Brésil. Vers un régime autoritaire appuyé sur le capital, l’armée, les évangélistes et les bandes fascisantes

lundi 29 octobre 2018.
 

Etait prévisible la première place acquise au premier tour des élections brésiliennes, le 7 octobre 2018, par le candidat d’extrême-droite Jair Bolsonaro (Parti social-libéral) et de son colistier au même profil, Hamilton Mourão, un général de réserve mis à la retraite, mais payé, sur décision de Michel Temer, depuis le 28 février 2018. Il est membre du Partido renovador trabalhista Brasileiro qui n’avait pas de représentation fédérale. Les sondages d’Ibope et de Datafolha, que nous avions reproduits, annonçait l’issue du 7 octobre. Toutefois, l’ampleur des suffrages captés par Bolsonaro n’était pas envisagée par les « analystes » et les forces militantes, diverses, se situant à gauche sur l’éventail politique.

Le nombre d’électeurs et d’électrices ayant voté est de 107 050 530. Les votes nuls 6,14 %, les blancs, 2,65 %, le taux d’abstention : 20,3 %.

Jair Bolsonaro a réuni 46,03 % des voix, soit un électorat équivalent à 49 276 991. Une donnée plus expressive que les pourcentages pour ceux et celles qui ne scrutent pas de près la situation brésilienne. Le candidat du PT (Parti des travailleurs) – sacré par Lula le 11 septembre comme le candidat du PT, Fernando Haddad – a obtenu 29,28 % des suffrages exprimés, ce qui équivaut à 31 341 997 électeurs et électrices. Quelque 10 millions de moins.

Un politicien de « premier rang » – membre d’une formation qui a fait les beaux jours de la classe dominante à la sortie de la dictature (1985), le Parti de la social-démocratie brésilienne – Géraldo Alckmin est rétrogradé en quatrième position avec 4,76 % des voix, et 5 096 341 de « supporters ».

Sur la troisième place du podium, médaillé de bronze, Ciro Gomes (Parti démocratique travailliste) : 12,47 % des suffrages, soit 13 344 353 de votant·e·s. Les médaillés d’argent et de bronze rassemblent, avec quelque 44 millions d’électeurs, 5 millions de moins que Jair Bolsonaro. Ceux qui ne scrutent pas la société et ses tribulations sous l’impact d’une crise multiforme – qui s’accentue depuis 2014 – ont fait preuve d’une grande myopie.

Ils se sont enfermés dans la « tour d’ivoire » du seul monde des partis politiques. Un sujet préféré des articles de la presse superficielle. Or, le pouvoir d’attraction du discours et du personnage de Jair Bolsonaro ne renvoie pas seulement aux forces qui se sont mobilisées à ses côtés, sous diverses modalités, mais aussi à la syntonie qui s’établit entre, d’une part, le vécu d’électeurs potentiels, leurs affects – validés par des expériences propres à la quotidienneté et mémorisés comme des « preuves » –, l’interprétation de leurs intérêts, l’impact sur eux d’un « storytelling » (d’une mise en récit) diffusé par les grands médias, si importants au Brésil et, d’autre part, la figure construite d’un personnage comme Bolsonaro qui imprime un sens à cet agglomérat de ressentiments.

Les écrits sur le fascisme de Trotsky sont fort utiles pour capter des éléments susmentionnés, sans tomber dans le piège des analogies trop rapides. Néanmoins, il ne faudrait pas oublier les traits subtils de l’ouvrage de Wilhelm Reich, La psychologie de masse du fascisme, écrit en 1933, pour commencer à analyser les origines et les traits du tsunami du 7 octobre.

Des résultats qui parlent

Revenons à quelques résultats. Dans un Etat comme celui de São Paulo, le candidat du PSL obtient 53 % des suffrages (12 378 012 d’électeurs) ; celui du PT : 16,42 % (3 833 982 d’électeurs). Il est toujours possible d’argumenter – et cela est vrai – qu’Haddad, ancien maire de São Paulo, avait subi une défaite électorale saisissante en octobre 2016 face à un nouveau venu qui prétendait au poste stratégique de maire de la plus grande ville du Brésil : João Doria Junior du Parti de la social-démocratie brésilienne. Ce dernier avait obtenu au premier tour des « municipales » 53,3 % des voix contre 16,7 % pour Fernando Haddad. Cette fois, les proportions du résultat électorale sont similaires. Si ce n’est que l’opposant n’est pas une multimillionnaire comme João Doria Junior, fils d’un politicien connu, mais le capitaine à la retraite Jair Bolsonaro. Soit un admirateur explicite de la dictature, de l’armée, de la police, des tortionnaires, de l’autodéfense armée, un sexiste et homophobe assumé, de même que le défenseur, cela va de soi, des « valeurs de la famille », déployant donc le drapeau de l’opposition au droit à l’avortement. Ses trois fils n’ont-ils pas connu un succès analogue lors de ces élections ? Et les évangélistes réactionnaires n’ont-ils pas fait de Jair leur « messie » politique, lui dont le prénom sonne bien : Jair Messiah Bolsonaro ?

Nous citerons, dans cet article, les Etats où Bolsonaro a obtenu la majorité absolue : Rio Grande do Sul (52,63 %), Paraná (56,89 %), Matto Grosso do Sul (55,06 %), Goias (57,24 %), Espirito Santo (54,76 %), Bahia (60,28 %), Matto Grosso (60,04 %), Rondonia (62,24 %), Acre (62,25 %), Roraima (62,97 %), Rio de Janeiro (59,79 %). Fernando Haddad n’a réuni une majorité absolue qu’à Bahia (60,28 %), Piauí (63,4 %), Maranhão (61,26 %) et Sergipe (50,09 %). Fernando Haddad n’arrive en première position que dans les Etats suivants : Pernambuco (48,87 %, avec Bolsonaro à 30,57 %) ; Rio Grande do Norte (41,19 %, avec Bolsonaro à 30,21 %), Paraíba (45,46 % avec Bolsonaro à 31,3 %), Alagoas (44,75 %, avec Bolsonaro à 34,4 %). Autrement dit, le candidat du PT a obtenu une majorité absolue dans quatre Etats du NordEste.

Enfin, parmi les députés fédéraux ayant rassemblé le plus de votes, se détache en première place le fils de Jair Bolsonaro, avec 1 843 735 suffrages à São Paulo. En deuxième position, Joice Hasselmamn (avec 1 078 666 votes) à São Paulo, membre du PSL depuis avril 2018. Certes, par le passé, elle était très présente dans les médias télédiffusés et les réseaux sociaux, ainsi qu’animatrice de relief des manifestations, en 2015 et 2016, contre Dilma Rousseff. Son apologie du juge Sergio Moro n’est pas passée inaperçue, ainsi que son soutien à la police fédérale lors de la répression de manifestations.

Les militaires et le « garde à vous » face à l’histoire

Major Olimpio, membre du PSL, est élu au sénat dans l’Etat de São Paulo avec 25,81 % des suffrages et arrive en première position, suivi par Maria Gabrilli du PSDB qui réunit 18,59 % des suffrages.

Ce membre de la Police militaire – une institution militaire réputée pour ses talents répressifs – a exprimé son point de vue, plus « nuancé » que son patron, sur la dictature militaire : « L’histoire du régime militaire a été racontée que par un seul côté, de manière incroyable, par les vaincus [la gauche donc]. Normalement quand on raconte une histoire c’est celle des vainqueurs, dans le cas du régime militaire ce furent les vaincus. Il existe une histoire qui un jour va être à nouveau contée, pour trouver un équilibre ». Major Olimpio a-t-il lu Enzo Traverso ou Michael Löwy, à l’envers ?

A l’endroit, la mémoire positive de la dictature se concrétise par la présence (déjà) de 22 élus ayant des liens avec les forces armées : police militaire, militaire à la retraite, membre des forces armées, pompiers militaires, dont 13 sont du PSL (Folha de São Paulo, 9 octobre 2018). Parmi les conseillers de Jair Bolsonaro se trouve le général de réserve Augusto Heleno Ribeiro Pereira. Il a développé sa carrière militaire ascendante dès 1969. Il commanda les troupes de la MINUSTAH (Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti), de juin 2004 à septembre 2005. Dans une tradition qui s’est exprimée parmi des militaires français fort à droite durant la guerre d’Algérie, Augusto Heleno a émis des critiques sur cette mission. Pourquoi ? Elle n’a pas combiné une politique de sécurité stricte avec des projets de développement « social », un autoritarisme pour le bien d’un peuple maté. Jair Bolsonaro avait envisagé de l’inscrire comme vice-président sur le ticket présidentiel. Il refusa. Mais il confirma son soutien au capitaine.

Les liaisons entretenues par Jair Bolsonaro avec des cercles consistants de l’armée – dont la continuité et la place post-dictatoriale au Brésil n’ont jamais été remises en cause – existent depuis des années. Elles se sont accentuées depuis un an, dans les deux sens. Les sondages parmi les militaires montraient, durant la dernière période, l’influence croissante de Bolsonaro qui remplissait aussi le rôle d’une assurance anti-PT.

L’armée se présente comme non seulement un élément d’ordre, mais elle fait écho à une vaste « désillusion ». Cette dernière trouvait une traduction cernée par l’enquête d’opinion faite par le Pew Research Center-Global. Attitude&Trends (16 octobre 2017) : la « démocratie représentative » est considérée comme « très bonne » par seulement 8 % de l’échantillon sondé au Brésil ; un pourcentage inférieur à celui du Mexique qui se situait à 9 %. La dernière étude du World Economic Forum (WEF) portant sur « la compétitivité mondiale », place à la 137e place, sur 138 pays examinés, la « perte de confiance des Brésiliens face à la classe politique ».

Désenchantement et « besoin d’ordre »

Ce désenchantement possède plusieurs sources, parmi lesquelles la corruption généralisée. Elle est le produit d’une connexion instituée depuis longtemps entre, d’un côté, les grands travaux d’infrastructure de ce « pays continent » ainsi que son économie extractiviste et agro-exportatrice et, de l’autre, les instances politiques contrôlées par les partis des dominants ou ceux se mettent à disposition du capital, comme le fit directement un secteur de l’appareil du PT. A cela s’ajoute l’impact sur l’emploi de la profonde récession – une perte d’emplois d’environ 20 millions, directe ou indirecte, ayant les formes d’une précarisation extrême (voir Ricardo Antunes à ce propos) –, la paupérisation et la montée de la violence qui est diffusée sur le mode d’un cumul d’événements anecdotiques qui saturent « l’information » sur les chaînes télévisées.

La droite extrême et l’extrême-droite ont compris qu’une fenêtre de tir idéale se présentait. Dès lors, les thèmes diffusés par Bolsonaro et ses réseaux ont rempli un vide politique, avec du « nouveau ». Ce qui dans un régime de temporalité accélérée et de renouvellement générationnel se mesure en semaines, pour ne pas dire moins.

Ce besoin « ordre » – sans « progrès », ni « amour », ce qui était la formule ternaire initiale empruntée à Auguste Comte pour en faire le logo du drapeau brésilien – est d’autant plus nécessaire que le « monde des affaires ». Ralliées momentanément à un Michel Temer, défait en termes de crédibilité politique, pour accélérer des contre-réformes, des fractions des classes dominantes vont faire face, à court terme, à une difficulté. Les dépenses budgétaires « obligatoires » sont à hauteur de 90 % composées par les rubriques suivantes : santé, éducation, salaires de la fonction publique, système de retraite, « aides sociales », subventions diverses. Dès lors, comme l’explique William Jackson, chef économiste de Capital Economics pour les « marchés émergents » : « Beaucoup des mesures nécessaires pour améliorer les finances publiques sont très impopulaires, mais elles doivent être appuyées par de fortes majorités pour aller de l’avant ». Jackson soulignait auparavant que : « Les investisseurs paraissent être plus à l’aise avec Jair Bolsonaro qu’ils considèrent plus favorable aux marchés, face au profil plus étatiste de Fernando Haddad » (El Pais, 7 octobre 2018).

A défaut de majorité populaire, autrement dit d’une résistance sociale décidée – car la majorité parlementaire peut être obtenue – « l’ordre » pourra être imposé par les composantes des forces armées. La criminalisation des mouvements sociaux et de leurs représentants fait partie de l’agenda de Bolsonaro. Ses formules « un bon voleur est un voleur mort » ; « tirez d’abord, interrogez ensuite », « tuez-les » à propos des militant·e·s du PT peuvent prendre une tournure plus institutionnelle dans la mise en place d’un régime autoritaire. Un tel régime peut avoir recours, de plus, à la marge, à des bandes fascisantes actives sur le terrain pour semer la crainte. L’expérience de la militarisation de Rio – décidée formellement par Temer – servira (et sert déjà) de banc d’essai utilisable pour un futur pouvoir autoritaire fédéral.

L’Evangile et Bolsonaro

Jair Bolsonaro est depuis 27 ans député au Parlement. Cette présence est due à une fonction souvent qualifiée au Brésil de « député du bas clergé » ; ce qui signifie qu’il avait comme rôle celui de rabatteur pour faire voter en faveur des caciques.

Aujourd’hui, il occupe une place dans le « haut clergé ». Et l’appui lui a été fourni médiatiquement par un richissime magnat de la communication : Edir Macedo. Ce dernier a fondé l’Eglise universelle du règne de Dieu et fait construire un temple pouvant réunir 10 000 fidèles (payant) à São Paulo ; une prétendue réplique du temple de Salomon, placé dans le quartier populaire de Bras, l’un des 96 districts de la mégalopole.

Les diverses communautés évangéliques regroupent plus de 22 % de la population du Brésil, soit quelque 42 millions de personnes. Leur présence parlementaire est notable et les candidats cherchent leur appui. De leur côté, ces diverses églises évangéliques, qui sont des marchands du temple fort actifs, attendent des politiques des intercessions qui favorisent leur statut de contribuables.

Edir Macedo a soutenu, à l’époque, Lula et Dilma Rousseff. Cette fois son choix s’est porté sur Jair Bolsonaro. Il existe un conglomérat de fractions parlementaires qui a pour acronyme : BBB. Autrement dit : Bala (la balle de fusil), Boi (le bœuf), Biblia (la bible).

L’appui d’Edir Macedo à Bolsonaro s’est traduit par un accès à sa chaîne TV Record, très regardée, dans un pays où la décision de vote est fortement influencée par la télévision. Selon Ronaldo Almedia, professeur à l’université UNICAMP et membre de Centre brésilien d’analyse et de planification (Cebrap) : « Depuis septembre s’est produit un déplacement considérable des intentions du vote évangélique en direction de Bolsonaro. Bolsonaro représente une sensation d’ordre et d’autorité qui prend dans cette partie de la population, encore plus dans un contexte de régression économique et moral » (El Pais, 8 octobre 2018). Ce n’est pas un hasard si à l’occasion du dernier débat, avant la journée 7 octobre, Jair Bolsonaro a donné un long entretien à TV Record, laissant les autres candidats « discuter entre eux ». Lui, pour « raisons médicales », ne pouvait que se confier, en direct, aux téléspectateurs qui « refusent pourriture morale diffusée par la gauche » comme l’explique le grand prêtre évangéliste de la Victoire du Christ.

Tisser des liens avec le grand capital

Dès le 8 octobre, le conseiller économique de Bolsonara, Paulo Guedes, a pris contact avec des membres influents du « monde économique ». Paulo Guedes n’est pas qu’un élève de l’école de Chicago et un fanatique des privatisations. Il dirige un fonds d’investissement – Bozano Investimentos Gestão de Recursos Ldta – qui déclare 3,5 milliards de R$ sous gestion. Certes, la somme de 945 millions de dollars n’est pas énorme. Mais, ce fonds se concentre sur le « venture capital » (prises de participation) et le « private equity » (achat, « redressement » et revente d’entreprise), ce qui facilite les contacts et peut être un lieu de rencontre dans la perspective d’une vague de privatisations.

Le poste de patron de la Banque centrale (BCB) sera crucial. L’actuel gouverneur, Ilan Goldfajn, économiste israélien et gouverneur de la BCB depuis juin 2016, semble ne pas vouloir rester à ce poste. Qui va être choisi en cas de victoire de Bolsonaro ? Ce choix aura une consonance politique analogue à celui de Lula en 2003, lorsqu’il lança « son » dévolu sur Henrique Mereilles qui occupa ce poste jusqu’en 2010. Mereilles, lorsqu’il officiait aux Etats-Unis était un proche de Bill Clinton. Il dirigea jusqu’en 1999 la BankBoston internationale, puis après la fusion de cette dernière avec le Fleet Financial Group, Mereilles devint le président de la FleetBoston Financial’s Global Banking, avant de revenir au Brésil en 2002. Ainsi la Fohla de São Paulo du 9 octobre énumérait une série de contacts établis par Paulo Guedes en vue de la formation d’un gouvernement et de nominations à des postes influents. Etaient mentionnés : Alexandre Bettamio, président pour l’Amérique latine de Bank of America ; João Cox du conseil d’administration de TIM (filiale de Telecom Italia Mobile) qui dispose d’un rôle de premier plan dans la télécommunication mobile (GSM) au Brésil ; Maria Silvia Bastos Marques, membre de la direction de Goldman Sachs Brésil et ex-présidente de la BNDES (Banque brésilienne de développement), créée en 1952 dans une perspective développementiste, mais sa fonction a bien changé ; Roberto Campos Neto, directeur de Santander Brésil (filiale de Santander Espagne).

Pour terminer ce bref aperçu des alliances socio-économiques que se doit de passer un potentiel président comme Bolsonaro, il ne faut pas oublier le secteur extractiviste. Le quotidien économique O Valor cite les contacts pris avec Roberto Castello Branco, gouverneur de la BCB, ex-conseiller de la direction du grand groupe Vale (minerai, gaz, pétrole), aujourd’hui à la tête de l’importante communauté professionnelle que représente la Fondation Getulio Vargas. Le nom de Fabio A. Abraho a aussi été mentionné, il siège à la direction de Infra Partners, un géant de la logistique. Il est passé chez Vale.

Pour le capital, dans cette crise multiface, Bolsonaro président se doit d’encadrer une base populaire, de réprimer en criminalisant les résistances sociales et démocratiques. Pour cela il peut prendre appui conjointement sur les évangéliques et les divers corps d’armée – deux facettes de l’ordre – et engager une vague de contre-réformes. La nature de ce régime s’éclairera dans la foulée d’une élection victorieuse. Et si c’est le cas, ce basculement socio-politique au Brésil s’inscrira vraiment dans la fin – prévisible depuis quelques années – du cycle dit « progressiste » en Amérique latine, avec des similitudes à l’échelle mondiale. Ce qui peut être le sujet d’un autre article après le 28 octobre.

Pour l’heure, la mobilisation pour battre le ticket Bolsonaro-Mourão dans la rue et dans les urnes est une priorité, comme l’expliquent les trois articles que nous publions ci-dessous et propose de voter contre Bolsonaro, pour Haddad.

Charle-André Udry


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