Mobilisations sociales en Grèce

samedi 14 mars 2020.
 

Le 18 février dernier, l’annonce du gouvernement conservateur grec, Néa Démocratia, concernant un projet de loi visant encore une fois les retraites pour garantir la viabilité du système d’ici 2070 entraîne une mobilisation sociale. ADEDY (confédération syndicale des fonctionnaires) appelle à une grève de 24 h. Ce que l’on lit sur les banderoles « Plus de coupe dans nos retraites » ou « Pas de carnage dans le système de sécurité sociale » (le système de sécurité social se privatise progressivement). Les syndicats réclament aussi le rétablissement des 13 et 14ème mois, la réduction de l’âge légal du départ à la retraite.

Aujourd’hui un retraité sur deux vit avec moins de 500 euros/mois et part à 67 ans.

La Grèce connaît d’importants mouvements sociaux, plusieurs milliers de gens descendent dans les rues pour exprimer leur colère. Des préavis de grève générale de 48 h sont déposés, le pays vit au ralenti. Les revendications sont claires : « Nous voulons une retraite qui nous permette vivre dignement. NON aux coupes des pensions ».

La situation du pays a été marquée par l’imposition du FMI, de l’U.E. et de la B.C.E appelés « Troïka » de politiques austéritaires, en échange de prêts. Ces politiques ont visées à réduire drastiquement les dépenses publiques, sociales, à augmenter les recettes par le biais de la fiscalité (hausse des impôts directs et indirects), à privatiser une grande partie du patrimoine grec (aéroports, ports, etc…). Dès ce moment, le pays devient le « Laboratoire » de l’U.E. et va connaître trois mémorandum.

Le premier et le second vont entraîner d’importantes réformes entre 2010 et 2015 visant à limiter l’accroissement des dépenses consacrées aux retraites, pas plus de 2,5 % du PIB pour la période de 2010-2060. Selon l’OCDE, les dépenses publiques en 2008 représentaient 12,3 % du PIB. C’est ainsi que le système de retraite a été complètement modifié et revu à la baisse ! Cela s’est traduit par le report de l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans pour tout le monde, puis en 2012 de 65 à 67 ans.

Par la suite des mesures non négligeable sont appliquées - Allongement de la durée de cotisation pour prétendre à une pension à taux plein (passage de 35 à 40 ans) , modification du calcul du montant de la pension (passage à l’ensemble de la vie active), gel des pensions pour d’abord 3 ans puis 5 ans.

Le 3ème mémorandum tombe avec des réformes encore plus violentes : unification des régimes de retraites, décomposition de la pension (384 euros à taux plein).

Eleni FERLET


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