Après l’effondrement d’immeubles à Marseille, Mélenchon dénonce les "marchands de sommeil"

mercredi 14 novembre 2018.
 

MARSEILLE - Trois immeubles qui s’effondrent et au moins huit disparus. Ce 5 novembre, dans le centre de Marseille, un drame terrible s’est produit, faisant dire dans la soirée au ministre de l’Intérieur Christophe Castaner qu’il y avait "peu de chance que l’on puisse trouver des poches de survie".

Une catastrophe qui a poussé le député de la circonscription et chef de file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon à quitter Paris pour se rendre sur place. "Là nous sommes dans un quartier traditionnel de Marseille qui est un quartier pauvre. Ce sont les maisons de pauvres qui se sont écroulées. Il ne faut pas raconter d’histoires : ce sont les maisons de pauvres qui se sont écroulées sur des pauvres", a-t-il déploré sur BFM TV.

Et de s’en prendre à ceux qui profitaient de la faiblesse de certains pour leur louer ces logements dangereux et insalubres. "Les gens qui étaient là n’étaient pas des squatteurs. C’était des gens qui payaient un loyer, et un loyer plutôt cher si l’on regarde le type d’appartement dans lequel ils habitaient. Alors je comprends qu’aujourd’hui il y ait un certain nombre de gens qui se sentent mal parmi les marchands de sommeil parce que tout cela va se terminer au pénal", a prévenu Jean-Luc Mélenchon. "S’il y a en effet mort d’homme, si c’est une insalubrité qui a conduit à ce que l’immeuble s’effondre, alors il faudra que cela se termine en justice. Il faudra que soient châtiés ceux qui utilisent ce genre de procédé."

Un drame symptomatique de l’échelle de la politique menée vis-à-vis du logement

"Il y a des marchands de sommeil qui profitent de la situation de manière tout à fait honteuse", a poursuivi l’ancien candidat à la présidentielle. Et de poursuivre avec le même ton : "Là nous parlons de gens qui payaient des loyers jusqu’à 700 euros. Dans un taudis ! (...) Ce sont donc des gens qui avaient les moyens, mais qui ne trouvaient pas de logement qui soit à leur portée. Et deuxièmement, ça veut dire qu’il y a des gens qui sont capables de leur prendre 600 à 700 euros par mois pour les faire vivre dans des taudis. Qu’on ne me dise pas qu’on est incapable de capturer les marchands de sommeil."

Pour Jean-Luc Mélenchon, les pouvoirs et les politiques publics sont également à blâmer pour la catastrophe du jour. "On compte trois millions de logement insalubres dans le pays et 400.000 sont menaçants pour ceux qui les occupent. Ici à Marseille, la population n’est pas aussi ghettoïsée qu’ailleurs en France : vous avez des quartiers pauvres en plein milieu du centre-ville... Toute la journée, il y a eu une sorte d’ambigüité ou de confusion. Voyez-vous, il y a le numéro 63 qui était condamné et le numéro 65 mitoyen qui avait été déclaré viable il y a même pas dix jours. Or c’est celui-ci qui est tombé le premier et qui a entraîné l’autre dans sa chute."

"Il n’y a plus de politique de l’habitat pour les gens qui ont des revenus faibles. Les gouvernements successifs se sont désintéressés de l’habitat populaire, du fait que les gens puissent vivre dignement... Et je crains malheureusement que la situation ne s’aggrave avec les dernières lois qui ont été votées", regrette-t-il enfin, évoquant les "HLM qui vont être vendues à la découpe".

Par Paul Guyonnet


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