Bruno Jeudy, vrai marathonien et faux journaliste

mardi 5 février 2019.
 

Un vif débat – une altercation verbale – a opposé le 8 décembre à 20h 45 le gilet jaune Christophe Couderc à Bruno Jeudy, pilier de BFM-TV. Jeudy a accusé Couderc d’être un faux gilet jaune car militant politique. Couderc n’a pu alors rétorquer que Jeudy était un faux journaliste.

On pourrait tout de suite donner raison à Couderc dans la mesure où Jeudy est l’un des responsables d’un magazine qui ne brille pas par la qualité de ses analyses politiques, à savoir Paris Match. Mais là, on friserait le procès d’intention et les mânes de l’atlantiste et anticommuniste viscéral Raymond Cartier en seraient dévastées.

Non, Jeudy est un faux journaliste parce que, comme les piliers de BFM (ou de CNEWS), il ne respecte pas les règles du journalisme. Un journaliste en plateau de télévision est censé accueillir un invité, avec courtoisie si possible, lui poser des questions, attendre la fin des réponses et relancer s’il estime que ces réponses sont insuffisantes. Telle n’est pas du tout la pratique de Jeudy et des autres piliers.

Authentique marathonien, Jeudy a du souffle, ce qui lui permet de couper la parole de ses invités et de se lancer, pendant plusieurs minutes si nécessaire, dans un argumentaire complètement personnel. Point n’est besoin de se demander vers quel côté penche notre fringant coureur à pied, lui qui est l’auteur de Nicolas Sarkozy de Neuilly à l’Élysée, Sarkozy et ses femmes, et Sarkozy côté vestiaires (on attend Sarkozy et son bidet ou encore Macron est-il hétéro ?).

En plateau comme ailleurs, Jeudy est le chien de garde qui aboie contre tout ce qui n’est pas de droite – donc ce qui n’est pas macroniste – et monte la garde auprès des banques et de ses employeurs milliardaires, propriétaires de BFM-TV.

Il suffirait que les hommes et femmes politiques appartenant à la vraie gauche boycottent les plateaux de BFM-TV et de CNEWS en réservant leur prestation pour le Canal 27 de France Info, disons pendant un mois, pour déstabiliser l’arrogance de ces chiens de garde des milliardaires.

Si le personnel politique tentait de mettre au pas les médias, on crierait au scandale. Le fait que les médias aient mis au pas le personnel politique ne scandalise plus personne.

Bernard Gensane


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