Ascoval : chronique d’un échec annoncé

lundi 24 juin 2019.
 

Le site de l’entreprise Ascoval à Saint-Saulve (Nord) produit de l’acier de haute qualité. Depuis plus d’un an les 270 salarié-es sont devenus les jouets des repreneurs potentiels.

Vallourec s’est d’abord désengagé et a fermé un laminoir. Il s’est ensuite opposé un à projet de reprise d’Altifort. En décembre 2018 , le tribunal valide finalement le projet d’Altifort mais au dernier moment, on découvre que l’entreprise n’a pas les fonds nécessaires pour relancer Ascoval. Dernier rebondissement en mai 2019 : les salarié-es pensaient être tirés d’affaire avec British Steel, le dernier repreneur en date. Coup de théâtre : celui-ci vient d’être placé en liquidation judiciaire !

M. Bruno Le Maire, ministre de l’économie, a beau affirmer que « British Steel tiendra ses engagements pour son site français » la confiance est rompue. Pour la première fois les ouvriers, écœurés par ces revirements, ont cessé leur production. Ils veulent que cessent l’opacité et les tambouilles. Peuvent-ils encore croire les représentants du groupe anglais de sidérurgie British Steel ainsi que Marc Meyohas, le président du fonds de retournement Greybull Capital – domicilié à Jersey et qui a racheté British Steel pour une livre sterling symbolique ?

Par la voix de ses députés du Nord, Adrien Quatennens et Ugo Bernalicis, la France Insoumise a interpellé à de nombreuses reprises le gouvernement : produire de l’acier en France est un enjeu stratégique capital si l’on veut mettre en place une planification écologique et une transition énergétique cohérente dans notre pays. L’acier, c’est un besoin pour l’hydrolien, l’éolien marin et pour transformer notre appareil industriel. La situation subie par les salarié-es et leurs familles est inacceptable. Une fois de plus des centaines de vie dépendent d’un trait de plume d’un investisseur « sauveur suprême ». Pour LFI, l’État doit prendre ses responsabilités et apporter une réponse digne et solidaire aux travailleurs d’Ascoval : la nationalisation de ce site stratégique et un plan d’investissement dans la modernisation de l’appareil de production doivent être les deux piliers de la reconquête industrielle. Il est indispensable pour mettre en œuvre l’écologie populaire de planifier une politique industrielle ambitieuse connectée à l’économie de la mer et articulée à des nouvelles offres de formations dans des domaines de pointe avec par exemple de nouveaux bacs professionnels dans les énergies renouvelables.

Julien Poix


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