La canicule décime les forêts françaises : dans les Vosges, les sapins virent au rouge

dimanche 4 août 2019.
 

Les arbres, dont la mobilité est trop lente face aux brusques changements climatiques, souffrent de la chaleur. En France, certaines espèces sont menacées par la hausse des températures.

Selon un article du Monde, les sapins de la forêt vosgienne de Masevaux (Haut-Rhin) ont viré au rouge, et 10 % d’entre eux sont déjà morts. Une quantité similaire de hêtres a dépéri en Suisse, ce qui a amené le gouvernement a déclaré une " situation de "catastrophe forestière". Un communiqué de presse de l’Office de l’environnement, publié le 8 juillet dernier, confirme en effet que "plus de 100 000 m3 de hêtres sont secs, ou en passe de dépérir dans les forêts d’Ajoie". Il indique également que le gouvernement jurassien a décidé d’appliquer « l’article 45 de la loi sur les forêts », qui autorise l’État, en cas de catastrophe forestière, à prendre les mesures pour assainir la situation.

Ce phénomène inquiétant est dû, pour les hêtres comme pour les sapins, au stress hydrique provoqué par les épisodes de canicule à répétition.

Tout comme les humains, les arbres transpirent, ce qui leur permet de réguler leur température par rapport à l’extérieur. Lors des sécheresses ou de grosses chaleurs, ils se retrouvent alors en état de stress hydrique : ils ferment alors leurs pores pour éviter la déshydratation, ou utilisent beaucoup d’eau pour compenser la perte. Si la demande en eau est trop conséquente, des bulles d’air se forment dans les canaux qui servent à la faire transiter dans les arbres. La circulation du végétal est alors coupée, et cela est irrémédiable. Ce phénomène est nommé "embolie".

Une migration trop lente

Contrairement à d’autres espèces, les arbres sont victimes d’une migration lente. Les espèces végétales sont effectivement cabales de se mouvoir pour aller dans des contrées moins chaudes, lorsque la nécessité se fait sentir.

Selon une étude publiée le 10 juillet par Gabrielle Marti, chercheuse au Muséum d’histoire naturelle, la flore connaît des changements rapides. À cause de la chaleur, les espèces tentent de s’adapter aux nouvelles conditions climatiques auxquelles elles sont soumises. Les espèces qui se renouvellent en un an s’adapteraient plus vite que les espèces pérennes.

Le problème, c’est que l’adaptation de ses arbres est lente, tandis que la canicule a frappé soudainement. Il n’est donc pas étonnant de voir certaines espèces en pâtir.

Diane Janel


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message