Montpellier : Le lawfare à l’oeuvre contre Camille Halut, observatrice de la LDH

dimanche 6 octobre 2019.
 

L’observatrice de la Ligue des droits de l’homme, mainte fois interpellée au cours des six derniers mois et poursuivie pour entrave à la circulation, a répondu aux questions de Solveig Roquigny pour Rapports de force. Elle comparait devant le tribunal correctionnel de Montpellier mardi 1er octobre.

Bousculée, insultée, poussée au sol, harcelée, et maintenant poursuivie devant les tribunaux. C’est le sort qui est réservé à Camille Halut, cette observatrice veillant au droit de manifester pour le compte de la Ligue des droits de l’homme (LDH). À l’accusation farfelue « d’entrave à la circulation », datant du mois d’avril, se sont ajoutées des accusations supplémentaires après une nouvelle interpellation le samedi 21 septembre, pendant une manifestation de gilets jaunes à Montpellier. À dix jours de son procès, les charges se sont opportunément épaissies.

Une cinquantaine d’organisations ont apporté leur soutien à Camille Halut. Elles se rassembleront mardi devant le tribunal à 8 h 30. La veille et l’avant-veille, la Ligue des droits de l’homme organise des rencontres nationales de ses observateurs à Montpellier. Objectif : échanger leurs pratiques, améliorer la protection de leurs équipes et rendre plus efficace leurs actions.

L’observatrice de la LDH poursuivie pour entrave à la circulation relaxée

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À l’audience mardi, le parquet avait requis une peine de 150 euros d’amende contre elle. La représentante du parquet a estimé que Camille Halut, étudiante en droit de 26 ans et observatrice de la LDH sur les violences policières, avait "contribué à entraver la circulation, lors d’une manifestation des gilets jaunes le 6 avril sur l’ autoroute A709 à Montpellier."

De son côté, Camille Halut a assuré à la barre qu’elle était restée dans son strict rôle d’observation et son avocat Michel Tubiana avait dénoncé "des pressions" exercées sur elle depuis des mois par certains policiers, estimant qu’il y avait une tentative de les "museler".

Dans son jugement jeudi, le président du tribunal a déclaré que "sur le fond, le tribunal s’interroge de l’entière procédure", ajoutant que les policiers ont recherché une infraction à posteriori alors que Camille Halut était déjà identifiée.

"Votre présence n’a rien changé à la situation qui était déjà bloquée, vous n’avez commis aucun acte hors de votre mission d’observation." (Jugement du tribunal correctionnel de Montpellier)

Camille Halut comparaîtra de nouveau devant le tribunal correctionnel de Montpellier le 12 décembre. Elle a été interpellée le samedi 21 septembre lors de la manifestation des gilets jaunes pour " dissimulation de visage et rébellion ."


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