Fillon 2. Ce n’est pas un gouvernement, c’est une somme de corporatismes affichés. Seul compte l’Elysée.

mercredi 20 juin 2007.
 

TVA anti sociale, blocage du Smic et “péage” pour l’accès à la santé aidant, le 17 juin a modifié la donne du 6 mai. Du coup le gouvernement Fillon 2 apparaît davantage comme un gouvernement d’affichage, de 11 femmes sur 32, où les intéressés sont des émanations du pouvoir concentré entre les mains de Nicolas Sarkozy !

On lit dans la presse des commentaires de personnalités de la droite affirmant que la “TVA sociale” leur a coûté 80 députés. Ah bon, ça ne tenait qu’à ça ? C’était si fragile, leur victoire, qu’à peine acquise, dés que leur politique se démasque vraiment, ça ne passe plus ?

Fillon, maladroit du point de vue de la droite dans la campagne législative appelle à ne pas reculer “sur les sujets qui fâchent” comme s’il sentait déjà que l’opinion s’est réveillée et que sa partie ne va pas être si facile. Le n° 2, Borloo est obligé de se révéler meilleur “écolo” que défenseur de l’injuste TVA de 5 % sur la consommation. Et puis, c’est tout : Christine Lagarde, grande bourgeoise fortunée, va gérer les comptes dans l’intérêt des plus 16 000 familles les plus riches, un technocrate européen va s’occuper de l’Europe, une jeune noire va s’occuper de la francophonie, et un rugbyman va s’occuper des sports, bien sûr.

C’est pas un gouvernement, c’est une somme de corporatismes affichés. Seul compte l’Elysée qui donne un signal en recevant Le Pen.

Kouchner et les autres ex-socialistes rattachés à lui, comme Bockel, sont là pour faire une politique pro-Bush. Les dupes consentantes à la mode Fadela Amara sont là pour cautionner toutes les attaques anti sociales contre le salariat et celles de Brice Hortefeux qui veut “reformater les Français” contre l’immigration, que le gouvernement Fillon va porter dans les jours qui viennent. Comment, pour prendre ce triste cas, associée à Christine Boutin, Fadela Amara peut-elle arriver à ce degré zéro de la politique en faisant mine de croire qu’elle va apaiser les banlieues avec un budget, une orientation de développement du chômage, de blocage des salaires, de destruction de la dignité des salariés au travail ? Comment le dirigeant de Sos-racisme peut il lui souhaiter "bonne chance" dans ses nouvelles tâches ? Comment des "responsables" peuvent-ils s’abaisser à franchir si allégrement les frontières entre la droite la plus brutale qui est annoncée et la gauche ? Ils n’ont pas la moindre conscience de classe face au Medef qui se réjouit ? N’ont ils rien lu, rien entendu, où l’attrait de la "soupe corruptrice" l’emporte t il à ce point ?

En tous cas, pas d’indulgence, pas de “grâce”, c’est un gouvernement de combat, ultra droite, combattons-le frontalement. Les résultats du 17 juin, montrent vraiment a contrario qu’avec une bonne campagne politique nous aurions pu gagner la présidentielle : la faute est dans notre camp si la campagne de la candidate n’a pas été à la hauteur des espérances de la gauche, n’a pas été capable de démonter les impostures de Sarkozy sur la TVA, les 35 h, les retraites, les salaires... Mais la gauche va remonter la pente sur tous ces sujets et s’unifier. S’unifier : car la reconquête est dans l’unité de toute la gauche pas dans le débauchage vers ou avec le centre et la droite.

Que le Parti socialiste ouvre le débat sur ce qui s’est passé, tire les bilans de la très contestable campagne présidentielle, s’oriente vers une unité de toute la gauche clairement, prépare le soutien aux luttes sociales qui vont défendre les salaires, la protection sociale, les droits du travail, prépare les municipales, et tienne ensuite un congrès. Le calendrier de François Hollande est le bon, discutons des idées d’abord !

Gérard Filoche, membre du Cn du Ps,


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