Quand Une impitoyable Ruth Elkrief clôt la semaine Le Pen de BFMTV

samedi 2 mars 2019.
 

Troisème et dernier volet de la saga de “Ma vie au poste” consacrée à la saga des Le Pen mise en scène par BFM pendant une semaine. Pour finir en beauté, Ruth Elkrief reçoit la présidente du Rassemblement national. Et lui pose les plus cruelles questions.

« Bonsoir Marine Le Pen, merci d’être notre invitée. » Suite et fin de la semaine spéciale Le Pen sur BFMTV. Après la réception de Thierry Mariani et le commentaire sans fin de son ralliement, après le meeting de lancement de la campagne des européennes retransmis en direct et commenté tout le dimanche, après l’intense matraquage de bande-annonces et d’extraits exclusifs du film Le Pen : secrets, pardons et trahisons, après la diffusion lundi de cette « grande enquête » émotionnante sur l’« incroyable saga des Le Pen », Ruth Elkrief reçoit la présidente du Rassemblement national. Un entretien d’abord prévu pour le mardi, au lendemain de la soirée spéciale Le Pen, mais remis au mercredi en raison de la retransmission du Grand débat national d’Emmanuel Macron à Grand-Bourgthéroulde.

« Nous sommes ensemble jusqu’à 20 heures », promet Ruth Elkrief, qui accorde à Marine Le Pen le double du temps rituelement réservé à son invité politique du soir. La première question de la journaliste assure une parfaite transition avec le film du lundi, avec cette « rocambolesque histoire de la famille Le Pen qui fascine les Français depuis près d’un demi-siècle ».

« Dans une récente interview, vous avez dit : “Avec l’affaiblissement d’Emmanuel Macron, chacun prend conscience que la vie politique est un parcours initiatique. Ceux qui n’ont pas souffert, pas trébuché, qui n’ont pas traversé le désert sont bien souvent des êtres fragiles.” » Or, on a vu dans Le Pen : secrets, pardons et trahisons combien Marine a enduré de « souffrance », depuis la « violence terrible », le « traumatisme énorme » du départ de sa mère Pierrette jusqu’à la rupture « extrêmement douloureuse » avec son tyran de père dont elle est « la première victime », sans parler de « l’agressivité de l’extérieur » et de « la cruauté politique » qu’elle subit depuis la plus tendre enfance…

« Dans le baromètre de Paris-Match, vous êtes remontée de cinq points », enchaîne Ruth Elkrief. Preuve qu’elle a « le vent en poupe », comme dit Apolline de Malherbe. « Est-ce que vous croyez que votre chemin de croix depuis le débat de la présidentielle est terminé ? » Marine Le Pen joue sur du velours, elle reprend à son compte la thématique d’une vie de souffrance développée par le film de BFMTV et relayée par la présentatrice. Elle oppose le « parcours extrêmement lisse » d’Emmanuel Macron à sa propre trajectoire d’incessant combat avec ses hauts et ses bas, mettant sa traversée du désert dans les pas de celles de « Nicolas Sarkozy, Jacques Chirac, François Mitterrand » (!), célébrant « ce rite initiatique qu’est la politique qui vous donne de la profondeur, de l’humilité ». Au point de devenir « rassurante » aux yeux d’éditorialistes aussi divers que Jean-Sébastien Ferjou, Apolline de Malherbe ou Christine Clerc.

Ruth Elkrief interroge son invitée sur le show d’Emmanuel Macron devant les maires normands, Marine Le Pen dénonce « une opération de communication ». « Pour vous, c’est pas le lancement d’un débat sincère ? » La présidente du RN commence à énumérer tous les thèmes qui, selon elle, manquent parmi ceux proposés par le président dans sa Lettre aux français. « Y a pas l’agriculture, y a pas l’immigration… — Y a l’immigration !, proteste Ruth Elkrief. Et la laïcité ! » « Non. » « Ah si-si, y a une phrase sur l’immigration. » « On y reviendra », élude Marine Le Pen. De toute façon, assure la présentatrice, « le président l’a dit, aucune question n’est taboue ». Si le président l’a dit…

Pendant que Marine Le Pen continue à égrener ses griefs contre le Grand débat national, Ruth Elkrief fouille dans ses notes et trouve ce qu’elle y cherchait. « Je précise sur l’immigration… » Elle lit un extrait de la lettre d’Emmanuel Macron et conclut : « Y a quasiment la question de quotas annuels. » C’est quand même une bonne nouvelle. « Oui mais 80 % des Français sont contre toute nouvelle immigration. Ils veulent que ça s’arrête. » « Donc ils diront oui aux quotas », déduit Ruth Elkrief sans discuter l’inanité de l’oracle sondagier. « Nan-nan, proteste Marine Le Pen, il [Emmanuel Macron] dit qu’on ne touchera pas au droit d’asile. Or il y beaucoup à dire sur ses critères, sur l’étude des dossiers… » « Ça sera peut-être dans le débat », objecte Ruth Elkrief, prête à sacrifier le droit d’asile pour sauver son Grand débat national. « Non, il dit qu’on n’y touche pas. Il faut que l’étude des dossiers se fasse dans le pays d’origine… » « … A l’extérieur », complète Ruth Elkrief.

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Marine Le Pen bénéficie d’une semaine de promotion de la part de BFMTV (et d’autres)… Voilà qui devrait lui assurer de conserver sa place tout juste acquise de « première opposante à Emmanuel Macron ». Et de gagner encore quelques points dans « le dernier baromètre Paris-Match ». Ce qui ne manquera pas de susciter moult débats sur BFMTV


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