Actes 43 et 44 des « gilets jaunes » : Nantes, Toulouse, Paris, Lyon, Marseille, Bordeaux, Nancy...

jeudi 19 septembre 2019.
 

Le 14 septembre, trente-cinq personnes ont été interpellées à Nantes, la ville choisie pour le rassemblement national. Des défilés avaient lieu aussi à Paris, Lyon, Toulouse et Marseille. La semaine précédente était l’occasion d’une rentrée timide dans la rue.

Gilets jaunes : acte 44 (liens vers vidéos et articles)

Pour leur rentrée, les « gilets jaunes » ont choisi Nantes, marquée par la mort de Steve Maia Caniço, comme point de rassemblement national. Près de 1 800 personnes y ont défilé pour l’acte 44 du mouvement, samedi 14 septembre, alors que des manifestations plus modestes avaient lieu dans plusieurs autres villes

« La police mutile, la police assassine »

Les manifestants s’étaient rassemblés vers midi pour un pique-nique place Général-Mellinet, à 14 heures, heure de départ de la manifestation non déclarée. « La police mutile, la police assassine », ont scandé les manifestants. Pour relancer le mouvement, un an après ses débuts, leurs slogans ont visé les forces de l’ordre, dans cette ville où Steve Maia Caniço a perdu la vie le soir de la Fête de la musique, à la suite d’une intervention policière particulièrement controversée.

Le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, a pris vendredi une première sanction en annonçant la mutation du commissaire divisionnaire chargé de l’intervention, estimant que ses décisions avaient « manqué de discernement ».

Des dégradations en centre-ville

Le cortège s’est ensuite dirigé vers le centre de Nantes et des heurts se sont produits avec la police, qui a fait usage de grenades lacrymogènes. De nombreux commerces et abribus ont été dégradés, des poubelles et un transformateur incendiés.

La maire socialiste de la ville, Johanna Rolland, a condamné ces manifestants « dont le seul objectif est de casser », et exprimé sa lassitude sur Twitter face à ces « samedis d’affrontement en centre-ville ».

A 20 heures, 35 personnes avaient été interpellées, selon la Direction départementale de la sécurité publique, qui a fait état de cinq blessés chez les forces de l’ordre. Vingt-deux cocktails molotov et dix mortiers ont également été découverts à proximité du point de rassemblement, tandis qu’une centaine de parapluies et un extincteur ont été saisis, selon la police.

Plus de 500 manifestants à Paris, une centaine à Orly

D’autres rassemblements de moins grande envergure ont eu lieu à travers la France. Environ 700 personnes, selon la police, ont manifesté à Nancy, point de rassemblement des « gilets jaunes » du Grand Est. Les manifestants ont crié « Macron démission », avant que des tensions n’éclatent en fin de parcours, les forces de l’ordre faisant usage de lacrymogènes et de grenades de désencerclement, selon un photographe de l’Agence France-Presse. La préfecture de Meurthe-et-Moselle a fait état de trois blessés légers.

A Paris, environ 500 personnes, encadrées de près par des forces de l’ordre en nombre, ont défilé dans le calme entre la porte de Choisy et le boulevard de Grenelle, près de la tour Eiffel, où elles se sont dispersées dans l’après-midi.

A l’aéroport d’Orly (Val-de-Marne), une centaine de « gilets jaunes » ont manifesté en début d’après-midi contre la privatisation d’Aéroports de Paris (ADP), qui gère les aéroports d’Orly et Roissy. Dans une ambiance bon enfant, ils ont distribué des tracts aux passagers dans le terminal 1, en les invitant à signer la pétition en ligne pour un référendum contre la privatisation d’ADP, aux cris de « Orly, Roissy n’ont pas de prix » ou « On garde Orly, prenez Balkany ! ».

Manifestations à Lyon, Toulouse, Marseille…

A Lyon, quelque 400 manifestants, dont beaucoup ne portaient pas de gilets jaunes, se sont rassemblés place Bellecour, bravant l’interdiction de la préfecture. Mobilisées en nombre, les forces de l’ordre ont procédé en début d’après-midi à « onze interpellations pour attroupements illégaux en vue de commettre une infraction et port d’armes illégal », selon la préfecture.

A Toulouse, plusieurs centaines de personnes ont manifesté, arpentant les grands boulevards et les rues commerçantes du centre, en scandant « Toulouse, Toulouse, soulève-toi ».

A Marseille, 200 personnes, dont une cinquantaine porteuses d’une chasuble symbolique, ont défilé derrière une banderole appelant à la « suppression de l’IGPN, au service du blanchiment des polices ». Le mouvement a également rassemblé 200 personnes à Montpellier et 300 à Bordeaux, selon la police.

Le Monde avec AFP


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message