Eric Coquerel ne croit pas "à une décrue du mouvement".

mardi 27 novembre 2018.
 

Sur franceinfo, le député LFI Éric Coquerel ne croit pas à une "décrue du mouvement" des gilets jaunes et accuse le gouvernement d’avoir tout fait pour que "la violence se fasse" samedi sur les Champs-Elysées.

Les incidents sur les Champs-Elysées samedi lors de la mobilisation des "gilets jaunes" sont "spectaculaires mais minoritaires", assure sur franceinfo dimanche Eric Coquerel, député La France insoumise de Seine-Saint-Denis. "Tout était fait" de la part du gouvernement pour que "la violence se fasse", dénonce l’élu qui pointe du doigt la responsabilité d’Emmanuel Macron. "Je pense que le gouvernement a joué sur l’espoir de violences pour que cela dévalorise le mouvement des "gilets jaunes", mais je ne crois pas du tout qu’il soit parvenu à ces fins", estime le député LFI qui ne croit pas "à une décrue du mouvement".

franceinfo : Comment avez-vous réagi lorsque vous avez vu ces scènes de violences sur les Champs-Elysées ?

J’étais dans le roannais (Loire) où il y avait énormément de ronds-points occupés. Le mouvement est très massif. Je suis très étonné des chiffres du gouvernement. Rien que dans la Loire, vu le nombre de ronds-points occupés, je ne crois absolument pas à une décrue du mouvement comme l’espère le gouvernement. Celui-ci se préoccupe d’injustice fiscale, de privilèges et les revendications des "gilets jaunes" sont très larges. C’est davantage ça qu’il faut voir plutôt que les images spectaculaires mais minoritaires des Champs-Elysées que le gouvernement a espéré toute la semaine tellement sa communication a été axée là-dessus.

Vous accusez le gouvernement d’avoir provoqué ces heurts ?

Si vous avez écouté Christophe Castaner toute la semaine, parler de tensions, de violences des "gilets jaunes", si vous regardez la manière dont a été gérée l’organisation d’une manifestation qu’ils [les "gilets jaunes"] n’ont pas eue. Ils devaient être très loin, sur une espèce de fan zone sur le Champs-de-Mars. Tout était fait pour qu’à partir de là, en fonction de quelques éléments, la violence se fasse. Je pense que le gouvernement a joué sur l’espoir de violences pour que cela dévalorise le mouvement des "gilets jaunes". Mais je ne crois pas du tout qu’il soit parvenu à ses fins.

Quelle réponse apporter à cette colère ?

Il faudrait faire une politique inverse de celle qui est aujourd’hui. Dans les "gilets jaunes", il y a un côté un peu jacquerie anti-injustice fiscale. C’est un peu les mêmes ressorts que sous l’Ancien Régime avec ce gouvernement. Pourquoi les taxes pèsent toujours sur les mêmes ? Ce gouvernement avantage de manière éhonté les 1% des Français les plus riches. Et d’un autre côté, il fait peser des taxes injustes, parce que non proportionnelles aux revenus, sur la grande majorité des gens et des gens qui n’en peuvent plus, qui n’arrivent plus à boucler leur fin de mois. Ce que devrait faire Emmanuel Macron, c’est recevoir une délégation des "gilets jaunes" très rapidement. Ils [les gilets jaunes] sont tout à fait capables d’exprimer un ensemble de revendications et je suis certain que ça rejoindra ce qu’on porte à l’Assemblée. Ce mouvement est intéressant en tout cas, car il se structure et se mobilise.

Emmanuel Macron a-t-il pris la mesure de la colère qui s’exprime ?

Je ne crois pas. Emmanuel Macron, depuis un an et demi, pense qu’il arrive à faire passer en force des réformes, toutes plus réactionnaires les unes que les autres. Il casse la SNCF, le code du Travail… Et il dit, comme j’y suis arrivé, c’est que les gens adhèrent à mon projet, il se trompe. Il y a une vraie colère qui monte. Les gens n’en peuvent plus. Je crois que les "gilets jaunes" vont devoir mettre un peu plus la pression dans les jours à venir pour se faire entendre.


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