Le président de la république dans une de ses dernières interventions télévisées, déclarait que "rien ne serait plus comme avant" . Rien ? Que cela fasse plaisir ou de la peine, la crise du coronavirus signe en effet la faillite de la mondialisation capitaliste qui démunit les peuples en cas de nécessité, la faillite de l’union européenne incapable du moindre acte politique permettant d’enrayer le mal, signe en même temps le retour des nations qui à travers l’Italie, la Chine, mais la France aussi montrent chacune à leur façon qu’elles ne peuvent être que le seul recours sérieux pour combattre le Covid 19 et endiguer la pandémie.
Mais le « rien » évoqué par le président de la république devrait en toute clarté concerner aussi les moeurs politiques renforcées depuis l’accession au pouvoir de la macronie. Il devrait donc s’agir du rapport des politiques aux citoyens. Cela ne sera t’il vraiment plus comme avant ?
Edouard Philippe semble indiquer le contraire. Il continue en pleine crise à prendre les français pour quantité négligeable, mentant de façon éhontée pour camoufler les véritables problèmes qui mettent en cause l’Etat et la façon dont lui et ses services se comportent.
De façon scandaleuse les tests pour détecter qui est porteur du virus se font en nombre très limité en France, contrairement à ce qui se passe dans d’autres pays, comme la Corée par exemple. Il nous parle de choix là où il n’y a que conséquence de son modèle mondialisé. Les tests sont en effet assemblés en France, mais les ingrédients nécessaires à leur fabrication viennent des quatre coins du monde et n’arrivent pas. Mondialisation quand tu nous tiens…
Tout aussi scandaleuse est l’absence de masques de protection pour les soignants qui se trouvent en première ligne, mais aussi pour la population.
L’histoire policière à ce sujet vaut le détour. Une directive de la Direction centrale de la sécurité publique reprise par de nombreuses Directions départementales indique que les policiers doivent s’abstenir de porter des masques de protection respiratoire sur la voie publique ou à l’accueil des commissariats, car ces derniers sont jugés « anxiogènes » par l’administration. En réalité, il faut éviter de montrer que si les policiers sont dotés de tels masques, il n’en n’est évidemment pas de même des citoyens qu’ils contrôlent, ou des soignants qui s’exposent.
Comme pour les tests, la pénurie de masques est le produit de la mondialisation libérale et aussi et surtout en l’occurence de l’incapacité de nos dirigeants, du gouvernement, de son chef, à prendre les mesures nécessaires et en heure. Évidemment, alors que l’épidémie est connue depuis le mois de janvier, il aurait été possible de faire fabriquer sur le territoire des masques en urgence jour et nuit pour que tous en soient dotés. Mais rien. Mondialisation, quand tu nous tiens…
Les lits d’hôpitaux sont insuffisants. On craint -ce qui dans le grand Est a déjà été le cas- le tri des malades pour définir qui pourra être soigné, qui pourra vivre, et qui devra mourir, en fonction de l’âge, de l’état général, des prévisions médicales, et pourquoi pas de l’utilité sociale. Mais comment ne pas faire la relation -si « rien ne doit plus être comme avant »- avec la fermeture de plus de 100 000 lits d’hôpitaux, sous Hollande, Sarkozy et Macron, tous trois porteurs de la même politique à l’attention des services publics, soumis aux aléas de la mondialisation et au desiderata de l’union européenne.
Edouard Philippe devrait prendre garde en camouflant, biaisant, rusant. Pour paraphraser Bossuet, « Dieu se rit des hommes qui se plaignent des conséquences alors qu’ils en chérissent les causes ».
Dieu est lointain. Mais le peuple lors du réveil est chose plus sérieuse. Il a une mémoire. Il préserve son lien social, comme en témoigne ces soirées de retrouvailles, à 20h, pour applaudir ou chanter en l’honneur des soignants. Le Coronavirus n’aura fort heureusement qu’un temps. L’heure des comptes approche inévitablement…
Jacques Cotta Le 19 mars 2020
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