Parachutes dorés : Sarkozy ne tient pas sa promesse

vendredi 15 juin 2007.
Source : Respublica
 

Contrairement à sa promesse de campagne, Nicolas Sarkozy ne supprimera pas les parachutes dorés. Colère des petits porteurs

« La pensée unique ne croyait pas à l’interdiction des parachutes dorés. Cette interdiction je l’ai promise et je la mettrai en œuvre », déclarait encore Nicolas Sarkozy, le 29 mai dernier au Havre, après son élection. Car c’était l’un de ses arguments de campagne, l’une des promesses qu’il a martelé, non sans fierté, lors de nombreux meetings. Pourtant, les parachutes dorés, ces primes de départs mirobolantes que peuvent toucher les PDG des grands groupes, ne seront pas supprimés. A la place, un dispositif beaucoup moins contraignant : « Le dispositif, très simple, consistera à lier l’existence de primes de départ - qui devront être votées par l’assemblée générale des actionnaires - à la performance du dirigeant remercié. Pas de performance, pas de prime », a affirmé hier Nicolas Sarkozy dans Le Figaro. « Ce que je dis, je le ferai », avait pourtant lancé plusieurs fois le président. Ce matin encore, François Fillon, dans un entretien au Parisien/Aujourd’hui en France l’affirme : « On tiendra nos engagement »...

« Les primes de non concurrence, un camouflage »

« Quand je vois que les amis personnels de Nicolas Sarkozy sont des grands PDG du Cac 40, je savais très bien que l’opération ne se ferait pas », affirme à Marianne2007.info Didier Cornardeau, président de l’Appac (Association des petits porteurs actifs), association qui avait porté plainte lors de l’affaire Vivendi Universal. « C’est là où on voit la différence entre les promesses électorales et la réalité une fois que la personne est élue. On sait très bien que les promesses électorales ne sont jamais tenues », déplore-t-il.

Didier Cornardeau souligne l’inutilité d’une loi au niveau national : « Sur un cas comme EADS, avec Noël Forgeard, la loi ne réglera pas le problème, étant donné que la société a son siège à Amsterdam. Donc la loi française ne peut pas s’appliquer. Les sociétés multinationales, concernées par les parachutes dorés, sont souvent en dehors des frontières du pays. Les lois doivent être européennes pour qu’elle puissent s’appliquer », affirme Didier Cornardeau, pour qui le vrai problème, celui de la prime de non concurrence quand un PDG part à la retraite, n’est pas réglé : « Si on part à la retraite, c’est qu’on n’exerce plus de fonction, donc cette prime n’a pas lieu d’être. Les primes de non concurrence ne sont qu’un camouflage ».

Source

François Vignal


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