.
 

Perquisitions chez Mélenchon : les affaires politiques doivent être traitées directement et uniquement par des juges d’instruction (par Jean-Baptiste Soufron, avocat associé au cabinet FWPA et ancien Secrétaire Général du Conseil National du Numérique)

1) Communiqué de La France Insoumise

Coup de force policier, judiciaire et politique contre Jean-Luc Mélenchon et la France insoumise

2) La France insoumise demande l’annulation de la perquisition et le dessaisissement du procureur (L’Humanité)

Perquisitions, auditions, articles de France info et de Médiapart… Jean-Luc Mélenchon tente une « contre-offensive » à ce qu’il considère plus que jamais comme une « opération politique ».

La France insoumise a demandé par la voix de Jean-Luc Mélenchon l’annulation de la perquisition conduite à son siège mardi dernier au cours de laquelle plusieurs militants et élus insoumis avaient forcé le passage. « Nous demandons l’annulation de cette perquisition et la restitution de tout ce qui a été prélevé. Tout ce qui a été pris ici l’a été illégalement et doit nous être restitué », a déclaré le chef de file du mouvement lors d’une conférence de presse. Celle-ci s’est tenue trois jours après l’intervention de la police en 15 lieux (notamment les sièges de FI et du PG, plusieurs domiciles) dans le cadre de deux enquêtes préliminaires l’une concernant les comptes de campagne de l’ancien candidat à la présidentielle et l’autre portant sur les emplois de ses assistants parlementaires au Parlement européen. Entre temps, plusieurs cadres de FI, dont le député des Bouches-du-Rhône, ont été auditionnés. « Il est officiellement demandé que le procureur en charge soit dessaisi de l’enquête car il devient établi de manière claire et concordante que les services sous ses ordres ne respectent pas les règles et procédures applicables en l’espèce », ont ajouté les avocats du mouvement ce samedi pointant notamment la publication sur le site de Mediapart d’ « informations couvertes par le secret de l’enquête ».

La veille Jean-Luc Mélenchon dénonçait à nouveau une « offensive politique organisée par toute la Macronie et qui a trouvé ses relais en instrumentalisant la police, la justice et les médias ». L’insoumis a également pris la défense de Sophia Chikirou, responsable de la communication de FI pour les européennes et déjà conseillère du candidat à la présidentielle. Elle a, elle aussi, fait l’objet d’une audition vendredi et devrait être à nouveau convoquée lundi. Surtout, son entreprise, Mediascop, est au centre d’une enquête de France info qui fait état de facturations lors de la campagne jugées hors normes. Une « série d’affirmations diffamatoires et calomnieuses », a estimé Jean-Luc Mélenchon.

Julia Hamloui

3) Responsables du PS et des Républicains

Sébastien Denaja, secrétaire national du Parti Socialiste, a écrit sur Twitter : « Au-delà de la forme, Jean-Luc Mélenchon exprime sur le fond une inquiétude légitime. La Justice est-elle totalement indépendante en France ? Non ».

Sur France Info, Guillaume Larrivé, secrétaire général délégué du parti Les Républicains, se dit « assez troublé par le climat et la répétition de procédures qui existent contre les diverses oppositions ».

4) Perquisitions contre la FI : deux poids, deux mesures ! ( GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE)

Le réseau de la Gauche Démocratique et Sociale (GDS) dénonce les perquisitions qui ont eu lieu ce jour chez plusieurs responsables de la France Insoumise et de son groupe à l’Assemblée.

Le domicile personnel de Jean-Luc Mélenchon a été perquisitionné pendant plusieurs heures. Les locaux du Parti de gauche et La France Insoumise ont été perquisitionnés.

Ces méthodes sont honteuses et constituent une grave atteinte aux libertés démocratiques.

Elles illustrent le « deux poids, deux mesures » de ce gouvernement qui couvre les riches et les puissants, qui couvre ses affidés tels Benalla et autres …

Ce 16 octobre 2018, au moment même de l’annonce d’un remaniement qui ne changera rien à la politique de casse sociale de Macron, c’est une nouvelle étape dans la politique autoritaire de cette équipe. Une raison de plus de combattre ce pouvoir.

Ces atteintes aux libertés démocratiques doivent recevoir une condamnation unanime de toute la gauche et constituer le point de départ d’une riposte unitaire à gauche.

Halte aux intimidations ; halte à ces méthodes !

Cette journée souligne l’urgence de construire une alternative majoritaire sociale et écologique pour proposer un débouché politique au salariat, aux retraités, à la jeunesse.

5) Perquisitions : le deux poids deux mesures sauce Macron NPA

Ce matin, une quinzaine de perquisitions se sont déroulées dans l’environnement de La France insoumise, aux sièges du Parti de gauche et de La France insoumise, et même au domicile de Jean-Luc Mélenchon. Ces perquisitions, avec leur déploiement policier un peu inédit dans le milieu politique, sont liées à deux enquêtes : une concernant des assistants parlementaires européens qui auraient été utilisés à des fins politiques, l’autre concernant les comptes de la campagne présidentielle de 2017.

Même si l’on ne connaît pas tous les détails des affaires, on peut s’étonner d’un tel déploiement judiciaire et policier autour de La France insoumise, alors même que les comptes de Macron font l’objet d’une enquête préliminaire, sans la moindre perquisition à cette heure…

Le premier acte de ce nouveau gouvernement, exécuté le jour même du remaniement, est un signal donné à toutes celles et ceux qui lui résistent. À l’évidence, en Macronie, mieux vaut être dans la cour de Jupiter que dans son opposition politique et sociale.

NPA, Montreuil, le 16 octobre 2018

6) Parti Ouvrier Indépendant

Le POI apporte son soutien à La France insoumise et à Jean-Luc Mélenchon

Depuis le texte du POI du mercredi 17 octobre en soutien à Jean-Luc Mélenchon et à La France insoumise, de nouveaux développements sont intervenus. Des poursuites judiciaires ont été engagées contre Jean-Luc Mélenchon et une intense campagne politique et médiatique se déchaîne contre lui et contre La France insoumise.

N’en déplaise à de nombreux commentateurs, il est impossible de ne pas faire le lien entre la date de la perquisition des locaux de La France insoumise et celle de l’annonce du nouveau gouvernement.

Impossible de ne pas voir dans la disproportion des forces engagées dans cette perquisition et dans sa brutalité une image concentrée de la situation dans laquelle nous sommes entrés.

Un pouvoir de plus en plus isolé, convaincu dès la première minute que son remaniement a fait un flop, et qui décide de montrer ses muscles.

Un pouvoir qui décide de faire diversion en mettant en scène par tous les moyens le combat de son champion, le président Macron, contre le prétendu populisme.

Les faits qui viennent de se dérouler, le matraquage des médias officiels indiquent que nous sommes entrés dans une dérive dangereuse.

Cette dérive n’a qu’une cause : la capacité donnée par les institutions de la Ve République au président bonaparte de poursuivre la « transformation » du pays contre la volonté de son immense majorité.

Dans cette situation, le POI manifeste son soutien inconditionnel à La France insoumise, à ses dirigeants et à son responsable Jean-Luc Mélenchon, grossièrement calomniés.

Le POI, attaché à la défense des libertés démocratiques indissociables de la défense de toutes les conquêtes sociales de la classe ouvrière, appelle ses militants à faire bloc avec les militants injustement attaqués et calomniés afin d’élargir la résistance à un pouvoir complètement délégitimé par ses actes.


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message