Vers la fin du café en raison du changement climatique ?

samedi 24 avril 2021.
 

2) Café et climat : La culture du café face aux effets du changement climatique

http://outremers360.com/economie/ca...

La culture du café souffre de plus en plus des effets du réchauffement climatique. Les fermiers, en parcelle ou sous serre, utilisent un matériel génétique très pauvre, de plus en plus mono-spécifique, qui résiste de moins en moins à la hausse des températures. L’urgence est telle que le réchauffement climatique menace l’arabica à l’état sauvage. Des chercheurs étudient actuellement les possibilités pour maintenir la production de cafés.

Le café compte environ 80 espèces (Typica, Maragogype, Bourbon, Blue Mountain ou Mundo Novo….) , mais ce sont l’Arabica et le Robusta qui s’imposent. L’arabica – un marché évalué à 16 milliards de dollars – est le plus consommé au monde et pourrait disparaître à l’état sauvage d’ici 2080. Car aujourd’hui, c’est toute la production d’Amérique centrale qui se trouve menacée par la rouille orangée causée par un champignon. Mais la rouille n’est pas la seule menace pour le café. La chaleur a favorisé les attaques dans les zones d’altitude, liée à l’appauvrissement génétique des plantations. A son origine, en Ethiopie, le café sauvage poussait à l’ombre. Dès le 14ème siècle au Yemen, on le remet au soleil, et la moitié du café dans le monde aujourd’hui est cultivée industriellement, en plein soleil, comme au Brésil.

L’objectif pour les chercheurs est donc de revenir à des systèmes écologiquement plus durables et de réduire l’impact négatif sur l’environnement, pour les systèmes de culture en plein soleil qui utilisent de fortes quantités d’engrais. Là où souffre le café, l’agroforesterie pourrait lui redonner ses chances. Les chercheurs tentent de limiter la chimie, ne travaillent plus sur les caféiers dits « plein soleil » comme le souhaiterait l’agriculture industrielle. Mais sur l’adaptation des caféiers aux nouvelles conditions climatiques. Ce choix est écologique et social.

Au Mexique, là où les plantations sont sous les grands arbres, l’agroforesterie protège contre les températures extrêmes et le climat instable. C’est en tout cas ce que constatent les chercheurs. Et comme les plants sauvages d’arabica possèdent une « formidable diversité génétique » qui pourrait être utilisée pour l’amélioration des arbres dans l’avenir, les chercheurs du CIRAD mettent au point sous serre de nouvelles variétés plus résistantes.

Ils proposent de renouveler le parc caféier vieillissant et sensible avec des variétés résistantes, conseillant « l’utilisation des hybrides ». Pour obtenir ces hybrides, et les conditions de l’agroforesterie, ils croisent sous serre caféiers sauvages et de culture, influent les conditions de chaleur, de lumière, de CO2, d’humidité. Nous avons eu l’occasion de visiter cette serre « d’écophysiologie » baptisée « abiophen », en avant première :chapelle de verre de 50m de long , salles de culture, lumières LED jouant de tous les spectres des rayonnements solaires….

Plusieurs unités de recherches y travaillent et déjà des résultats voient le jour, sur le riz , le sorgho ou le café . On cherche ce qui permettrait aux plantes qui ont le meilleur potentiel pour résister à des variations fortes du climat, de garder un niveau de production élevé et une qualité supérieure.

Pour l’instant les expérimentations au Mexique ne donnent pas entière satisfaction et une étude publiée en 2016 par un centre de recherche australien a d’ailleurs conclu que la production mondiale de café pourrait chuter de moitié d’ici 2050 en raison des changements climatiques.

Dominique Martin Ferrari

1) La culture du café menacée par le réchauffement climatique

https://www.lesechos.fr/2017/08/la-...

Le premier Forum des producteurs de café du monde, qui a eu lieu en juillet dernier en Colombie, a mis en garde les pays producteurs des risques liés au réchauffement climatique sur leurs plantations. Ces pays, principalement émergents, n’ont pas toujours les moyens technologiques ou économiques pour affronter une hausse de leurs températures et de leurs précipitations. Le café craint les zones rudes et préfère les températures moyennes, entre 18 et 25 °C.

Ainsi, la culture d’arabica, réalisée essentiellement en Amérique latine, pourrait être considérablement réduite. Considéré comme plus fin et savoureux que le robusta, l’arabica nécessitera sur le long terme de nouvelles pratiques agronomiques et des plantations plus résistantes aux changements de températures pour préserver ses qualités. Car « le café est très sensible aux légères variations de température », précise José Sette, directeur exécutif de l’Organisation internationale du café (OIC).

Agir « dans l’urgence »

Concernant l’avenir, de nombreuses voix s’élèvent pour que des mesures soient prises rapidement à tous les niveaux de la chaîne de production. Andrea Illy, PDG de Illy, société italienne spécialisée dans la vente de café, a appelé en juillet dernier à agir « dans l’urgence ». D’ici à 2050, selon lui, la demande de café pourrait augmenter de 50 %, alors que les plantations seraient réduites de moitié en raison du changement climatique.

Le Vietnam, premier producteur mondial de robusta, fait face depuis quarante ans à un changement climatique complexe et hétérogène dans ses régions cultivatrices. Cela facilite la prolifération d’insectes ou de maladies qui peuvent ravager les plantations de café, d’après les scientifiques. Lors de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) de 2016, le pays a énoncé plusieurs recommandations à cet égard. Concernant les investisseurs, ces derniers ont une connaissance précise des conditions de production de café ainsi que des risques qu’elle encourt. Ils deviennent donc des acteurs clefs pour préserver la culture de la boisson la plus consommée au monde après l’eau..


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