Gilets jaunes : les chiffres faramineux d’un mouvement historique

samedi 7 mars 2020.
 

Le mouvement social né il y a un an a surpris autant par son ampleur que par sa longévité.

C’est un mouvement qui a pris le gouvernement, la classe politique, les syndicats, les médias et le monde entier complètement par surprise. Occupations de ronds-points, poussée de fièvre sur les pages Facebook, manifestations sauvages, violences, polémiques, débats interminables... Le 17 novembre 2018, 282.000 personnes vêtues de leur gilet jaune s’imposent à la face du pays, ouvrant une crise sociale majeure appelée à secouer la France pendant des mois.

Si ces chiffres officiels sont jugés sous-évalués par les participants, ils témoignent pourtant de l’ampleur de l’événement, aussi inédit par sa spontanéité, en dehors de tout cadre syndical constitué, que par sa longévité. Comme vous pouvez le voir dans notre vidéo ci-dessus, de mois en mois, la crise va s’amplifier au fur et à mesure que la participation va décliner. Qu’il s’agisse de la réaction sécuritaire, des dégâts provoqués, des violences subies et des peines judiciaires prononcées, les compteurs vont littéralement s’affoler.

Plus de 13.000 tirs de LBD

La violence de la confrontation entre manifestants et forces de sécurité a incontestablement marqué les esprits et les corps. Depuis le 17 novembre 2018, 2500 manifestants et 1800 membres des forces de l’ordre ont été blessés, selon le ministère de l’Intérieur. Outre 11 morts -dix dans des accidents de la route en marge du mouvement et une octogénaire décédée après avoir été touchée par un éclat de grenade lacrymogène chez elle à Marseille-, on compte 24 éborgnés lors des manifestations selon le décompte du journaliste indépendant David Dufresne. En cause : le tristement célèbre lanceur de balles de défense, le LBD. Entre novembre 2018 et mars 2019, on compte 12.908 tirs, soit trois fois plus que pour la seule année 2014.

L’Inspection générale de la police nationale (IGPN) a été saisie de 313 enquêtes judiciaires pour des violences policières présumées lors des manifestations.

Côté dégradations, les assureurs ont indemnisé pour 217 millions d’euros de préjudices entre le début du mouvement et la fin mai 2019.

Côté judiciaire, la riposte est elle aussi musclée : plus de 10.000 gardes à vue et près de 3200 condamnations prononcées entre novembre 2018 et juin 2019. Au total, 400 gilets jaunes ont été condamnés à de la prison ferme avec incarcération immédiate.

Pour enrayer la colère, la réponse politique s’est voulue à la hauteur. Selon le gouvernement, le coût total des mesures annoncées en réaction à la crise atteint désormais 17 milliards d’euros. Insuffisant, voire à côté de la plaque, clament les derniers gilets jaunes, bien décidés à aller au bout de leur engagement.


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