Affaire Legay : La policière chargée de l’enquête préliminaire est la compagne du commissaire Rabah Souchi mis en cause

samedi 28 novembre 2020.
 

La policière qui a été chargée de l’enquête préliminaire sur la blessure de Geneviève Legay est la compagne du commissaire Rabah Souchi, mis en cause dans cette affaire, révèle Mediapart.

C’est un nouveau rebondissement dans l’affaire Geneviève Legay. Alors que la militante blessée le 23 mars dernier à Nice lors d’une manifestation des Gilets jaunes a donné sa version des faits à Mediapart, le site d’actualité dévoile une autre information. Helène P. la commissaire en chef de la sûreté départementale chargée de l’enquête préliminaire, est la compagne de Rabah Souchi, le commissaire chargée des opérations le jour des manifestations et mis en cause dans cette affaire. Ce dernier n’a pas porté les coups qui auraient blessé la manifestante, mais aurait donné l’ordre de la charge.

Une information confirmée par le procureur de la République de Nice, qui a expliqué à Mediapart « être tout à faire au courant au moment de l’ouverture de l’enquête préliminaire, des liens de concubinage qui unissent le commissaire Rabah Souchi et Hélène P. » Des liens qui ne posent pas de problème, selon lui. […]

Mais selon Mediapart, « les liens entre l’enquêtrice et le commissaire éclairent en effet d’un jour nouveau les incohérences et les cafouillages qui ont très vite émaillé cette enquête ». Geneviève Legay aurait notamment été interrogée à plusieurs reprises à l’hôpital par des policiers placés sous les ordres d’Hélène P. « Ils ont surtout insisté pour me faire dire que c’était un journaliste qui m’avait poussée. Or c’est faux. Je me rappelle avoir été poussée par un policier et je le leur ai dit. Mais ils insistaient sur le journaliste », accuse la septuagénaire. Les auditions des policiers ayant effectué la charge demandée par le commissaire Souhi ont quant à elles été « menées favorablement à l’égard » de celui-ci, toujours selon nos confrères.[…]

Affaire Geneviève Legay : l’enquête était confiée à la compagne du commissaire mis en cause

Source : https://www.lemonde.fr/societe/arti...

Ce lien entre deux policiers, révélé par « Mediapart », était connu du procureur dès l’ouverture de l’enquête sur les blessures de cette manifestante de 73 ans à Nice.

C’est un élément qui inspire de nouvelles questions dans l’enquête ouverte sur les conditions dans lesquelles Geneviève Legay, une femme de 73 ans, a été blessée lors d’une manifestation à Nice le 23 mars. Mediapart a révélé, lundi 8 avril, que la commissaire chargée des investigations sur les causes des blessures de la manifestante est la compagne du commissaire Souchi, chargé des opérations le jour de la manifestation.

Cette relation entre la chef de la sûreté départementale des Alpes-Maritimes et le chef de la sécurité publique était connue du procureur de la République de Nice, Jean-Michel Prêtre, qui a affirmé auprès du site d’information avoir été « tout à fait au courant, au moment de l’ouverture de l’enquête préliminaire, de [ces] liens de concubinage ». « Je ne vois pas en quoi cela pose problème ? », s’interroge-t-il.

Contacté par Le Monde, le procureur confirme cette relation et explique que « dans les Alpes-Maritimes, le chef de la sécurité publique s’avère être le compagnon de la chef de la sûreté départementale », avant de rappeler que « [l’enquête se déroule] en province ! » Interrogé sur le rôle qu’aurait pu jouer cette proximité dans les rebondissements de l’enquête, il affirme n’avoir « aucun doute » sur « l’impartialité de l’enquête » dans laquelle « aucune minute n’a été perdue ».

Changement de version

Deux jours après les faits, M. Prêtre avait assuré que la chute de la septuagénaire n’avait pas été provoquée par un policier. Il avait ensuite changé de version et reconnu, le 29 mars, que « c’est bien le geste d’un policier qui est à l’origine de la chute de Mme Legay ».

Entre-temps, l’avocat de la famille de la manifestante a déposé plainte pour « violences volontaires commises en réunion par personne dépositaire de l’autorité publique, avec usage d’une arme, et sur personne vulnérable » et « subornation de témoin ». La septuagénaire explique avoir reçu, à l’hôpital, dès le lendemain de la manifestation, plusieurs visites de policiers, « placés sous l’autorité directe » de la compagne du commissaire Souchi selon Mediapart. « Ils ont surtout insisté pour me faire dire que c’était un journaliste qui m’avait poussée, détaille Mme Legay dans une interview au même site. Or, c’est faux. Je me rappelle avoir été poussée par un policier et je le leur ai dit. Mais ils insistaient sur le journaliste. »

« Je sais que le policier qui m’a poussée a reçu des ordres de sa hiérarchie, du commissaire Souchi, du préfet de police, du ministère de l’intérieur », continue la septuagénaire. Elle dit, par ailleurs, se rappeler « très bien, au début de la manifestation, de ce commissaire Souchi et de son regard. Il semblait animé de colère à notre égard. »


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