Retraites : Jacques Maire, fils d’Edmond CFDT, co-rapporteur du texte Retraites, accusé de conflit d’intérêts

mardi 10 mars 2020.
 

Selon sa déclaration à la HATVP, le député LREM est actionnaire chez Axa. Ce qui fait hurler les Insoumis.

Voilà qui ne devrait pas arranger les affaires (déjà très compliquées) des élus LREM à l’Assemblée nationale. Alors que la bataille sur la réforme des retraites fait rage au Palais Bourbon, les insoumis accusent Jacques Maire, député macroniste des Hauts-de-Seine et co-rapporteur du texte, de conflit d’intérêts.

En cause, une mention figurant sur sa déclaration d’intérêts à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) faisant état de sa possession de parts chez l’assureur Axa, une société qui propose notamment des plans d’épargne retraite. De quoi fait bondir les élus Insoumis, qui estiment que la réforme présentée par le gouvernement favorisera la “retraite par capitalisation”.

Lundi 24 février, Mathilde Panot a interpellé le député sur le sujet. “Avez-vous demandé à la déontologue s’il s’agissait d’un conflit d’intérêts ?”, a interrogé la députée du Val-de-Marne, soulignant que les précisions promises par son entourage à Libération se faisaient attendre.

“Effectivement, je n’ai pas passé ma vie à courir les mandats électoraux. Je n’ai pas passé ma vie à cumuler les fonctions. Je n’ai pas passé ma vie dans le confort d’une carrière particulière”, a répondu (un peu à côté) Jacques Maire, se disant “convaincu que les Français ne veulent pas de députés qui soient des professionnels de la politique pendant quarante ans”.

Et d’ajouter : “tout ce qui me concerne figure évidemment dans ma déclaration à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique. Je n’ai absolument aucune information supplémentaire à livrer”.

Jacques Maire a annoncé ce mardi à l’AFP saisir la déontologue de l’Assemblée nationale sur ses actions chez l’assureur Axa.

“Je suis possesseur d’actions au titre de mon activité passée. J’ai quitté Axa fin 2012. Depuis, je n’ai aucun contact particulier avec l’assurance”, a expliqué le “marcheur”.

“Je saisis la déontologue. Puisqu’il y a de la part de certaines personnes d’un groupe de l’opposition la volonté de créer des difficultés, de créer des questions dans l’opinion publique. On a quelqu’un dont c’est le métier, cette déontologue, je la saisis pour ne pas laisser d’ambiguïtés” et “voir s’il y a conflit d’intérêts ou pas”, a-t-il ajouté.

“Le mensonge de son entourage”

L’histoire aurait pu en rester là si l’entourage du député n’avait pas initialement fourni une réponse contradictoire à Libération. Interrogée par CheckNews vendredi 21 février, l’équipe du député avait assuré que l’intéressé avait revendu ses parts. Or, en répondant dans l’hémicycle, Jacques Maire a au contraire laissé entendre qu’il en était toujours le détenteur.

Dans un second article consacré par le service de fact-checking du quotidien, Jacques Maire livre un commentaire supplémentaire, transmis par son entourage : “la HATVP demande à ce que la déclaration soit mise à jour en cas de changement substantiel de situation. Je fais des mises à jour quand c’est le cas”. Dit autrement, la situation est régulière, circulez.

Une version diamétralement opposée à la première qui avait été communiquée à CheckNews et selon laquelle il avait soldé son portefeuille. Et qui conduit désormais les insoumis à demander à ce que Jacques Maire quitte son poste de co-rapporteur.

“Comment Jacques Maire peut-il continuer à être rapporteur de la loi sur les retraites ? Après interpellation de ma collègue “Libé”, révèle ici le mensonge de son entourage”, s’indigne sur Twitter la députée de Seine-Saint-Denis Clémentine Autain. “Sa situation de conflits d’intérêts est donc avérée”, renchérit sa collègue du Val-de-Marne, demandant le retrait du député.


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