La crise du coro­na­vi­rus signe la faillite de la mon­dia­li­sa­tion capi­ta­liste

mardi 31 mars 2020.
 

Le pré­si­dent de la répu­bli­que dans une de ses der­niè­res inter­ven­tions télé­vi­sées, décla­rait que "rien ne serait plus comme avant" . Rien ? Que cela fasse plai­sir ou de la peine, la crise du coro­na­vi­rus signe en effet la faillite de la mon­dia­li­sa­tion capi­ta­liste qui dému­nit les peu­ples en cas de néces­sité, la faillite de l’union euro­péenne inca­pa­ble du moin­dre acte poli­ti­que per­met­tant d’enrayer le mal, signe en même temps le retour des nations qui à tra­vers l’Italie, la Chine, mais la France aussi mon­trent cha­cune à leur façon qu’elles ne peu­vent être que le seul recours sérieux pour com­bat­tre le Covid 19 et endi­guer la pan­dé­mie.

Mais le « rien » évoqué par le pré­si­dent de la répu­bli­que devrait en toute clarté concer­ner aussi les moeurs poli­ti­ques ren­for­cées depuis l’acces­sion au pou­voir de la macro­nie. Il devrait donc s’agir du rap­port des poli­ti­ques aux citoyens. Cela ne sera t’il vrai­ment plus comme avant ?

Edouard Philippe semble indi­quer le contraire. Il conti­nue en pleine crise à pren­dre les fran­çais pour quan­tité négli­gea­ble, men­tant de façon éhontée pour camou­fler les véri­ta­bles pro­blè­mes qui met­tent en cause l’Etat et la façon dont lui et ses ser­vi­ces se com­por­tent.

De façon scandaleuse les tests pour détecter qui est porteur du virus se font en nombre très limité en France, contrairement à ce qui se passe dans d’autres pays, comme la Corée par exemple. Il nous parle de choix là où il n’y a que conséquence de son modèle mondialisé. Les tests sont en effet assemblés en France, mais les ingrédients nécessaires à leur fabrication viennent des quatre coins du monde et n’arrivent pas. Mondialisation quand tu nous tiens…

Tout aussi scandaleuse est l’absence de masques de protection pour les soignants qui se trouvent en première ligne, mais aussi pour la population.

L’his­toire poli­cière à ce sujet vaut le détour. Une direc­tive de la Direction cen­trale de la sécu­rité publi­que reprise par de nom­breu­ses Directions dépar­te­men­ta­les indi­que que les poli­ciers doi­vent s’abs­te­nir de porter des mas­ques de pro­tec­tion res­pi­ra­toire sur la voie publi­que ou à l’accueil des com­mis­sa­riats, car ces der­niers sont jugés « anxio­gè­nes » par l’admi­nis­tra­tion. En réa­lité, il faut éviter de mon­trer que si les poli­ciers sont dotés de tels mas­ques, il n’en n’est évidemment pas de même des citoyens qu’ils contrô­lent, ou des soi­gnants qui s’expo­sent.

Comme pour les tests, la pénu­rie de mas­ques est le pro­duit de la mon­dia­li­sa­tion libé­rale et aussi et sur­tout en l’occu­rence de l’inca­pa­cité de nos diri­geants, du gou­ver­ne­ment, de son chef, à pren­dre les mesu­res néces­sai­res et en heure. Évidemment, alors que l’épidémie est connue depuis le mois de jan­vier, il aurait été pos­si­ble de faire fabri­quer sur le ter­ri­toire des mas­ques en urgence jour et nuit pour que tous en soient dotés. Mais rien. Mondialisation, quand tu nous tiens…

Les lits d’hôpitaux sont insuffisants. On craint -ce qui dans le grand Est a déjà été le cas- le tri des malades pour définir qui pourra être soigné, qui pourra vivre, et qui devra mourir, en fonction de l’âge, de l’état général, des prévisions médicales, et pourquoi pas de l’utilité sociale. Mais comment ne pas faire la relation -si « rien ne doit plus être comme avant »- avec la fermeture de plus de 100 000 lits d’hôpitaux, sous Hollande, Sarkozy et Macron, tous trois porteurs de la même politique à l’attention des services publics, soumis aux aléas de la mondialisation et au desiderata de l’union européenne.

Edouard Philippe devrait pren­dre garde en camou­flant, biai­sant, rusant. Pour para­phra­ser Bossuet, « Dieu se rit des hommes qui se plai­gnent des consé­quen­ces alors qu’ils en ché­ris­sent les causes ».

Dieu est loin­tain. Mais le peuple lors du réveil est chose plus sérieuse. Il a une mémoire. Il pré­serve son lien social, comme en témoi­gne ces soi­rées de retrou­vailles, à 20h, pour applau­dir ou chan­ter en l’hon­neur des soi­gnants. Le Coronavirus n’aura fort heu­reu­se­ment qu’un temps. L’heure des comp­tes appro­che iné­vi­ta­ble­ment…

Jacques Cotta Le 19 mars 2020


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message