La gauche aurait donc vraiment pu gagner !

jeudi 21 juin 2007.
 

De quoi enrager : le 2e tour des législatives du 17 juin montre que si on avait été offensifs sur le fond des questions sociales, on aurait pu gagner l’élection présidentielle le 6 mai. Ah, si on n’avait pas inversé le calendrier électoral : moi qui fus le seul membre du Bureau national à voter « contre » au CN du PS de décembre 2000, je m’en veux de n’avoir pas convaincu ce jour-là. Ah, si on avait re-découpé les circonscriptions comme le Conseil constitutionnel le demandait dés 1998 ! Ah, si on avait réinstauré la proportionnelle !

Franchement, l’élection présidentielle, c’est la moins démocratique, c’est ridicule de présenter cela comme la « rencontre d’une femme et d’un peuple » (sic), c’est surtout une façon pour les grands médias de personnaliser la politique pour mieux dépolitiser les personnes. Mais même sur ce terrain si difficile, on aurait pu combattre mille fois plus efficacement les impôts indirects et injustes, le « péage » discriminatoire en matière de santé, les heures supplémentaires à salaire brut diminué, la réécriture allégée du Code du travail, la retraite à 67 ans avec 42 annuités de Fillon, le blocage du Smic car toutes ces questions étaient déjà sur la table dans la campagne présidentielle.

La TVA anti-sociale était déjà dans les discours de Sarkozy depuis de longs mois, pourquoi la candidate ne l’a t elle pas dénoncée avant le 22 avril comme cela a été fait entre le 12 et le 17 juin ?

Décidément, il fallait jouer collectif et s’appuyer dès le début sur les thèmes de l’unité de la gauche, sur ceux du mouvement social de 2003 à 2006, et non pas faire cette étrange campagne solitaire, en recherchant un prétendu « centre » qui avait toujours voté avec la droite sortante.

Sarkozy, lui, menait, sans hésiter, un combat de classe agressif, au nom des actionnaires, du Medef, des 16 000 familles les plus riches, de la « méritocratie ». En face, on lui répondait « aimez-vous les uns les autres », on refusait de polémiquer, on voulait à tort faire « nouvelle gauche recentrée ». Sarkozy, c’était l’état pénal brutal contre l’état social, il attaquait la sécurité sociale tout en défendant les 378 000 millionnaires en euros, les 100 milliards du Cac 40. En face, la candidate n’expliquait pas que la France n’avait jamais été aussi riche, que 160 milliards d’euros étaient siphonnés par les profits au détriment des salaires et que ce qu’il fallait, c’était redistribuer ces richesses en faveur de ceux qui les produisaient, les salariés.

Ah oui, tirons les bilans du 6 mai et du 17 juin : refondons la gauche à gauche, repartons de façon offensive, pas « sociale-molle », ni « sociale-évangéliste » !

Selon moi, ni divisions, ni querelles de personne, il faut unifier toute la gauche dans un grand parti sans exclusive : si on était tous ensemble, dans un même cadre démocratique, à la loyale, la majorité serait vraiment de gauche.

Mercredi 20 juin 2007 par Gérard Filoche


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