Contre l’avis majoritaire des populations, des personnels et des élus concernés, Madame BACHELOT veut accélérer les restructurations dans les hôpitaux !!!

vendredi 20 juillet 2007.
 

La fameuse « rupture » annoncée par le nouveau président n’est donc que de la poudre aux yeux, au moins dans le domaine sanitaire ! Les déclarations en faveur de la proximité se révèlent comme des formules pré-électorales sans fondement !

Car, en effet, cette affirmation ministérielle n’est tristement pas surprenante, elle est dans la droite ligne de ce qui est annoncé depuis l’adoption des plans Hôpital 2007 et 2012. Le nouveau gouvernement ne fait qu’appliquer, poursuivre et accélérer ce qu’ont fait ses prédécesseurs, comme les affaires récentes d’Ambert, Champagnole, Clamecy, Lannemezan, Ivry nous le prouvent tous les jours. Au nom d’une vision ségrégative et inégalitaire de la qualité des soins, Madame BACHELOT propose la fermeture accélérée de services de chirurgie et d’obstétrique, services pourtant très utiles et toujours fortement demandés par les populations concernées, pour ouvrir des lits dans des spécialités dont la France a besoin en médecine, soins de suite et gériatrie. Nous ne nions pas l’importance de ces trois secteurs, mais ils ne doivent pas être renforcés au détriment des autres !

La Coordination Nationale des Comités de Défense des Hôpitaux et Maternités de Proximité a déjà, à de nombreuses reprises, dénoncé cette mauvaise réponse aux besoins d’offres de soins à travers notre pays et proposé un programme adapté aux nécessités actuelles et futures. Il faut d’abord dénoncer systématiquement la situation financière catastrophique des services sanitaires : cet étranglement financier contribue à démanteler l’hôpital public au profit de choix privés totalement inégalitaires. Pire avec des mesures comme la T2A on pousse également le service public dans la voie d’un service qui met la finance avant le médical et l’humain.

La réorganisation sanitaire suppose évidemment la remise en cause du système de formation des médecins, une plus grande augmentation du numerus clausus, et surtout une ferme régulation, prise au niveau national, de la distribution des médecins sur le territoire. Le libéralisme comme seule motivation laisse désespérément la plupart des régions urbaines et rurales en proie à la désertification médicale, qui ne fait que s’accélérer et que notre nouveau ministre, non seulement accepte, mais va contribuer par de telles déclarations, à augmenter dangereusement pour les populations concernées.

Si on suit bien la ministre de la santé, si demain aucun étudiant ne veut devenir chirurgien, il faudra fermer tous les services de chirurgie ! Quelle triste logique !

Un pays comme la France ne peut se satisfaire du laisser faire et des pénuries réelles ou provoquées, un tel pays doit absolument prévoir le nombre de médecins nécessaires dans toutes les disciplines et dans toutes les parties du territoire national. La France, une des grandes puissances économiques mondiales, a évidemment les moyens de se doter des services publics d’offre de soins, avec les moyens techniques et humains adéquats, pour que tous les citoyens qui cotisent selon leurs moyens puissent être soignés selon leurs besoins, et cela sans restrictions liées à leur condition matérielle, leur lieux d’habitation ou leur pathologie.

Il faut une politique nationale de santé, volontariste bien sûr, mais à l’écoute des usagers, des personnels et des élus locaux. Il faut que la santé soit partie prenante d’un réel aménagement équitable du territoire, et non pas comme le propose Madame BACHELOT dans cette incroyable intervention, un générateur de « zones blanches », c’est à dire en jargon sanitaire, des régions où l’accès aux soins n’est plus capable de répondre aux besoins, voire de sauver des vies pour certains cas dramatiques !

Le 8 juin 2007

Pour la Coordination nationale, les présidents Michel ANTONY et André LACHARD


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