Retraites. Les négociations tournent à la mascarade

samedi 11 janvier 2020.
 

Les organisations syndicales ont été reçues hier au ministère du Travail, mais le «  dialogue social  » tant vanté par le gouvernement a tourné court. Vendredi, une rencontre doit se tenir sur le financement du nouveau régime de retraite.

C’est tout sauf une surprise. Le nouveau «  round  » de discussions entre syndicats et gouvernement, présenté comme décisif, est en train d’accoucher d’une souris. Les organisations avaient rendez-vous au ministère du Travail hier pour discuter d’un certain nombre de sujets, dont la prise en compte de la pénibilité ou la fameuse question de l’âge pivot. Le projet de loi de réforme des retraites prévoit en effet l’instauration d’un «  âge d’équilibre  » fixé – aux dernières nouvelles – à 64 ans, qui entérinerait de fait un allongement de la durée de cotisation  : un salarié pourrait toujours partir à 62 ans (actuel âge légal), mais verrait sa pension amputée. Hors de question pour l’ensemble des organisations syndicales, CFDT comprise, qui en a fait une «  ligne rouge  ». Feignant l’ouverture, le premier ministre répète sur tous les tons qu’il est prêt à discuter d’un autre mode de financement, du moment que l’équilibre du système de retraite est assuré… Mais ferme la porte, en pratique, à toute hausse du taux de cotisations, proposée notamment par la CFDT.

Des réunions décalées par rapport à l’enjeu social

Autant dire que, pour l’instant, les négociations débouchent sur une impasse. Il suffisait d’écouter les déclarations des différents participants à l’issue de la réunion d’hier pour en prendre la mesure. «  Il n’y a eu strictement aucune avancée aujourd’hui, cingle François Hommeril, président de la CFE-CGC. C’est l’écran de fumée depuis deux ans. Ces réunions me paraissent décalées par rapport à l’enjeu social du moment, de la contestation qui s’exprime dans la rue depuis plus de trente jours et à laquelle aucune réponse n’est donnée. Le seul acte politique responsable serait de dire  : “je retire mon projet, je le sors de la navette parlementaire et je prends le temps de revoir avec vous ce qui fait l’objet de controverse et de conflit”.  »

Cyprien Boganda (avec Lionel Venturini et Clotilde Mathieu)


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