Mardi 19 mars 2019 : 300 000 manifestants sur les pavés, grève massive des enseignants du premier degré

mardi 26 mars 2019.
 

Les syndicats de travailleurs CGT, FO et Solidaires, ainsi que les organisations de jeunesse Unef et UNL, ont appelé l’ensemble des français à se mobiliser et à participer à une grève générale et nationale le mardi 19 mars 2019.

Grève et manifestations du 19 mars : mobilisation réussie

Source : https://www.force-ouvriere.fr/

La mobilisation ne faiblit pas pour exiger la hausse des salaires, défendre les services publics et dénoncer la réforme des retraites… Le 19 mars, dans toute la France, les militants du privé comme du public sont descendus en masse dans la rue à l’appel de FO, ainsi que de la CGT, Solidaires, la FSU, et des organisations de jeunesse Unef, UNL et UNL-SD pour se faire entendre à l’issue du grand débat national. L’appel à la grève interprofessionnelle a été particulièrement bien suivi par les enseignants du premier degré, remontés contre le projet de loi Blanquer.

Clarisse Josselin

Près d’un enseignant des écoles sur deux en grève le 19 mars pour une autre politique éducative

Source : https://www.snuipp.fr/actualites/po...

Augmentation des salaires, défense du service public mais aussi refus de l’école telle que la dessine le gouvernement... près d’un enseignant sur deux sera en grève ce mardi 19 mars, journée de mobilisation interprofessionnelle avec une déclinaison Fonction publique. Sur l’école, la mobilisation se cristallise à travers le rejet du projet de loi « pour une école de la confiance ». Celui-ci, dépourvu de toute ambition éducative, ne permettra aucunement de réduire les inégalités scolaires ni de s’attaquer aux difficultés de l’école. Il prévoit de déstructurer le système éducatif avec les regroupements écoles-collèges niant les spécificités du premier degré, d’offrir 150 millions à l’école privée, de museler les enseignants, de mettre des étudiants non formés dans les classes…

D’autres sujets suscitent également la colère des enseignants comme les menaces de sanctions pour refus de participer aux évaluations nationales, inadaptées et sans intérêt pédagogique. Mais aussi le manque de reconnaissance de la professionnalité enseignante sans oublier la volonté d’imposer des règles technocratiques de mutation des personnels niant celles élaborées dans tous les départements entre les représentants des personnels et l’administration.

Devant ce taux de grévistes, inédit dans les écoles depuis 2017, le ministre serait bien avisé d’entendre le rejet de sa politique éducative et de sortir de sa tour d’ivoire. De 40% dans les Hautes-Alpes, la Lozère, le Haut-Rhin à 60% dans les Bouches-du-Rhône ou encore Ille-et-Vilaine, l’ensemble du territoire est parcouru par ce mouvement de fond.

Cette journée donnera de l’élan pour réussir les manifestations du samedi 30 mars rassemblant l’ensemble de la communauté éducative, enseignants et parents. Les assemblées générales du 19 mars permettront de décider ensemble d’autres suites à donner pour obtenir notamment l’abandon du projet de loi et construire une autre politique éducative.

Paris, le 18 mars 2019

300 000 manifestants sur les pavés

À Paris, à Lyon et dans toute la France, hier, salariés, chômeurs, retraités, syndiqués et gilets jaunes, à l’appel de la CGT, FO, Solidaires, la FSU, l’Unef et l’UNL, ont tenu à porter le débat dans la rue pour influer sur les décisions politiques à venir.

Soleil et sondage réconfortants étaient au rendez-vous, hier, pour accompagner la mobilisation interprofessionnelle. Selon le baromètre Odoxa, 73 % des Français soutenaient cette journée nationale de grèves et de manifestations syndicales. «  Quand il n’y a pas d’autres solutions, on mobilise  », affirmait Yves Veyrier, le numéro un de Force ouvrière, rejoignant dans le carré de tête parisien ses homologues de la CGT, de Solidaires, de la FSU, de l’Unef et de l’UNL, à l’origine de l’appel à défiler dans les rues. «  La mobilisation continue, assurait Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT. C’est un tout, avec ce qui se fait le samedi avec les gilets rouges, jaunes, verts. Le grand débat est, semble-t-il, terminé. Les questions sont sur la table et il faut des réponses sur les salaires, la justice fiscale, les services publics.  »

S’il était impossible à ces organisations syndicales de participer au grand raout présidentiel sans risque d’être instrumentalisées, elles tiennent toujours à peser sur les décisions politiques à venir en matière sociale. «  Nous ne voulons pas rester spectateurs, insistait Yves Veyrier, mais nous ne pouvions pas participer. Nous voulons garder notre liberté d’expression. Aujourd’hui, dans la rue, nous allons faire en sorte d’être entendus sur le pouvoir d’achat et la hausse du Smic.  »

«  La méthode et le fond de la réforme Blanquer font réagir  »

«  C’est pas par les débats, c’est pas par les bla-bla qu’on obtiendra satisfaction  », pouvait-on entendre tout au long du parcours. «  Le secteur de l’éducation est assez mobilisé cette fois-ci, remarquait Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU. La méthode et le fond de la réforme Blanquer, actuellement au Parlement, font réagir  : rien n’a jamais été discuté avec la communauté éducative. Et la loi risque d’augmenter les inégalités scolaires.  » Quelques centaines de mètres plus bas sur le boulevard, des enseignants tout de rouge vêtus se sont justement regroupés. Sous une pancarte «  Enseigner sans en saigner  », Barbara, 32 ans, en charge de classes de CM1-CM2 à Saint-Germain-en-Laye (Yvelines), a barré ses lèvres au feutre rouge. «  La loi Blanquer va passer sans qu’on soit informés ou consultés. L’article 1 nous demande de nous taire, de ne pas diffuser nos idées, y compris dans la sphère privée, c’est choquant  !  » À ses côtés, le directeur de son école, syndiqué au SNU, s’inquiète des remplacements possibles d’enseignants par des surveillants, des vacataires, du personnel non formé  : «  Sans parler de tous les postes para-enseignants comme psychologue ou médecin dans les écoles qui vont disparaître. Comment va-t-on travailler  ? Je suis bientôt à la retraite, mais, si j’avais eu encore dix ans à travailler, j’aurais changé de secteur.  » Et ce n’est pas leur salaire qui suffira à faire taire ces «  stylos rouges  ».

«  On est tous là pour défendre le pouvoir d’achat, qu’on soit du public, du privé, ou retraités, renchérit Patricia Lasalmonie, secrétaire générale de FO RATP. Perso, la seule réponse, c’est d’augmenter tous les salaires. Il nous faut de vraies mesures collectives, et pas des petites augmentations individualisées ou quelques primes pour les uns. Je suis obligée de vivre à 70 km de Paris pour me loger car la ville est trop chère. Il y a trente ans, à la RATP, on habitait tous aux portes de Paris.  » Sous une triple casquette CGT-retraitée-PCF et portant gilet jaune, Marie-Hélène Bourlard distribue des tracts pour les élections européennes. L’ouvrière est candidate sur la liste conduite par Ian Brossat, présent lui aussi à la manifestation avec d’autres responsables communistes, parmi lesquels le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, et le sénateur de Paris Pierre Laurent. «  Les gens demandent à vivre dignement du fruit de leur travail, explique Marie-Hélène Bourlard, c’est pourquoi ils sont aujourd’hui dans la rue. Il nous faut un Smic européen qui ne soit pas tiré vers le bas, mais qui atteigne le niveau de celui du Luxembourg à 2 000 euros.  » Redistribuer les richesses, vivre dignement, des slogans qui font écho aux revendications des salariés d’Air France, des finances publiques, des hôpitaux, des sans-papiers qui occupaient la veille encore l’entreprise Pinault et Gapaix, en Seine-Saint-Denis (voir notre article en dernière page)…

«  Macron président des riches  !  » «  Grand débat  : grand blabla  !  »

À Lyon, environ 9 000 personnes avaient défilé dès le matin, de la Manufacture des tabacs à la préfecture du Rhône, à l’appel de l’intersyndicale, au son de «  Macron président des riches  !  » et «  Grand débat  : grand bla-bla  ». Comme dans le cortège parisien, les fonctionnaires et singulièrement les enseignants étaient présents en nombre, aux côtés de travailleurs du privé. «  On est en train de se faire exploser par le président le plus mal élu de la Ve République  », insiste Brahim Gacem, secrétaire général de Force ouvrière aux hospices civils de Lyon. «  La loi sur le statut de la fonction publique revient à casser le statut de fonctionnaire et à faciliter les privatisations  », dénonce le syndicaliste. D’après lui, tout ce que fait Emmanuel Macron – de l’attaque contre le salaire différé que constituent les baisses de cotisations sociales à la dernière loi santé – est «  100 % libéral  ». «  On va encore fermer des maternités et éloigner des femmes enceintes du lieu où elles pourront accoucher  », redoute-t-il. Pour Brahim Gacem, la seule solution pour faire plier l’exécutif  : «  Bloquer l’économie  ». «  Il faut les acculer, jusqu’à ce qu’ils risquent de tout perdre, à ne pas céder  », souligne-t-il.

Une perspective que soutient également Renaud, gilet jaune lyonnais, présent comme quelques dizaines d’autres manifestants aux chasubles fluo dans le cortège intersyndical hier. «  Les gilets jaunes ont apporté une énergie au mouvement social, il ne faut pas la perdre  ! Mais, pour cela, il faut qu’aux manifestations du samedi s’ajoutent des grèves reconductibles dans les entreprises  », insiste-t-il, estimant qu’«  un seul jour de grève ne suffirait pas  : il en faudrait au moins quinze  ».

Si Nadjet et Noura, militantes CGT dans la métallurgie du Rhône, jugent que le salut ne passera que par «  un mouvement de grève qui tape au portefeuille  », elles disent avoir «  du mal  » à faire bouger leurs collègues. Pourtant, les raisons d’être en colère abondent. «  Dans la plupart des entreprises de la métallurgie, les augmentations de salaire accordées en négociations annuelles obligatoires (NAO) ne sont même pas au niveau de l’inflation  », déplore Nadjet, salariée chez un sous-traitant automobile. Et ce ne sont pas les miettes lâchées par l’exécutif en décembre qui ont été de nature à calmer les esprits. «  En général, les entreprises lâchent la prime gilets jaunes juste avant les NAO pour minimiser les augmentations de salaire  », analyse Nadjet.

«  Le grand débat, ça a été une grande fumisterie  !  » dénonce pour sa part Noura. Les deux femmes s’indignent que des thèmes aient été «  décrétés tabous dès le début  ». Les dernières annonces du premier ministre, Édouard Philippe, consistant à durcir encore l’arsenal répressif des forces de police inquiètent. «  La liberté de manifestation est remise en cause sous couvert de lutter contre les casseurs  », dénonce Noura. «  C’est flippant, on se sent en danger quand on manifeste, mais on ne peut pas rester chez nous. On ne peut pas arrêter comme ça  », affirme Renaud, gilet jaune.

Kareen Janselme (à Paris) et Loan Nguyen (à Lyon)

1) Appel unitaire CGT, FO, Solidaires, Unef et UNL

Comme lors de la mobilisation du 5 février, une partie des revendications sont en relation avec le pouvoir d’achat et sont communes avec celles du mouvement des Gilets Jaunes : augmentation des salaires, des minima sociaux...

D’autres doléance sont aussi évoquées, comme l’inégalité hommes femmes, la crainte que le Grand Débat National ne se substitue aux revendications sociales et syndicales, la réforme des lycées, les frais d’inscriptions pour les études supérieures...

La situation sociale en France est marquée par l’expression diverse et multiple d’un mécontentement social grandissant, par l’aspiration à une véritable justice sociale et fiscale, par la dénonciation des reculs sur les libertés publiques comme individuelles. Le mouvement des gilets jaunes est l’expression récente de cette profonde crise sociale.

Alors que les annonces faites par le président de la République ou son gouvernement n’ont pas répondu aux attentes, alors que des lois portant atteinte aux libertés syndicales et de manifester sont votées, que les prix des produits de consommation courante continuent à la hausse, que la suppression de l’ISF n’est pas remise en cause, que le chômage progresse… Le « grand débat national » ne peut ni se substituer, ni contourner, encore moins être opposé aux revendications sociales et syndicales.

Pour les jeunes, les difficultés ne cessent de croitre : sélection, réforme du lycée et de la voie professionnelle, hausse des frais d’inscription des étudiant-es étranger-ères hors UE, progression de la précarité étudiante et gel des prestations sociales, ne font qu’attaquer le droit d’étudier.

En parallèle, le patronat, particulièrement celui des grands groupes, porte lui aussi une grande responsabilité dans l’exaspération sociale. C’est dans les entreprises et dans les services publics que les salarié-es sont considéré-es comme un coût et non pour ce qu’ils/elles sont : une richesse. C’est là que les conditions de travail se dégradent.

C’est partout que la précarité s’aggrave...

Dans ce contexte, il s’agit de gagner l’augmentation des salaires, des pensions et des minima sociaux, l’égalité femmes-hommes et un véritable droit à l’éducation et à la formation. Il s’agit aussi de renforcer notre protection sociale et notre système solidaire de retraite par répartition. Il s’agit enfin de répondre aux enjeux climatiques et environnementaux, tout en développant des emplois de qualité…

C’est dans ce but que nos organisations appellent à l’élargissement et l’amplification de la mobilisation sociale.

Partout sur le territoire, nos organisations engagent un travail en ce sens via des initiatives diverses dans les entreprises, dans les services publics et en prise directe avec les salarié-es, les retraité-es, les privé-es d’emploi et la jeunesse.

Ainsi, nous placerons le débat là où il doit être.

Cette démarche s’inscrit dans le cadre de la construction d’une nouvelle journée d’action, de mobilisation et de grève le 19 mars prochain. Nos organisations -CGT, FO, Solidaires, UNEF, UNL- s’engagent à poursuivre un travail commun donnant des perspectives à la mobilisation sociale.

Nos organisations appellent à une puissante journée d’action, de mobilisations et de grève le 19 mars !

2) Appel unitaire Fonction publique

Nos organisations CGT, FO, FSU et SOLIDAIRES de la Fonction publique s’inscrivent dans l’appel unitaire interprofessionnel pour faire du 19 mars prochain un temps fort de mobilisation.

Le Président de la République, le Premier ministre et le gouvernement, en accord avec le MEDEF, mettent en œuvre une politique ultralibérale. Celle-ci, multiplie les attaques contre les salariés, qu’ils soient du secteur privé ou du secteur public.

Les agents de la Fonction publique et leurs missions sont au cœur des visées régressives du pouvoir exécutif.

Après le retour du gel de la valeur du point qui entraîne des pertes de pouvoir d’achat sans précédent, la mauvaise compensation de la hausse de la CSG, le rétablissement du jour de carence injuste tant pour les salarié-e-s du privé que pour les agent-e-s public, pour ne s’en tenir à quelques exemples, voici un projet de loi dévastateur de contre réforme de la Fonction publique.

En démantelant les organismes consultatifs de la Fonction publique et en mettant en cause les mandats des représentants des personnels, en projetant un recours encore plus massif aux contractuels, synonyme de précarité accrue et d’affaiblissement de la garantie de neutralité des agents publics, en accentuant fortement les éléments individuels de rémunération ouvrant ainsi la porte à des pratiques clientélistes, ce projet de loi constitue une charge sans précédent contre le Statut Général des fonctionnaires.

Pire, en créant un arsenal de dispositions, notamment organisant la mobilité forcée, pour accompagner de nouvelles et massives suppressions d’emplois et favoriser l’abandon ou la privatisation de missions publiques, ce texte est également porteur de reculs très graves pour l’ensemble de la population aggravant encore les inégalités.

Tout cela se fait à la hussarde, dans un calendrier extrêmement resserré qui ne permet pas une concertation digne de ce nom – le texte pourrait être adopté dès juin au Parlement - et ce sans tenir compte des propositions et positions des organisations syndicales.

La coupe est plus que pleine : elle déborde ! L’heure est à la mobilisation de toutes et tous.

Pour :

- Une augmentation générale et immédiate des salaires des agents de la Fonction publique.

- Des mesures de rattrapage des pertes subies depuis des années.

- Un plan de titularisation.

- Des créations d’emplois statutaires partout où cela est nécessaire.

- L’abrogation du jour de carence.

- La revalorisation des pensions.

- Le maintien et l’amélioration de notre régime particulier de retraite et du code des pensions civiles et militaires ainsi que de la CNRACL.

- Le retrait du projet de loi au profit de mesure renforçant et rénovant le Statut général et permettant un meilleur fonctionnement des services publics.

Nos organisations CGT, FO, FSU et SOLIDAIRES appellent à faire du 19 mars une journée de mobilisations (grève, manifestations, rassemblements).

Cette journée s’inscrit dans un processus d’élévation du rapport de forces que nous entendons construire, qui passera aussi nécessairement par de prochains temps forts spécifiques dédiés à la Fonction publique.

3) Grève interprofessionnelle et manifestations du 19 mars : c’est bien parti ! (Force Ouvrière)

Pouvoir d’achat, salaires, fiscalité, retraites, sécurité sociale, assurance chômage, services publics, transition écologique… Dans tous ces domaines, la confédération FO porte depuis longtemps face aux gouvernements successifs et au patronat des "revendications qui répondent aux questions aujourd’hui largement posées" (lire encadré ci-dessous), a rappelé son secrétaire général Yves Veyrier ce lundi 11 mars devant la presse, au siège de l’organisation.

"Nous ne pouvions donc pas de notre point de vue être spectateurs, silencieux". C’est pourquoi, dans un climat général marqué par le mouvement des gilets jaunes et la surdité persistante du gouvernement à l’égard des revendications des organisations syndicales, la confédération FO met tout en oeuvre pour "réussir le 19 mars pour se faire entendre", a expliqué Yves Veyrier. C’est pourquoi aussi, a- t-il souligné, "il est important de réaffirmer nos revendications après le Grand Débat."

Ni spectateurs, ni caution

Augmentation générale des salaires, augmentation du Smic, réforme fiscale, défense des services publics… Le gouvernement ne répond pas.

Les conclusions de la négociation tripartite (gouvernement, employeurs, syndicats) sur la généralisation de la prime transport, via une négociation au niveau des branches professionnelles comme revendiqué par FO dès novembre, sont toujours attendues.

En revanche, les réformes dont FO avait demandé "à tout le moins la suspension", comme celles de la Fonction publique et des retraites, ont été maintenues et avancent. A grands ou petits pas, mais elles avancent. Cela sans tenir compte des oppositions syndicales.

Entretemps, le gouvernement a choisi d’organiser le Grand Débat. Un cadre de discussion auquel FO a refusé de participer refusant de "diluer l’expression syndicale" et de se retrouver en position de "caution à des mesures prises en matière sociale au prétexte qu’elles seraient issues du Grand Débat et qui impacteraient nos positions et revendications", a expliqué le secrétaire général de FO qui a aussi rappelé que son organisation a toujours refusé d’être "co-législateur", préservant ainsi son indépendance.

Il a également rappelé l’engagement de toujours de la confédération FO pour la défense de la liberté syndicale et de la liberté de manifester, engagement qui l’a conduit à s’opposer à la loi anti-casseurs.

Réhabiliter la négociation collective et la grève

"Nous voulons que soit redonnée toute sa considération au dialogue social, à la négociation collective. Mais nous n’avons pas été entendus comme nous l’espérions. Le dernier exemple en date est celui de la négociation de l’Assurance Chômage, à la fois mise en difficulté par le cadrage financier imposé par le gouvernement et les interventions répétées du gouvernement et du président de la République.", a insisté Yves Veyrier.

Une semaine avant le jour J, la Confédération FO est confiante sur la participation à la journée de mobilisation du 19 mars. Et pour cause : "Nous avons de très bons échos de la préparation de la mobilisation", a indiqué Yves Veyrier, précisant : "La plupart des fédérations appellent à la grève, notamment dans les transports. Les retours nous montrent qu’il devrait y avoir des manifestations dans tous les départements en parallèle à la grève". La grève, qu’il faut "réhabiliter", a souligné le secrétaire général de FO, "car cesser le travail est un mode d’action pacifique qui oblige les employeurs à se mettre autour de la table."

Pour FO, a-t-il rappelé, l’objectif est d’obtenir "un compromis au plus haut niveau possible par la négociation et si besoin par le rapport de force." Sur la question de la réforme des retraites en particulier, le secrétaire général a déclaré : "Nous n’avons pas le sentiment que le gouvernement recule, mais plutôt qu’il essaie de désamorcer. En tous les cas, nous ne lâcherons rien."

Les revendications de FO

Rappelant que "le salaire n’est pas l’ennemi de l’emploi", FO demande une revalorisation significative du Smic pour qu’il atteigne 80% du salaire média, soit 1 450 euros net par mois. FO demande aussi que "la négociation collective de branche retrouve toute sa place pour ouvrir très vite la perspective de négociations conduisant à l’augmentation des salaires". Dans la Fonction publique, FO revendique un relèvement significatif du point d’indice. Elle demande la revalorisation de toutes les pensions et retraites ainsi que le retour à leur indexation sur les salaires. Enfin, FO milite pour la revalorisation des métiers à prédominance féminine.

En défense des services publics, FO demande l’organisation d’un débat associant pleinement les fonctionnaires et leurs syndicats, l’arrêt des privatisations et des partenariats publics-privé, la garantie d’un accès à des services publics de qualité à égalité de droits sur tout le territoire, l’arrêt des suppressions massives de postes de fonctionnaires et le maintien du Statut général de la Fonction publique.

Réaffirmant son opposition à tout nouveau recul des droits en matière de retraite, FO revendique pour les salariés du privé le maintien d’un régime de base en annuités et le maintien du régime complémentaire géré paritairement. Elle revendique aussi le maintien des régimes spéciaux et, pour les fonctionnaires, du Code des pensions civiles et militaires. FO s’oppose donc à un régime dit « universel » par points "porteur d’une remise en cause de la solidarité entre les générations, des niveaux de pension privées et publiques, au gré des décisions et aléas des politiques budgétaires ".

En matière de fiscalité, FO revendique notamment le rétablissement de la progressivité du système fiscal, l’augmentation du nombre de tranches de l’impôt sur le revenu, qui n’en compte que cinq aujourd’hui contre 12 en 1982, l’arrêt de la hausse de la fiscalité sur la consommation, la remise à plat de la fiscalité du patrimoine.

FO veut une transition écologique socialement juste, ce qui passe notamment par la généralisation de la prime transport, l’augmentation du chèque énergie et l’élargissement du champ de ses bénéficiaires. FO entend aussi obtenir que la rénovation thermique des logements devienne une priorité, avec des investissements et moyens supplémentaires.

Elle demande que soient identifiés les besoins et les qualifications nouvelles à développer en s’appuyant sur les branches professionnelles, notamment industrielles et que soient compensées les mobilités imposées et les changements d’organisation du travail. Elle revendique aussi la prise en compte des nouvelles pénibilités.

4) Les retraités contre l’austérité le 19 mars 2019 !

Nos organisations de retraités, conscientes de la gravité de la situation sociale actuelle, devant le mouvement des gilets jaunes, traduction d’une crise démocratique, rappellent leurs revendications :

Retour de l’indexation des pensions sur les salaires, sans remise en cause des modalités de calcul actuelles,

Rattrapage des 6 années de quasi-gel des pensions au mépris du Code de la Sécurité sociale,

Suppression des mesures fiscales confiscatoires : hausse de la CSG de 25%, suppression de la 1/2 part des parents isolés, etc.,

Prise en charge de l’aide à l’autonomie à 100% par la Sécurité sociale et soutien aux personnels des EHPAD et de l’aide à domicile,

Maintien des pensions de réversion.

Nous, retraités, solidaires de nos enfants et petits-enfants condamnons les violences policières, soutenons les revendications de l’ensemble des organisations de salariés et de jeunesse qui ont appelé à une journée de grève et de mobilisation le 19 mars 2019.

Défense des services publics,

Retrait de la contre-réforme de la fonction publique,

Défense des droits des demandeurs d’emploi,

Défense de la Sécurité sociale et du salaire différé,

Retrait du projet de loi santé,

Retrait de la loi travail et des ordonnances.

L’ensemble de ces attaques vise à affaiblir le monde du travail et ses organisations. C’est également la raison pour laquelle nous pensons qu’il n’y a rien à attendre du « grand débat » dont les conclusions sont écrites à l’avance et condamnons la loi dite « anticasseurs » remettant en cause les libertés démocratiques, dont celle de manifester.

Nous, retraités, partageons les inquiétudes des jeunes quant aux projets du gouvernement : accès à l’enseignement supérieur, précarité et gel des prestations…, toutes menaces sur le droit d’étudier.

C’est aussi la raison pour laquelle nous nous opposons à la transformation de nos régimes de retraite par répartition, solidaires et intergénérationnels en régime par points et demandons l’annulation du projet Delevoye.

C’est pourquoi, nos organisations appellent tous les retraités à être dans l’action le 19 mars !!

NON aux reculs sociaux !

NON à la casse des services publics !

Un juste partage des richesses produites !

5) Les Français soutiennent la grève du 19 mars

Ce mardi 19 mars, plusieurs organisations syndicales, dont la CGT et FO, et les organisations lycéennes UNEF et UNL, appellent à la grève et à manifester contre la politique sociale du gouvernement. Elles réclament l’augmentation des salaires, des pensions et des minima sociaux, l’égalité femmes-hommes et un véritable droit à l’éducation et à la formation.

Des revendications qui rencontrent un bon accueil auprès des Français : 73% trouvent que le mouvement est justifié, selon le Sondage "Baromètre des services publics", réalisé par Odoxa pour la Banque Française Mutualiste, L’Obs, France Inter et la presse régionale (1) dévoilé ce matin. Chez les salariés du secteur public le taux d’adhésion monte à 88%.

Mais parmi eux, peu ont le projet de battre le pavé : 12% des sondés ont prévu de participer à cette journée de mobilisation (18% chez les salariés du public) mais 69% assurent leur sympathie au mouvement sans songer à y participer (72% au sein du secteur public).

Les Français sont inquiets des réformes prévues par le gouvernement : 54% voient avec crainte la réforme du lycée, ils sont 56% pour celle sur l’assurance-chômage, et même 62% pour celle qui va concerner les retraites.

Au sein du secteur public, l’inquiétude est plus grande encore : par exemple, 79% craignent la réforme des retraites, qui pourrait les amener à perdre si leur régime était aligné sur celui du privé.


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