La place des militantes et des militants syndicalistes est avec les Gilets jaunes !

mercredi 6 février 2019.
 

Parce que les militantes et les militants syndicalistes se sont toujours battus pour le progrès social, ils doivent être avec les Gilets jaunes. Un bon nombre d’entre eux a d’ailleurs donné l’exemple, librement et en conscience, dès le premier jour. Ainsi, ils ont contribué à la construction d’un rapport de force, tant attendu, favorable à la classe ouvrière.

Aujourd’hui, l’heure est à l’union pour développer et élargir ce fantastique mouvement destiné à faire aboutir des revendications sociales et salariales.

Les militantes et les militants syndicalistes ne peuvent pas rester l’arme au pied à regarder le train de la mobilisation passé. Ils doivent d’autant plus monter dedans, que les Gilets jaunes ont réussi à populariser des revendications syndicales et à faire connaitre plus largement des arguments et des positions économiques que les organisations syndicales développent depuis longtemps.

A partir des réunions sur les ronds-points et des rassemblements du samedi, ils ont fait connaitre au pays tout entier la situation sociale actuelle : Près de la moitié de la population de notre pays n’arrive pas à boucler le mois en étant dans le rouge dès le 25 du mois, voire le 20 et parfois même le 15.

Ils ont mis évidence qu’à part les riches et les ultra riches, les cinq besoins fondamentaux : se nourrir, se loger, se vêtir, s’instruire et se soigner, ne sont satisfaits que partiellement et que pour une partie grandissante de la population, aucun de ces besoins n’est rempli. Ils ont exprimé un rejet total de la dégradation des conditions de vie qui les entraînent inexorablement vers le déclassement social.

Ils ont créé une nouvelle forme d’action avec des moyens pour les réaliser à la portée de chaque famille : internet, le gilet jaune et les ronds-points. Cette forme d’action permet sans perte de salaire de réaliser une démonstration bien supérieure aux journées d’action sans lendemain.

Ils ont démontré que la démocratie directe permet d’éviter les pièges gouvernementaux ; en ne désignant pas de représentant comme leur avait demandé le gouvernement, ils ont évité que se concentre sur quelques-uns toute la puissance de l’appareil d’Etat. Dans les assemblées de rond-point, tout est soumis à la discussion et au vote, les points ne faisant pas consensus, sont reportés à une discussion ultérieure.

Il est remarquable de constater qu’au travers du nombre de questions d’organisation pratiques ou théoriques sanctionnées par un vote (plusieurs centaines) la démocratie démontre qu’elle est moteur de l’histoire et pas seulement un passage obligé.

Ils n’ont pas de revendications catégorielles, mais des revendications concernant tout le monde et nécessitant une réorganisation de toute la société. Ce qui d’ailleurs, sous une forme actualisée n’est que la reprise de l’article deux des statuts adoptés en 1895 par les fondateurs du syndicalisme confédéré : « La Confédération générale du travail a exclusivement pour objet d’unir, sur le terrain économique et dans des liens d’étroite solidarité, les travailleurs en lutte pour leur émancipation intégrale. »

Le mouvement des Gilets jaunes a une dimension historique, car il est en train de surmonter une difficulté majeure rencontrée lors des précédents conflits, à savoir l’impossibilité pour les travailleurs de contrôler par eux-mêmes leur mouvement. Ainsi, ils échappent à la confiscation de leur combat par des appareils.

Cette réussite provoque la frayeur au sommet de l’Etat et des cercles gouvernementaux ainsi que politiques voire syndicaux. Cette fois, les détenteurs du pouvoir n’aurons pas la possibilité de contrôler la révolte, car celle-ci est dirigée par les révoltés eux-mêmes.

Qui plus est, ce mouvement démocratique reconstruit un lien social dans lequel la fraternité et la solidarité s’opposent à la mondialisation basée sur l’individualisme et la privatisation des services publics.

Les enjeux sont tels pour la classe ouvrière que nous devons tout faire pour contribuer à ce que ce mouvement aboutisse. Si par malheur il devait échouer, le gouvernement et ses alliés engageraient, entre autres, la contre-réforme des retraites et la dislocation de la Sécurité sociale en s’emparant, au compte des actionnaires, du salaire différé.

Aussi, les militantes et les militants syndicalistes doivent participer au combat engagé par les Gilets jaunes, dont la réussite contribuerait au blocage total de l’offensive de la finance privée mondialisée.


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