Un puissant souffle de révolte anime les professions médicales

lundi 17 juin 2019.
 

Les raisons du mécontentement des diverses professions médicales s’accumulent : moyens insuffisants en matériel et en personnels pour faire fonctionner correctement les hôpitaux, service des urgences débordés, personnel de soins exténués, fermetures de maternités, nombre de médecins généralistes et spécialistes très insuffisants et… fichage administratif illégal des Gilets jaunes admis dans les urgences. Le mécontentement se transforme en colère et en révolte.

France Culture, dans sa série du dimanche matin « Divers aspects de la pensée contemporaine », l’association de la Libre Pensée a consacré émission du 9 juin 2019 au traitement des fichiers des blessés Gilets jaunes, de l’usage d’armes de guerre contre des manifestants sans armes, du mouvements des urgentistes avec trois représentants des personnels médicaux.

On peut écouter cette intéressante émission en cliquant sur le lien suivant

https://www.franceculture.fr/emissi...

La pétition des des 100 médecins contre le fichage des Gilets jaunes soignés par des médecins suite à une manifestation a été mise en ligne sur le site de l’Express :

https://www.lexpress.fr/actualite/s...

Voici plus loin, le texte de la pétition

L’appel des 100

"Un devoir de désobéissance éthique" : 100 médecins contre le fichage des gilets jaunes

Par LEXPRESS.fr , publié le 08/05/2019

Le serment d’Hippocrate, prononcé par les médecins, garantit qu’ils agiront pour le bien de leur patient.

Plus de cent médecins appellent dans cette tribune sur L’Express au boycott du fichage SI-VIC et à s’opposer à leur administration afin de garantir aux patients leur anonymat. Ils demandent l’ouverture d’une enquête parlementaire.

« Nous, médecins, rappelons notre attachement viscéral au secret professionnel. C’est pourquoi nous refusons le fichage des "Gilets jaunes" blessés arrivant aux urgences. De même que nous nous opposons à tout autre fichage des patients sans leur consentement, visant à une transmission des données en dehors de l’hôpital à des fins autres que médicales.

Le secret professionnel, pilier ancestral de notre profession, a été institué dans l’intérêt des patients. Il couvre tout ce qui est porté à la connaissance du médecin dans l’exercice de sa profession. Il s’agit non seulement de ce qui lui a été confié, mais aussi de ce qu’il a vu, entendu ou compris. Il a l’interdiction de divulguer les informations dont il est dépositaire.

L’article 4 (article R.4127-4 du code de la santé publique) de la loi relative aux droits des malades renforce ce secret puisque "toute personne prise en charge par un professionnel, un établissement, un réseau de santé ou tout autre organisme participant à la prévention et aux soins a droit au respect de sa vie privée et du secret des informations la concernant". Le non-respect du secret professionnel est puni d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende.

Patients, imaginez que vous alliez à l’hôpital et que votre présence, votre identité voire des informations médicales ne soient plus confidentielles et immédiatement communiquées à des tiers dans un fichier parallèle à votre dossier médical, fichier dans lequel vous seriez inscrit par exemple en raison de votre appartenance politique, sexuelle, religieuse ou ethnique ?

C’est exactement ce qui se passe depuis cinq mois avec le dévoiement de l’utilisation d’un dispositif réservé aux situations sanitaires exceptionnelles nommé SI-VIC et mis en place suite aux attentats de novembre 2015. Selon la CNIL, cette base de données vise à établir "une liste unique des victimes d’attentats pour l’information de leurs proches par la cellule interministérielle d’aide aux victimes" et peut être étendue à des "situations sanitaires exceptionnelles".

"Un devoir de désobéissance éthique" : 100 médecins contre le fichage des gilets jaunes

REUTERS/Gonzalo Fuentes

Or, depuis cinq mois, ce dispositif est détourné par l’administration hospitalière et les agences régionales de santé (ARS), notamment l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) et l’ARS Ile-de-France. Les autorités sanitaires enjoignent médecins et équipes soignantes à rentrer dans cette base de données les patients "gilets jaunes", à saisir leurs identités et données médicales mais aussi tout élément d’identification physique pour remonter des informations aux différentes autorités.

Pour nous, médecins, l’existence même d’un fichier parallèle renseigné après sélection de nos patients pour n’y entrer que les "gilets jaunes" est parfaitement antidéontologique. Aucune information n’est donnée aux patients sur ce fichage, aucun consentement n’est recueilli. La tenue en temps réel, comme demandée par les autorités, permet une identification et une localisation précise des patients.

Nous, médecins, faisons donc face à une injonction irréalisable au regard de notre éthique et de notre déontologie : la violation du secret professionnel au détriment des malades et ce, en dehors de toute dérogation légale. Nous sommes face à l’institutionnalisation d’une dérive inacceptable : le fichage de patients à des fins possibles d’exploitations politiques ou judiciaires. Cette dérive constitue une faute pénalement répréhensible.

Les tentatives de communication, de justification et, finalement, de diversion de l’AP-HP et de l’ARS Île-de-France sont autant d’aveux de culpabilité. Pour fuir leurs responsabilités, les autorités sanitaires se défaussent sur nous, soignants.

Nous sommes médecins, nous devons aux patients la garantie d’un exercice respectueux des malades, des lois de notre pays, du Code de la Santé Publique, du Code Pénal et la Déontologie de notre profession.

Face à des demandes illégales, nous répondons donc par un devoir de "désobéissance éthique". Nous refusons d’obéir à l’Administration.

Nous demandons l’ouverture d’une enquête parlementaire pour faire toute la lumière sur l’utilisation dévoyée du logiciel SI-VIC.

Nous, médecins, appelons à un arrêt immédiat de l’utilisation du fichier SIVIC pour les mouvements sociaux. Comme l’histoire l’a montré maintes fois, face à l’indigne les médecins n’ont pas vocation à obéir, et ont su résister, parfois au péril de leur vie pour respecter le serment d’Hippocrate dans l’intérêt des patients et des citoyens. »

Les 100 premiers signataires

Ali Benali Sabrina, médecin généraliste, Paris

Arvers Philippe, addictologue et tabacologue à Varces, administrateur de la Société francophone de tabacologie, chercheur associé à l’université de Grenoble

Attali Fabrice, médecin généraliste, Paris

Ballois Maxime, médecin généraliste, Lille

Bapt Gérard, député honoraire, ancien président de la mission d’information de l’Assemblée nationale sur le Mediator, ancien membre du CA de l’ANSM

Bellhasen Loriane, psychiatre, médecin chef de service du Centre F. Gremy, Paris

Bellhasen Mathieu, psychiatre, chef de pôle, cofondateur de Utopsy, Asnières

Belmatoug Nadia, interniste à Beaujon, Clichy

Ben Kemoun Paule Annick, ophtalmologiste, Baugé

Ben Salah Amina, interne en médecine physique et de réadaptation, Paris

Bérès Jacques, chirurgien, cofondateur de Médecins sans frontières et de Médecins du monde, Paris

Boukantar Mohamed, médecin généraliste, Paris

Calafiore Matthieu, maître de conférence, médecine générale, Lille

Canis Michel, chirurgien gynécologue, chef de service démissionnaire, CHU Clermont-Ferrand

Chaumeil Franck, médecin généraliste, vice-président de l’UFML, Bordeaux

Chemla Patrick, psychiatre médecin chef de secteur, Reims

Chevallier Laurent, interniste nutritionniste, Montpellier

Choukri Ben Omrane, médecin généraliste, Paris

Cremniter Didier, psychiatre des Cellules d’Urgence Médico-Psychologique, Paris

Cuq Philippe, chirurgien, président de l’Union des chirurgiens de France, Toulouse

Debré Bernard, urologue, ancien ministre, ancien député, conseiller de Paris

Delaunay Régis, cardiologue, chef de service, référent médical du Système d’Information Patient, St-Brieuc

Delépine Gérard, chirurgien cancérologue, Paris

Delépine Nicole, pédiatre cancérologue, Paris

Delion Pierre, psychiatre professeur de pédopsychiatre-psychiatrie, Lille

Denormandie Philippe, chirurgien, Garches

Des Elisabeth, Pneumologue, Cugnaux/Grand Toulouse

Deschenau Alice, Psychiatre, cheffe du service Addictions, GH Paul Guiraud, rédactrice en chef de What’s up Doc, Villejuif

Desruelle Philippe, gynécologue-obstétricien, Strasbourg

Druais Pierre-Louis, Président du Collège de la Médecine Générale (CMG), Le Port-Marly

Ducassé Jean-Louis, anesthésiste-réanimateur, urgentiste, ancien chef de service du Samu 31, CHU de Toulouse

Dupagne Dominique, médecin généraliste, Paris

Durand Matthieu, chirurgien urologue, praticien hospitalier universitaire, fondateur de What’s up Doc, Nice

Emmanuelli Xavier, ancien anesthésiste réanimateur ancien président et co fondateur de médecin sans frontières (prix Nobel de la Paix), président du Samu Social International, Paris

Erbstein Jean-Jacques, médecin généraliste, écrivain, Créhange

Escat François, chef de service des urgences de la clinique de l’Occitanie, vice-président du syndicat national des urgentistes de l’hospitalisation privée, Toulouse

Fraslin Jean-Jacques, médecin généraliste, Bouguenais

Frasnier Olivier, urgentiste, groupe hospitalier de Bretagne sud

Ghosn Jade, infectiologue, Président de la Société Française de Lutte contre le SIDA, Paris

Golse Bernard, professeur émérite de pédopsychiatrie, ancien chef de service à Necker, Paris

Grand Alain, épidémiologiste, chef de service, CHU Purpan, Toulouse

Grimaldi André, diabétologue, professeur émérite, ancien chef du service de diabétologie de la Pitié-Salpêtrière, Paris

Guez Fabien, cardiologue à Ambroise Paré, Boulogne

Guy Coichard Christian, médecin de la douleur, membre de la Commission médicale d’établissement AP-HP, Paris

Haertig Alain, urologue, professeur, expert judiciaire, membre du Conseil de l’ordre des médecins, Paris

Halimi Philippe, radiologue, ancien chef du service de radiologie de l’HEGP, président-fondateur de l’association Jean-Louis Mégnien, Paris

Halioua Bruno, dermatologue, président de l’Association des Médecins Israélites de France, Paris

Hamon Jean-Paul, médecin généraliste, président de la Fédérations des Médecins de France, Clamart

Hauteville Dominique, médecin des hôpitaux, professeur agrégé du val de Grâce, oncologie médicale à Paule-Brousse, Villejuif

Hercberg Serge, épidémiologiste, directeur INSERM, Bobigny

Hervé Christian, médecin légiste, Président de la Société Française et Francophone d’Ethique Médicale et de l’Académie Internationale Ethique, Médecine et Politiques Publiques, Paris

Houpert Alain, radiologue et sénateur de la Côte d’Or, Dijon

Humbert Philippe, professeur de dermatologie, Besançon

"Jaddo", médecin généraliste, blogueuse, écrivaine

Jardry Jean-Pierre, médecin généraliste, administrateur de la Fédération Hospitalière de France, Cannes

Jomier Bernard, médecin généraliste, sénateur et conseiller de Paris

Kahn-Bensaud Irène, pédiatre, ancienne présidente de l’Ordre des médecins de Paris

Kierzek Gérald, urgentiste, Paris

Lantieri Laurent, chirurgien plasticien, chef de service, HEGP, Paris

Le Goff Jean-Yves, chirurgien viscéral et digestif, Le Blanc Mesnil

Legeais Didier, urologue, ancien président du syndicat des médecins de l’Isère et ancien vice-président de l’union des chirurgiens de France, Grenoble

Legrand Bertrand, médecin généraliste, fondateur observatoire du tiers payant, Tourcoing

Lehmann Christian, médecin généraliste, écrivain, Poissy

Libert Arnaud, médecin généraliste, Paris

Loeb Emmanuel, psychiatre, pharmacologue, président de "Jeunes médecins", Kremlin-Bicêtre

Lowenstein William, addictologue, président de SOS Addictions et ancien membre du bureau du Conseil national du sida, Paris

Lugrin Carl, médecin généraliste, Paris

Maheu Emmanuel, rhumatologue à l’hôpital Saint-Antoine, Paris

Maisonneuve Hervé, spécialiste de l’intégrité scientifique, ancien professeur associé en santé publique à Paris Sud, Paris

Marty Jérôme, médecin généraliste, président de l’Union Française pour une Médecine Libre, Fronton

Masmejean Emmanuel, chirurgien orthopédique, SOS Mains, HEGP, Paris

Masson Jean-Philippe, radiologue, président de la Fédération nationale des médecins radiologues, Carcassonne

Meller Stephan, médecin généraliste, Caen

Mullner Joachim, psychiatre, Paris

Nenninger Thomas, Biologiste, membre de la Commission Nationale de la Biologie médicale, Paris

Pelloux Patrick, urgentiste, président de l’Association des Médecins Urgentistes de France, SAMU de Paris, Paris.

Pen Loïc, urgentiste, chef de service démissionnaire, Creil

Pigement Claude, gastro-entérologue, ancien vice-président du conseil d’administration de l’ANSM, Aubervilliers

Pourcher Guillaume, chirurgien de hôpitaux, Académie Nationale de Chirurgie, Paris

Privat Alain, neurobiologiste, ancien directeur INSERM, Montpellier

Prudhomme Christophe, urgentiste, porte-parole de l’Association des Médecins Urgentistes de France, Bobigny

Renard Gilles, PU-PH, ancien chef de service d’ophtalmologie et directeur scientifique de la Société française d’ophtalmologie, Paris

Reynaud Michel, professeur de psychiatrie addictologie, ancien président de la Fédération française d’addictologie et membre de la Conférence nationale de santé, Paris

Roche Albert, médecin, président du Crif Bordeaux-Aquitaine (Conseil représentatif des institutions juives de France), Bordeaux

Schapiro David, chirurgien ophtalmologiste, membre de la Société française d’ophtalmologie, Paris

Son-Forget Joachim, médecin radiologue, député de la circonscription des Français établis en Suisse et au Liechtenstein

Slama Marc, chirurgien plasticien, ancien chef de service de chirurgie maxillo-faciale, Paris

Slitine Lamia, rhumatologue, Paris

Smolski Nicole, anesthésiste-réanimateur, syndicaliste, présidente honoraire d’Action Praticiens Hôpital, Lyon

Souciet Anne, médecin de PMI, Paris

Spire Bruno, directeur de recherches à l’INSERM, Président d’honneur de AIDES, Marseille

Taieb Jonathan, Secrétaire Général, Association des Médecins israélites de France, Paris

Tanquerel, Jean-Jacques, médecin département d’information médicale (DIM), Saint-Malo

Tartière Suzanne, anesthésiste-réanimateur, ancienne directrice médicale du samu Social, Samu de Paris

Thinès Laurent, neurochirurgien, professeur, Besançon

Toledano Alain, cancérologue radiothérapeute, président de l’Institut Rafael et du conseil médical de l’Institut d’Oncologie des Hauts de Seine, Neuilly-sur-Seine

Tourmente Charlotte, médecin et journaliste, Paris

Trivalle Christophe , Gériatre, membre de la Commission médicale d’établissement AP-HP, Villejuif

Vallancien Guy, urologue, membre de l’Académie nationale de médecine et de l’Office Parlementaire d’Évaluation des Choix Scientifiques et Technologiques (OPECST), Paris

Varnet Olivier, neurologue, syndicaliste, secrétaire général SMNH-FO, Gonesse

Venier Fabrice, urgentiste, Rouen

Weill Martine, médecin, journaliste, Paris

Yeguiayan Jean-Michel, médecin du travail et urgentiste, Saint-Etienne

Fin de la pétition

Hervé Debonrivage

3) De la lutte des urgences à une « marée blanche » ?

C’est autour de la lutte des services d’urgences qui s’étend, se coordonne et durcit, que se développe la résistance à l’offensive libérale.

Placées à l’interface entre la médecine de ville et l’hôpital, les urgences concentrent la crise du système de santé. D’un côté, faute de réponses satisfaisantes dans les villes et les quartiers, les urgences sont souvent le seul moyen d’accéder rapidement et gratuitement à des soins. Ainsi, le nombre de passages a doublé en 20 ans (de 10 à 20 millions).

Les déserts médicaux, territoires entiers (dans les banlieues, les petites villes et les campagnes) où il devient très difficile de consulter un médecin s’étendent et concernent 8 millions de personnes, et l’incapacité de la médecine libérale à assurer une véritable permanence des soins hors hôpital, l’absence d’un « tiers payant » garantissant leur gratuité effective, continueront de pousser les patients et leurs familles en détresse, vers la seule réponse existante : les urgences.

Dérisoires bricolages locaux

Les bricolages locaux (les « Communautés professionnelles territoriales de santé »), créés par la loi santé pour assurer la « permanence des soins » par le secteur privé libéral, sont une réponse dérisoire. Comment imposer un surcroit de travail à des médecins généralistes épuisés, et à un exercice libéral à bout de souffle, en ménageant par ailleurs le lobby de syndicats médecins libéraux ? Les urgences voient de plus affluer des patientEs en crise, que la psychiatrie publique sinistrée n’est plus en état d’accueillir, ou des personnes âgées, auxquelles les EHPAD ou hôpitaux de proximité sans moyens adaptés ne peuvent fournir les soins appropriés.

À l’autre bout de la chaîne, les urgences hospitalières saturées, sont dans l’incapacité de transférer dans les autres services hospitaliers, faute de lits et de place, les patientEs qui arrivent aux urgences. Les équipes passent en vain des heures à « chercher des lits » dans les services. L’austérité qui, depuis des années, frappe l’hôpital public, réduit en effet sans cesse les capacités d’accueil des établissements hospitaliers, qui devront encore cette année rogner près d’un million d’euros sur leur fonctionnement.

Des luttes à coordonner

Les conséquences sont inéluctables. Les médecins et personnels soignants des urgences doivent faire face à des situations de plus en plus invivables : attente pendant des heures des patientEs, qui s’entassent dans les lits ou sur des brancards, avec le risque de ne pas être pris en charge à temps ; montée de la violence due pour l’essentiel à ces délais d’attente inadmissibles ; rythmes de travail et stress insupportables, avec en permanence le risque de la faute professionnelle. L’épuisement professionnel, les démissions et, dans certains cas extrêmes, les suicides, en sont les conséquences.

Le mépris et les réponses dérisoires de la ministre Agnès Buzyn apparaissent aux personnels en lutte comme une provocation supplémentaire du pouvoir. Celui-ci essaie d’appliquer dans la santé la recette utilisée avec tous les mouvements sociaux : laisser pourrir, réprimer brutalement les résistances les plus fortes, continuer à faire passer en force ses contre-réformes grâce à sa majorité parlementaire.

Autour de la lutte des urgences, et pour lui permettre de gagner, c’est donc la coordination des luttes, qui se multiplient depuis des mois mais restent isolées, dans les établissements hospitaliers, en psychiatrie, dans les EHPAD, qui est à l’ordre du jour. Elle doit bénéficier du soutien actif des syndicats interprofessionnels, des comités de défense des hôpitaux, des Gilets jaunes, qui ont placé l’accès aux soins et la défense de l’hôpital public parmi leurs premières revendications, pour faire de la santé un enjeu décisif du combat social et politique.

Commission nationale Santé Sécu Social du NPA

2) En grève le 6 juin (communiqué de la Coordination nationale des Comités de Défense des hôpitaux et maternités de proximité)

Les Urgentistes, en grève dans de nombreux services partout en France, manifestent le 6 juin 2019. Depuis plusieurs mois ils mettent en avant des mesures qui permettraient une amélioration des conditions de fonctionnement de leurs services et de la prise en charge des patients.

Notre coordination les assure de son total soutien.

Leurs demandes restent sans réponse parce que l’objectif ministériel n’est pas de voir ces services fonctionner correctement mais au contraire de transférer une part importante de leur activité vers la médecine de ville.

Désorganiser et provoquer les dysfonctionnements sont de longue date le moyen pour nos gouvernants successifs de justifier les réformes qu’ils entendent imposer. Honte à eux ! les victimes sont toujours les mêmes : les patients et l’hôpital public, notre bien commun.

1) Hôpitaux : l’urgence est à la coordination nationale ! (7 mai 2019 sur Médiapart)

OrganiséEs au sein du Collectif inter-urgences qui appelle à l’extension de la grève et à la manifestation du 9 mai, contre la casse de la Fonction publique, les agentEs de l’APH-HP poursuivent la lutte engagée depuis le 18 mars. Aujourd’hui, les 25 services d’accueil des urgences de l’institution parisienne sont entrés dans la danse et la mobilisation s’étend partout en France.

Contre l’asphyxie financière

L’appel à l’extension a en effet été entendu. À Châlons-sur-Saône, Mantes-la-Jolie, Nantes, la Croix-Rousse à Lyon, Angers, Creil dans l’Oise, Strasbourg, Mulhouse, Aix-en-Provence, Valence, Saint-Malo… les équipes ont souvent le soutien des médecins, comme le responsable du SMUR de Lons-le-Saunier, en grève depuis la fin de l’année dernière et qui, en lien avec le collectif parisien, se joindra à une manifestation nationale s’il y en a une.

TouTEs partagent l’exigence d’effectifs soignants et de lits d’hospitalisation à la hauteur des besoins sanitaires de la population abandonnée par la médecine libérale. Leurs revendications s’opposent à la politique néolibérale menée par la ministre de la Santé. Une orientation qui conduit à la destruction des dispositifs de proximité en psychiatrie, à la fermeture d’hôpitaux de proximité, de services et de lits dans ce qu’il reste de l’hôpital public, que la ministre asphyxient financièrement en réduisant d’un milliard d’euros par an les dépenses hospitalières.

« Les structures d’urgences sont prêtes à exploser partout »

Macron comme Buzyn refusent d’entendre les conclusions d’une enquête menée par Samu-Urgences de France et le Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes-réanimateurs élargi, rendue public mi-avril. Ces derniers dénoncent des équipes sous-dimensionnées et en souffrance, le non-respect du temps de travail et du code du travail, une pénibilité accrue aux horaires de la permanence des soins, une utilisation croissante de l’intérim médical, des dysfonctionnements persistants en aval des urgences, un manque de personnel au sein des Samu-centre 15. « Les structures d’urgences sont prêtes à exploser partout »concluent-ils, pronostiquant « un mouvement national qui va s’amplifier ».

Certes, des syndicats ont déposé des préavis de grève nationale, mais une telle grève ne se décrète pas, elle se construit pas à pas avec celles et ceux qui luttent. Les grévistes ne peuvent compter que sur leurs propres forces. L’urgence est à une réunion nationale, pour décider du mouvement d’ensemble qui mettra en échec ce gouvernement et ce président qui ne pratiquent que le mensonge et la matraque. L’appel, issu de la Coordination nationale de défense des hôpitaux de proximité et des maternités, à une rencontre, le samedi 11 mai, à la Bourse du travail de Paris, de toutes les forces, syndicales, politiques, associatives, qui agissent en faveur de l’hôpital public, doit être entendu, et le Collectif inter-urgences y a toute sa place.

CorrespondantEs


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