Toulouse : des expulsions indignes

jeudi 6 février 2020.
 

Les "Nuits des écoles" se multiplient à Toulouse, alors que les écoles, certains collèges ou lycées accueillent de plus en plus d’élèves qui vivent dans la rue, dans des squats lugubres ou sont trimbalés dans des hôtels.

Les associations de parents d’élèves (FCPE), d’aide aux plus démunis (DAL 31, RESFou Ligue des droits de l’homme) et les syndicats enseignants (CGT éduc’action et Sud éducation) relancent régulièrement leur campagne intitulée "Un toit pour apprendre" pour sensibiliser la population et les pouvoirs publics sur des situations dramatiques.

Selon un recensement du Capitole, près de 300 enfants scolarisés seraient actuellement sans logement dans la Ville rose. Samedi dernier, plusieurs familles, qui occupent illégalement un bâtiment appartenant à l’Etat, rue Roquelaine à Toulouse, ont participé à une nouvelle "Nuit des écoles". Au côté des associations qui œuvrent sur le terrain, des collectifs de parents "se mobilisent très rapidement" pour défendre une famille menacée d’expulsion, comme le rappelle Bernard Chaboureau, secrétaire général de la FCPE 31 qui fait le lien avec le Réseau éducation sans frontières (RESF).

200 personnes à la préfecture

C’était le cas la semaine dernière à l’école Fabre et à l’école maternelle Nougaro où les parents ont dénoncé le placement en centre de rétention d’un père d’élève. Mercredi dernier, ce sont en effet 200 personnes qui se sont rassemblées à Toulouse pour protester contre l’expulsion de 27 personnes dont 13 enfants vers l’Albanie, "dans des conditions indignes", insistent les associations. "Cette expulsion fait suite à de longs mois d’incertitude face au refus de régularisation alors que ces familles avaient trouvé une place parmi nous et dans nos écoles, poursuivent les militants.

Malgré un rassemblement déclaré en préfecture, la place Saint-Etienne était bloquée par les forces de l’ordre et inaccessible aux citoyennes et citoyens venus témoigner leur refus de telles pratiques préfectorales". "On n’est pas loin de parler d’une rafle, même si c’est un mot fort, explique Bernard Chaboureau. Après un charter vers la Géorgie l’an passé, maintenant un charter vers l’Albanie, ça fait beaucoup."


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