Après le Mexique, la droite libérale bientôt battue en Argentine ?

dimanche 25 août 2019.
 

Président ultra-libéral et allié inconditionnel des Etats-Unis, Mauricio Macri, en poste depuis le 10 décembre 2015 vient de subir une cuisante défaite, porteuse d’espoir pour tous ceux ayant souffert de sa politique depuis son élection.

3) Argentine : la descente aux enfers de la 3ème économie d’Amérique latine

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Submergé par une crise monétaire, le pays peine à se relever face à l’inflation galopante et au ralentissement de son industrie. La Bourse et le peso ont encore dévissé.

L’Argentine sombre. Deux jours après la primaire, répétition générale de l’élection présidentielle, la Bourse argentine a plongé de plus de 35% tandis que le peso s’est effondré à son tour pour atteindre des plus bas historiques. Une réaction des marchés qui acte l’échec du président libéral Mauricio Macri, sèchement battu par son principal rival, le péroniste Alberto Fernandez.

Elu de justesse en 2015, il proposait de changer la donne et surtout de redonner un nouveau souffle au pays qui peine à sortir la tête de l’eau depuis la grave crise financière de 2001. Lasse, l’économie argentine est de nouveau entrée en récession en 2019.

Le pays, pourtant, donnait des signes encourageants au début de l’année précédente. Après avoir coché la case récession en 2016, l’Argentine retrouvait des couleurs. Les réformes libérales de Mauricio Macri et les accords passés avec ses créanciers, lui permettant de revenir sur les marchés internationaux, avaient réussi à inverser la tendance, mais des crises monétaires successives ont brisé les efforts argentins. Le peso argentin était à parité avec le dollar au début du siècle : il ne vaut plus qu’environ 0,02 dollars aujourd’hui.

Le ralentissement de la Chine, la hausse des taux d’intérêts de la Réserve fédérale américaine et les incertitudes croissantes, la guerre commerciale entre Pékin et Washington en tête, ont rudement éprouvé les monnaies émergentes l’année passée, notamment en Amérique latine, délaissées pour le dollar refuge. En outre, le déficit argentin, bien qu’il soit passé de 6% du PIB en 2015 à 2,4% en 2018, enflamme l’inflation galopante qui, à son tour, alimente la dépréciation de la monnaie nationale.

Un prêt en échange de réformes

Peu après avoir vu la banque centrale porter son taux directeur à 40 %, Mauricio Macri a appelé le Fonds monétaire international à la rescousse pour sauver le pays de l’abîme – et éloigner le spectre déjà connu de la banqueroute. L’institution de Washington lui a concédé un prêt de 57 milliards de dollars de 2018 à 2020 pour stabiliser son économe fragilisée. Au premier trimestre 2019, le commerce de gros de détail chute encore de 12,6%, tandis que l’industrie et la finance plongent de plus de 10%.

En échange du prêt du FMI, l’Argentine a été contrainte de lancer un plan de rigueur pour réduire le déficit de l’Etat, s’engageant à parvenir à l’équilibre budgétaire en 2019. Or, mise à rude épreuve par la récession économique et exaspérée par les coupes budgétaires, la classe moyenne argentine réclame un changement de politique économique. Une gigantesque grève, la cinquième depuis l’arrivée au pouvoir du président de centre-droit en décembre 2015, avait paralysé le pays à la fin du mois de mai pour protester contre l’incapacité du gouvernement à réduire l’inflation.

Cette dernière semble inarrêtable. La hausse des prix dépasse 50% sur les douze derniers mois. La perte de pouvoir d’achat est considérable pour les 44 millions d’Argentins : deux années d’inflation annuelle d’un pays européen n’égalent pas la hausse mensuelle des prix qui oscille entre 3 et 6% depuis un an. Egalement touchés par le ralentissement de l’industrie argentine, qui a licencié ou mis au chômage partiel de nombreux employés, un tiers des Argentins seraient pauvres selon les statistiques reconnues de l’Université catholique argentine (UCA).

Gel des prix des produits de base

Un exemple évocateur avec le marché automobile : les ventes de voitures ont été divisées par deux en un an, et l’industrie ne fonctionne plus qu’à 15% de sa capacité, son plus bas niveau depuis 2003 où elle était encore marquée par la crise économique de 2001 – les sous-traitants du secteur, moins solides, sont également touchés de plein fouet. Face à l’inflation, les Argentins limitent en effet leurs achats à l’alimentation et aux produits essentiels.

Le gouvernement avait annoncé en avril le gel des prix des produits de base et des services publics. Cela ne devrait pas sauver sa réélection : à quelques mois d’une élection très incertaine, Mauricio Macri est désormais devancé par Alberto Fernandez, accompagné de l’ex-présidente Cristina Kirchner qui vise la vice-présidence. D’autant que le FMI ne semble pas vouloir lâcher la bride. Christine Lagarde jugeait en avril « insensé » pour tout candidat à la présidence de vouloir abandonner les réformes économiques. Jérémy BRUNO

2) En Argentine, le président Macri largement battu lors d’un vote crucial

Source : https://www.huffingtonpost.fr/entry...

En Argentine, le président Macri largement battu lors d’un vote crucial À deux mois de l’élection présidentielle, l’actuel président argentin a subi un lourd revers électoral face à un tandem notamment composé de l’ex-cheffe de l’État, Cristina Kirchner.

Fin octobre, le président libéral argentin Macri visera un second mandat. Mais au vu du résultat des primaires du 11 août, il semble particulièrement mal engagé.

ARGENTINE - Le président libéral argentin Mauricio Macri a subi ce dimanche 11 août un lourd revers face au péroniste de centre-gauche et ex-chef du gouvernement Alberto Fernandez aux élections primaires, considérées comme une répétition générale de la présidentielle d’octobre au cours de laquelle il compte briguer un deuxième mandat.

Selon des résultats partiels portant sur 58,7% des bureaux de vote, Alberto Fernandez et sa colistière Cristina Fernandez de Kirchner, l’ancienne présidente du pays, ont obtenu 47,01% des suffrages, contre 32,66% pour le tandem composé de Mauricio Macri et du dirigeant péroniste Miguel Angel Pichetto.

Si un tel résultat se reproduisait lors de la présidentielle du 27 octobre, Alberto Fernandez, 60 ans, serait proclamé vainqueur dès le premier tour, puisque selon la loi électorale argentine il suffit pour cela d’obtenir au moins 45% des suffrages, ou bien 40% et une avance de dix points sur le candidat arrivé deuxième.

Un sondage grandeur nature avant la présidentielle d’octobre

“Nous avons subi une mauvaise élection et cela nous oblige, à partir de demain, à redoubler d’efforts. Nous regrettons de ne pas avoir eu tout le soutien que nous espérions”, a rapidement reconnu le chef de l’État de la troisième économie d’Amérique latine, plongée dans une grave crise économique.

“À ceux qui ont voté pour moi, je promets de travailler pour qu’ils me comprennent. Nous allons commencer une étape nouvelle”, s’est pour sa part félicité Alberto Fernandez devant une foule de plusieurs milliers de partisans en liesse.

Créé en 2009, le système de primaires générales pour tous les partis politiques, le même jour et lors d’un scrutin national, est une particularité argentine. Dans ce pays de 34 millions d’électeurs où le vote est obligatoire -le taux de participation s’est élevé à 75%- il s’agit plutôt d’un sondage grandeur nature avant les élections générales d’octobre, les partis politiques ayant choisi cette année, pour des raisons de stratégie électorale, d’investir à l’avance leurs candidats comme la loi le leur permet.

Cristina Kirchner favorite, mais en retrait

Autre particularité : des péronistes se présentaient dans trois camps différents. L’ancien ministre de l’Economie Roberto Lavagna et son colistier Juan Manuel Urtubey, qui représentaient la tendance centriste du péronisme, sont arrivés en troisième position avec 8,7% des voix.

Depuis 2009, les scores des scrutins présidentiels ont été dans la ligne des scores des primaires. “Une différence de plus de cinq points sera très difficile à surmonter, car il n’existe pas de marge pour trouver des voix en raison de la polarisation” du pays, avait expliqué avant le résultat l’analyste politique Raul Aragon.

Alberto Fernandez, chef du gouvernement de Nestor puis de Cristina Kirchner entre 2003 et 2008, a fait campagne en jurant avoir rompu avec les politiques de gauche suivies par le passé et s’être recentré. À la surprise générale car elle était en tête des sondages, Cristina Kirchner avait annoncé le 18 mai son retrait, laissant Alberto Fernandez briguer le fauteuil de président qu’elle a occupé de 2007 à 2015.

Une inflation très élevée

Inculpée dans plusieurs affaires de corruption, l’ex-présidente conserve une influence déterminante sur le parti Unité citoyenne qu’elle a fondé et qui a investi Alberto Fernandez. Leur ticket électoral se présentait sous une bannière récemment créée et baptisée “Le Front de tous” (El Frente de todos).

Mauricio Macri, 60 ans, avait quant à lui créé la surprise en choisissant comme colistier le dirigeant péroniste Miguel Angel Pichetto, rompant avec sa doctrine qui l’avait conduit jusque-là à tenir à l’écart les péronistes de son gouvernement. Signe de l’intérêt pour ces primaires, la Bourse de Buenos Aires avait fermé vendredi en hausse de 8%, les analystes expliquant cette tendance par certains sondages plus favorables à Mauricio Macri, candidat favori des marchés, même si le duo Fernandez-Kichner était donné gagnant.

Submergée par deux crises monétaires en 2018 ayant fait perdre 50% de sa valeur à sa monnaie, l’Argentine a appelé le Fonds monétaire international (FMI) à la rescousse, pour obtenir un prêt de plus de 57 milliards de dollars. Dans ses dernières prévisions de croissance mondiale publiées au printemps, le FMI avait indiqué tabler sur une contraction du PIB argentin de 1,2% en 2019 tout en attendant une reprise au second semestre. Pour 2020, il prévoit une croissance de 2,2%. Dans ce pays en récession depuis l’an dernier, l’inflation reste très élevée sur les 12 derniers mois, à 40%, ainsi que le chômage, à 10,1%.

Le premier tour de la présidentielle aura lieu le 27 octobre, tandis que l’éventuel second est programmé pour le 24 novembre. Lors des élections générales du 27 octobre, les Argentins renouvelleront aussi partiellement les deux chambres du Parlement, dont les candidats se présentaient aussi aux primaires de dimanche.

1) Vent d’espoir en Argentine

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A l’occasion des primaires, obligatoires pour ceux et celles souhaitant être candidats aux élections générales, dont le premier tour aura lieu le 27 octobre prochain, et qui constituent un réel sondage grandeur nature, le président argentin est arrivé loin derrière le Frente de Todos.

Un bilan désastreux

Les Argentins ont ainsi sanctionné ce chantre de l’économie de marché dont l’orientation économique a fait exploser la pauvreté et le chômage. La pauvreté atteint ainsi 32%, soit le plus haut niveau depuis la crise de 2001, tandis que le chômage qui était de 8,2% en 2018 a grimpé à près de 10% en 2019.

Licenciements massifs, perte de valeur du peso argentin par rapport au dollar, inflation galopante qui a atteint 48% en 2018, gel des salaires et des pensions sont devenus monnaie courante dans l’Argentine de Macri qui affichait une croissance négative de – 2,6% en 2018, loin des espérances du gouvernement.

Mauricio Macri persiste pourtant et signe. En témoigne les prêts contractés auprès du FMI qui exige en retour un équilibre budgétaire. Le cercle vicieux est alors lancé, puisque pour essayer d’atteindre cet objectif le gouvernement argentin baisse (encore) les dépenses publiques, entraînant un accroissement des difficultés quotidiennes pour les plus démunis.

Mais les Argentins n’ont pas attendu les primaires pour manifester leur mécontentement. Et de grèves générales en manifestations massives à travers tout le pays ils ont fait entendre leur colère et leur revendications jusqu’au vote de dimanche dernier.

Le Frente de Todos en bonne position

Les PASO (primaires ouvertes, simultanées, et obligatoires) sont un passage pour quiconque souhaite accéder à la présidence de l’Argentine puisqu’il faut au moins y obtenir 1,5% pour pouvoir être candidat aux élections générales. Mais plus que cela le vainqueur de ces primaires est quasiment certain de remporter les prochaines échéances électorales du 27 octobre. Car avec une avance de près de 15 points, le candidat du Frente de Todos, Alberto Fernandez dispose d’un sérieux avantage sur son adversaire Mauricio Macri. En effet avec Cristina Cristina Fernández de Kirchner (présidente de l’Argentine de 2007 à 2015) et candidate pour la vice-présidence, Alberto Fernandez jouit de la popularité encore élevée de cette dernière.

Le binôme porte les couleurs du Frente de Todos, une coalition regroupant près de 20 mouvements et partis, dont le Parti justicialiste (issu du péronisme) mais aussi des partis socialistes, et communistes. C’est cette coalition à qui les Argentins ont, semble-t-il, accordé leur confiance en lui donnant 47,65% des voix.

Derrière Mauricio Macri ne recueille lui que 32,05% des suffrages, tandis que Roberto Lavagna ferme la marche du podium avec 8,22%.


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