La situation se tend un peu partout dans le monde

mardi 5 novembre 2019.
 

Soulèvements au Chili, en Équateur et en Haïti, à Hong Kong, au Liban, en Irak et Algérie, manifestations en Catalogne et en Espagne, crise en en Argentine. La situation se tend un peu partout dans le monde. Cette situation répond directement ou indirectement à des décisions souvent dénommées "néolibérales" mais surtout autoritaires et ultra-réactionnaires, qui fragilisent les travailleurs. A tel point que le secrétaire général de l’ONU s’inquiète des politiques aggravant les inégalités. Et Macron, en France poursuit la mise en cause des acquis sociaux.

Partout des mobilisations d’ampleur

Au Chili la politique du très libéral président Piñera a déclenché la colère en augmentant le prix du ticket de métro. C’est dans ce même pays qu’en 1973 la politique des Chicago Boys avait marqué la première empreinte du néolibéralisme sur une démocratie. L’Équateur où le FMI a préconisé des mesures qui ont doublé le prix du pétrole connaît lui aussi des mobilisations de masse fortement réprimées. Haïti, sous la coupe du FMI, depuis de longues années connaît un chaos économique et politique vertigineux. Au Liban, pays particulièrement inégalitaire, ce sont encore les préconisations du FMI qui ont mis le feu aux poudres en entraînant l’augmentation des prix des réseaux sociaux. C’est le seul pays où la répression n’a pas frappé, l’armée se plaçant du côté des manifestants. En Irak, pays ravagé par la guerre depuis l’intervention américaine, c’est le déplacement d’un policier remplacé par un militaire iranien qui a été l’événement déclencheur, relayé ensuite par des revendications sociales. Tous les vendredis les Algériens continuent depuis plusieurs mois de se mobiliser pour un autre régime politique. En Catalogne, ainsi que dans certaines grandes villes espagnoles, la condamnation des indépendantistes Catalans à des peines de prison, est vivement contestée dans la rue. La droite en tire argument pour les élections prochaines en réclamant une politique de fermeté. L’Argentine, soumise à une crise financière économique profonde vient de tourner la page du président Macri.

Non compensation des exonérations de cotisations sociales à l’Assemblée Nationale

C’est avec le plus grand cynisme que Macron et son gouvernement ont fait adopter dans la nuit du 22 au 23 octobre lors de la discussion du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) un article 3 qui dispose que certaines exonérations de cotisations sociales, notamment une partie de celles consenties pour répondre au mouvement des Gilets Jaunes, ne seraient pas compensées par l’État.

C’est une décision sans précédent. La première fois qu’est mis en œuvre ce mécanisme depuis la modification en 2019 de la loi Veil de 1994 qui prévoyait la compensation systématique des exonérations. C’est le moyen de tuer à petit feu la Sécurité Sociale, de la mettre en déficit systématique et de lui faire supporter les dettes de l’Etat. C’est à terme la fin de l’autonomie de la Sécurité sociale, la fin de la maîtrise par les salariés de leurs cotisations, c’est à dire de leur salaire.

Le 5 décembre et après

Les mobilisations en cours (notamment celles des cheminots ou dans les hôpitaux), montrent qu’un mouvement social profond est à l’œuvre. Macron ose dire qu’il ne fera preuve "d’aucune faiblesse" face aux mobilisations. Cela prouve qu’il sent le mécontentement monter.

Toute l’activité des militants syndicaux et politiques de gauche doit tendre à préparer la grève interprofessionnelle à partir du 5 décembre, pour qu’elle débouche sur un mouvement général qui mette Macron en échec.


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