Du coronavirus à la panique sur les marchés financiers

mercredi 4 mars 2020.
 

1) Les Bourses proches de la panique à cause du coronavirus

Source : https://www.lemonde.fr/economie/art...

Par Anne Eveno Publié hier à 11h13, mis à jour hier à 11h37

Une nervosité proche de la panique semble s’être emparée des investisseurs sur les marchés financiers. La marque de cette fébrilité ? Le VIX, surnommé « l’indice de la peur » – cet indicateur de la volatilité sur les marchés américains – s’est envolé, jeudi 27 février, à plus de 30 points, pour s’établir à son plus haut niveau depuis un épisode de stress survenu début 2018.

La chute à l’œuvre sur les places financières au cours des derniers jours est d’autant plus spectaculaire que les indices avaient atteint des sommets à la mi-février. Et la correction risque fort de se poursuivre. Les Bourses asiatiques ont terminé dans le rouge, vendredi, avec des baisses de 3,71 % pour Shanghaï et 5 % pour Shenzhen. A Tokyo, le mouvement est identique. Le Nikkei a accusé un repli de 3,67 %, portant son effondrement sur la semaine à près de 10 %.

En Europe, les marchés s’apprêtaient également à vivre un vendredi noir. « Les indices européens devraient ouvrir une nouvelle fois en très forte baisse, dans le sillage de la nouvelle purge des marchés américains hier soir, après la pire correction en quatre séances depuis la grande dépression de 1929 et la plus rapide baisse de 10 % sur le S&P 500 de son histoire », a souligné dans une note John Plassard, spécialiste de l’investissement chez Mirabaud.

Une prédiction qui s’est vérifiée vendredi, lors des premiers échanges à l’ouverture. Le CAC 40, indice vedette de la Bourse de Paris, cédait 3,36 %. Depuis le début de la semaine, c’est une dégringolade de plus de 11 % qui est observée. La tendance est la même en Allemagne, où le DAX se repliait de 3,85 % (et de 12 % sur cinq jours). A Londres, le Footsie, quant à lui, chutait de 3,3 %, touchant un plus bas depuis décembre 2018.

Sévères turbulences

Les valeurs les plus chahutées sur les marchés sont bien évidemment celles du transport, des voyages, du luxe et de l’automobile. Ainsi, l’indice mesurant les performances du secteur européen du transport et du tourisme reculait de plus de 4 %, vendredi. Sur la semaine, à Paris, Air France connaît une baisse de plus de 22 %. LVMH et Kering, eux, se replient de plus de 10 %. Renault chute de plus de 16 %.

Avec la propagation de l’épidémie de Covid-19, d’autres marchés sont soumis à de sévères turbulences. C’est en particulier le cas du pétrole. Les inquiétudes portant sur la demande mondiale s’accroissent à mesure que s’aiguisent les craintes d’un ralentissement économique lié à la crise sanitaire. Le baril de Brent a perdu près de 10 dollars en dix jours, pour tomber à un peu plus de 50 dollars, vendredi.

A l’inverse, certains actifs jouent à plein leur rôle de valeur refuge. Les investisseurs se découvrent un appétit accru pour les actifs jugés les plus sûrs, comme la dette souveraine ou l’or. La « relique barbare », comme l’appelait John Maynard Keynes, s’est appréciée de 10 % depuis le début de l’année.

Anne Eveno Contribuer

2) Coronavirus : Les Bourses mondiales vers leur pire semaine depuis la crise de 2008

https://www.20minutes.fr/economie/2...

Tempête sur les marchés. Les indices boursiers mondiaux se sont enfoncés dans la dépression jeudi, se dirigeant vers leur pire semaine depuis 2008, tandis que l’épidémie de nouveau coronavirus s’étend à travers la planète. Ce n’est pas encore la panique, mais la correction est brutale.

A Wall Street, le Dow Jones a perdu 1.200 points. C’est la plus grosse perte en une journée… en points, mais pas en pourcentage (-4,4 %, contre -8 % lors de la crise de 2008 et -13 % en 1929). Mis à rude épreuve depuis lundi, les marchés européens ont tous fini en baisse de plus de 3 % : de Paris (-3,32 %) à Londres (-3,50 %), de Francfort (-3,19 %) à Madrid (-3,55 %) ou encore Amsterdam (-3,75 %). La place milanaise a lâché 2,66 %. En une semaine, l’Euro Stoxx, l’indice boursier rassemblant des grandes valeurs de la zone euro, affiche désormais près de 10 % de recul (-9,60 %).

« Signes de capitulation »

« L’environnement de marché est assez déprimé. Il n’a pas encore cédé à la panique mais il y a des premiers signes de capitulations d’investisseurs », observe auprès de l’AFP Andrea Tuéni, analyste de Saxo Banque. « On est en train d’enregistrer la pire semaine depuis 2008 sur les marchés. En variation hebdomadaire et en vitesse du mouvement, c’est assez similaire à ce qu’on a pu connaître en 2008 », décrit le spécialiste.

Outre les inquiétudes croissantes liées au coronavirus, les marchés affrontent des « vents de panique sur des seuils techniques » qui entraînent « des ventes forcées », c’est-à-dire intervenant automatiquement en se basant sur des algorithmes, explique à l’AFP Laurent Gaetani, gérant chez Degroof Petercam.

L’anxiété des investisseurs grimpe à mesure que l’épidémie de Covid-19 se répand à travers la planète et « si jamais le coronavirus devait arriver vraiment aux Etats-Unis, il est possible que la chute s’accentue », même si le président américain Donald Trump s’est voulu rassurant mercredi soir, poursuit le spécialiste.

Le nouveau coronavirus a contaminé plus de 81.000 personnes et fait plus de 2.760 morts dans le monde. Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé a estimé jeudi que l’épidémie a atteint un « point décisif », appelant les pays à agir « rapidement » pour endiguer ce « virus très dangereux ». L’épidémie semble avoir atteint un pic en Chine où le nombre de décès quotidiens continue de diminuer. Mais l’épidémie de Covid-19 concerne désormais une quarantaine d’autres nations.

L’espoir de mesures de soutien

Face à cette diffusion, plus personne ne doute de l’impact de l’épidémie sur la croissance mondiale, même s’il est encore difficile à évaluer. D’ores et déjà, nombre d’entreprises ont révisé leurs objectifs à la baisse ou fait montre de prudence en faisant sans aucune ambiguïté le lien avec le coronavirus, à l’instar de la banque Standard Chartered, du numéro un mondial de la bière AB InBev, ou du groupe aérien Air France-KLM.

Des plans d’urgence avec financement immédiat sont prêts à être déployés, notamment par le Fonds monétaire international, pour venir en aide aux pays qui ne parviendraient pas à faire face à une épidémie du nouveau coronavirus. Dans l’UE, Bruxelles envisage de proposer dans un mois, si c’est nécessaire, « des mesures d’accompagnement » aux secteurs économiques fragilisés par le coronavirus, a indiqué jeudi le commissaire européen à l’Industrie, Thierry Breton.

« Une réponse de politique monétaire est possible, les marchés jouent avec l’idée de baisse des taux aux Etats-Unis » pour soutenir l’économie, écrit aussi La Banque Postale Asset Management dans une note.


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