Réactions au mouvement du 17 novembre

mercredi 21 novembre 2018.
 

- 1) La mobilisation bat son plein (Priscillia Ludosky)

- 2) Entretien avec Priscillia Ludosky par Regards (communistes unitaires)

- 3) Réaction de MURIEL RESSIGUIER (députée LFI) dans la Marseillaise

- 4) Injustice fiscale : les progressistes doivent entrer dans le débat (Patrick Le Hyaric, PCF)

- 5) Le bilan du 17 novembre des gilets jaunes, en cinq chiffres (Huffington Post)

1) La mobilisation bat son plein (Priscillia Ludosky)

6 alternatives à l’augmentation des prix du carburant

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2) Entretien avec Priscillia Ludosky par Regards (communistes unitaires)

https://www.youtube.com/watch?v=Cnv...

3) Réaction de MURIEL RESSIGUIER (députée LFI) dans la Marseillaise

« Le mouvement du 17 novembre est un mouvement assez inédit, parce que c’est un mouvement d’auto-organisation. Evidemment il y a eu une tentative, rapide, de récupération du Rassemblement national, mais il faut aller au-delà. Derrière la hausse des prix du carburant, c’est du problème du pouvoir dont il s’agit. Politiquement, cela traduit un besoin de revaloriser les salaires, redistribuer les richesses autrement, en jouant par exemple sur la justice fiscale. Ca traduit aussi la carence de l’Etat : sur la question du carburant, j’ai vu qu’il avait sorti des meurettes : prime à la conversion, défiscalisation du chèque carburant… Il y a des gens qui font 100 euros de plein, c’est plus de deux jours travaillés. Contre ça, le gouvernement ne fait rien. Par contre les cadeaux fiscaux vont toujours aux même. »

4) Injustice fiscale : les progressistes doivent entrer dans le débat (Patrick Le Hyaric, PCF)

L’exécutif, qui avait pris de haut la colère et la révolte nées des injustices fiscales, est aujourd’hui un peu perdu. Le président de la République monte au front pour justifier ces iniques décisions. Et le Premier ministre bricole des plans sans efficacité, sans cohérence avec un projet de transition environnemental.

À force de mépriser les syndicats, les associations et les parlementaires de gauche notamment, il s’est privé de corps intermédiaires pour la controverse et la recherche de solutions mêlant progrès social et progrès écologique. L’argument suprême qu’il utilise et qui risque de s’user est celui selon lequel l’extrême droite noyauterait le mouvement de ce samedi. Qu’il y ait des forces de droite qui cherche à instrumentaliser ce mouvement est un fait. Mais cela ne veut pas dire qu’elles y parviennent. Ce mouvement est protéiforme, transversal, au-delà des opinions et des votes antérieurs et porte au fond sur le besoin de justice fiscale et sociale. Par contre, en l’absence d’un débat suffisant, la difficulté d’une claire conscience sur les moyens de changer de modèle économique peut le priver d’un débouché progressiste et positif.

C’est devenu courant au même titre que la tactique consistant à n’avoir en face de soi que l’extrême droite dans le second tour des élections. C’est à force de jouer avec cela qu’on fait monter les proto-fascistes, qui n’en demandent pas tant. On leur ouvre ainsi les portes du pouvoir et on les installe.

Faire croire, comme le fait M. Macron, qu’un mouvement aussi puissant est le fait de l’extrême droite vise deux objectifs : tenter de ne pas répondre à tous ceux qui sont en souffrance, et diviser le pays en deux camps. Le sien et celui de cette extrême droite. Il joue avec le feu.

Les progressistes doivent entrer absolument dans le débat.

5) Le bilan du 17 novembre des gilets jaunes, en cinq chiffres (Huffington Post)

GILETS JAUNES - Une vague jaune ce samedi 17 novembre dans toute la France contre la hausse des taxes sur le carburant et la baisse du pouvoir d’achat. "Gilets jaunes, colère noire", "Jupiter, redescends sur terre, c’est la misère" : les manifestants, qui arboraient parfois un message sur leur gilets, bloquaient des autoroutes, des ronds-points, des hypermarchés ou organisaient des opérations de péage gratuit dans l’ensemble du pays. En début de soirée, plus 200 points de blocages n’avaient pas encore été levés.

282.710 participants

Au total 282.710 personnes ont participé aux manifestations dans 2000 points de rassemblement, selon le ministère de l’Intérieur. Les "gilets jaunes" n’ont pas réussi à bloquer la France, comme ils le voulaient, mais tout le territoire a été touché par leurs actions, ce qui représente un succès certain pour ce mouvement, parti des réseaux sociaux et organisé en dehors des partis politiques et des syndicats.

Un mort en Savoie

Certaines tensions ont éclaté dans plusieurs points de rassemblement et un mort est à déplorer. En effet, au Pont-de-Beauvoisin (Savoie), une conductrice qui emmenait sa fille chez le médecin a été prise de panique quand les manifestants se sont mis à taper sur sa voiture. Elle a foncé alors sur eux, percutant mortellement une femme de 63 ans. Cette manifestation, comme de nombreuses autres organisées en France pour protester contre la hausse des taxes sur le carburant, n’était pas déclarée.

"J’en appelle à la responsabilité de ceux qui organisent ces manifestations. Ils ont porté un message. Il est entendu", a déclaré le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner. "Le gouvernement est attentif à toutes les mobilisations, nous devons maintenant continuer à répondre aux attentes des Français y compris en terme de pouvoir d’achat", a-t-il ajouté le ministre.

227 blessés

227 personnes ont été blessées au cours de cette journée de manifestation. Sept d’entre elles sont gravement blessées, dont un policier, a annoncé le ministère lors d’une conférence de presse.

117 interpellations

117 personnes ont été interpellées dans toute la France. Ce samedi soir, les autorités s’inquiètent de la poursuite du mouvement malgré la nuit : "Les manifestations aujourd’hui bon enfant, ce soir se transforment avec l’arrivée de casseurs", a déploré Richard Lizurey, directeur général de la gendarmerie nationale (DGGN) qui précise que des cocktails molotov ont été jetés contre les forces de l’ordre. Et "la nuit, le danger c’est d’être percuté par un véhicule", rappelle-t-il alors que 5000 patrouilles resteront mobilisées jusqu’à demain matin.

73 garde-à-vue

Sur les 117 interpellation, 73 ont conduit à des gardes à vue. Des manifestants ont annoncé qu’ils comptaient camper et passer la nuit sur leurs barrages et certains souhaitaient poursuivre le mouvement dimanche. L’accès à certaines autoroutes restait coupé ou difficile en début de soirée.

Fred, l’un des porte-parole du mouvement à Millau a promis que les manifestants allaient "se relayer toute la nuit". "Si demain il faut continuer on continuera. Et lundi, on continuera s’il n’ont pas compris. Il faut qu’ils nous enlèvent cette taxe sur l’essence, il faut qu’ils nous baissent les impôts".

Après plusieurs heures de tensions entre manifestants et forces de l’ordre dans le quartier du Palais de l’Elysée à Paris, la majorité des "gilets jaunes" s’est dispersée. Il n’y a eu aucun blessé, aucune dégradation, d’après le préfet de police de Paris, Michel Delpuech.


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